Les 35 heures ont été mises en place en 2000, sous l’égide de Martine AUBRY, ministre du travail et Lionel JOSPIN, premier ministre, les objectifs principaux étant un meilleur partage du travail, via la création d’emplois et un plus grand confort apporté aux salariés par le biais d’une réduction du travail hebdomadaire ou l’instauration de journées de repos supplémentaires dites « RTT ». Les créations d’emploi ont été très nettement au-dessous des espérances. La diversité des accords et des modalités d’application de la loi n’ont pas non plus satisfait les travailleurs, qui ont certes en majeure partie bénéficié de temps libre supplémentaire, mais certains ont vu leur « confort de vie » réduit par des systèmes d’annualisation du temps de travail, d’autres ont dû accroître fortement leur productivité, d’autres encore, du fait de la modicité de leurs ressources, n’ont guère pu profiter de ces « loisirs » supplémentaires. Parallèlement, l’ambiance dans nombre d’entreprises s’est dégradée du fait de nouvelles organisations du travail mises en place, les cadres ont vu leurs conditions de travail assez largement durcies en compensation de jours de RTT parfois assez nombreux, et le coût supplémentaire du travail a incité les employeurs à développer le travail à temps partiel et les horaires « coupés » en même temps qu’ils diminuaient les heures supplémentaires qui, pour certains salariés, compensaient une rémunération de base assez faible.
Faut-il pour autant revenir sur les 35 heures ? Non, pour les raisons suivantes : · Passer à 37 ou 38 heures entrainerait à nouveau d’interminables discussions entre partenaires sociaux pour arriver à des accords qui désorganiseraient une fois de plus le fonctionnement des entreprises ; · Dans nombre d’industries, nous sommes déjà en surcapacité et des journées de chômage partiel sont mises en place ; il n’y a donc pas matière à augmenter la durée du travail ; · Autant la réduction du temps de travail de 39 à 35 heures n’a pas été satisfaisante au niveau de la création d’emplois, autant il est patent qu’un allongement de la durée légale du travail créerait du chômage ; · Les entreprises qui ont le souhait de faire travailler leurs salariés au-delà de 35 heures hebdomadaires, et qui ont du travail à leur accorder, peuvent tout-à-fait le faire actuellement, et l’augmentation de la durée du travail ne leur accorderait pas de facilité supplémentaire, seulement une baisse du coût de ces 2 ou 3 heures qui ne seraient plus « supplémentaires » et payées comme tel, au détriment d’ailleurs des salariés. Voici quelques raisons pour ramener à leur juste valeur les propositions de l’un ou de l’autre candidat aux échéances futures visant à revenir sur les 35 heures : proposition sans intérêt aucun.
A part que les supprimer n’ait plus qu’une valeur symbolique, les mesures de contournement les ont rendues quasi-caduques et ceux qui ne veulent pas en entendre parler ont déjà délocalisé depuis belle lurette.
L’idée même des 35h n’était pas mauvaise. Leur mise en place a été catastrophique.
Déjà, rien que de passer de 39 à 35h est stupide : Il fallait commencer par passer de 39 à 38, voir ce qui se passait, puis passer de 38 à 37 et ainsi de suite.
Ceci étant, il a toujours été possible de faire des heures supplémentaires, notamment dans les PME, pour lesquelles il est difficile d’embaucher.
Le problème d’organisation n’en a en fait jamais été un : une PME pouvait toujours proposer des heures sups, pourvu, bien sûr, qu’elle soit disposée à les payer.
Les entreprises qui sont passées à 35h bénéficiaient d’un avantage compensatoire de taille : la possibilité de répartir à loisir le temps de travail sur l’année. 33h une semaine, 37h la semaine suivante. Pratique quand on a une activité « en dent de scie ». A l’époque des 39h, quand on avait un pic, il fallait embaucher en intérim ou payer des heures sups…
Concernant une éventuelle suppression, il est plus qu’évident qu’elle n’apporterait rien. Le mal est déjà fait ! Et il a été fait par le passage trop brutal et mal organisé de 39 à 35h, et non par les 35h.
Aujourd’hui un retour aux 39h aurait 2 conséquences :
1/ Les rares entreprises en croissance embaucheraient moins.
2/ Les grosses entreprises remplaceraient moins les départs à la retraite.
et tout cela nous coûte 21 milliards par an. Cela aurait pu être franchement évité
Colombine,
La défiscalisation des heures sups nous coûte 35 milliards par an. 1,4% du PIB environ. Ce qui fait que, en les supprimant, on réduit le déficit public de 1,4 points.
Je supprimerais bien ces 35 h en France, en echange d’ une 6e semaine de vacances comme en Allemagne, en supprimant toutes les subventions associées aux entreprises: la hausse du SMIC résultant des 35 heures ferait peser sur le budget de l’État une charge annuelle de 22 milliards d’euros.
Au fait, sans avoir de loi sur les 35 heures, je travaille dans une industrie de pointe en Allemagne régie par un puissant syndicat (IG Metall): je travaille 37 heures (le reste en heures sup), mon salaire a augmenté de 4.5 % (160€ net) cette année et mes impots ont baissé de 100 @ par mois ;D ;D ;D
Et tous mes collegues aussi
Cherchez l’erreur!!
[b]@jacques1,
Gesundheit ![/b]
jacques1,
En Allemagne, le parasitisme actionnarial est moindre, le parasitisme des cadres sups, hauts fonctionnaires et politiques aussi.
En Allemagne, les inégalités de salaire sont moindres, d’où les salaires décents dans l’industrie, lesquels se répercutent à toute l’économie.
Vous nous parlez de 22 milliards liées à l’augmentation du SMIC… L’actionnariat coûte 170 milliards d’euros par an en France. Le parasitisme des seuls ministres, députés, maires et sénateurs nous coûte déjà 1 milliard par an.
En éliminant le superflu, à savoir les salaires délirants des patrons, mais aussi des cadres sups, on peut ramener le budget public à l’équilibre, relancer les investissements dans les grands projets industriels et donc, remettre l’économie en ordre de marche.