Le microcosme politique, ce week-end, était tout occupé à critiquer le sondage Harris Interactive qui donnait Marine LE PEN en tête des intentions de vote du premier tour de la prochaine présidentielle, face à Martine AUBRY. Certains ont critiqué la méthode, trop basée sur internet, d’autre le choix des questions, notamment le fait que ne soit opposée à Marine LE PEN que la première secrétaire du PS et non son prédécesseur François HOLLANDE ou le présumé candidat DSK. Aux dernières nouvelles, même contre eux elle serait en tête !  Une fois de plus, l’aveuglement des politiques a fait son œuvre !  En effet, qu’il soit de droite ou de gauche, il faut qu’enfin notre personnel politique se rende compte que les voix des électeurs ne lui sont pas acquises automatiquement et indéfiniment!

Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?  La droite a déjà le désavantage d’être au pouvoir en des temps plutôt difficiles. Ensuite, elle ne fait rien pour redorer son blason, entre les vacances de certains ministres, les affaires de financement occulte, les affaires Clearstream, Karachi, le procès Chirac qui certainement n’aura pas lieu, tout ceci augmente la défiance de nos concitoyens. La méthode de gouvernement du Président de la République tue le restant de confiance : il annonce un remaniement d’importance plusieurs mois à l’avance et, finalement, reprend surtout les mêmes qu’avant, et qui, plus est, s’empêtrent dans des affaires du même style que celles qui avaient cours auparavant. Où est le changement qu’on nous a promis ? Et à quoi riment ces rendez-vous Sarkozy – De Villepin (2 en moins de 15 jours) alors que par ailleurs ils se détestent et s’assassinent par médias et conseillers interposés ?  Le centre est multiforme, du centre gauche au centre droit en passant par le centre du centre. Autant d’organismes ou d’officines, chacun avec un mentor qui se croit le seul capable de représenter le centre à la prochaine présidentielle, mais où les idées sont plus proches que les dirigeants. La fraction centriste des électeurs du centre est trop faible pour faire gagner le centre. Car si son candidat est trop à droite, les électeurs du centre gauche se replieront sur le candidat socialiste, surtout si c’est DSK ; si son candidat est trop réformateur, les électeurs du centre droit ne voteront pas pour lui.  La gauche quant à elle est toujours en proie à ses démons. Trop de candidats potentiels, trop de rivalités internes, trop de susceptibilités. Contrairement à la dernière élection présidentielle, il faudra que le PS désigne le candidat le meilleur pour le pays, pour qu’il ait des chances d’être élu. Et que ce candidat soit élu, sinon il reprendra un bail pour rester dans l’opposition plus longtemps que le temps d’un quinquennat. Car en effet lequel de ses membres acceptera, en 2017, de se soumettre à un mode de désignation qui aura mené, à deux reprises, à l’échec ?  Les candidats plus à gauche, Jean Luc MELENCHON, Olivier BESANCENOT, voire même écologistes, ne feront que de la figuration.  Et Marine LE PEN ? Elle cumule à l’heure actuelle tous les avantages. En premier lieu elle dépoussière et dédiabolise son parti. Elle se saisit intelligemment de tous les bâtons que lui tendent les dirigeants actuels pour se faire battre. Il est facile de critiquer quand on est dans l’opposition, et elle le fait sur tous les sujets qui fâchent, collant à l’actualité.  Voilà pourquoi tant d’électeurs se disent qu’elle ne ferait peut-être pas mieux que la droite ou la gauche mais qu’elle pourrait faire aussi bien, et en tous cas pas moins bien ! Et çà, quand nos femmes et hommes politiques l’auront compris, ils privilégieront peut-être enfin l’intérêt du pays plutôt que le leur propre.