Au petit matin, Karim et Malik quittent la mosquée et partent rapidemment. Vers où ? Ils l’ignorent. En chemin, ils rencontrent un vieil homme qui leur murmure: « Si vous rencontrez une vieille dame voilée qui vous demande l’heure, ne lui répondez surtout pas et fuyez, c’est une sorcière ! ». L’homme s’éloigna en titubant.

 

Karim et Malik les yeux et la bouche grands ouverts se regardèrent et restèrent assis là à réfléchir, Malik commença à pleurnicher :

-Qu’allons nous faire, on ne sait même pas où nous sommes, insha’Allah, Shaina va vite nous retrouver.

-Elle ne viendra pas nous chercher et nous n’arriverons pas à trouver notre chemin seuls, tu es encore qu’un gamin et moi…

-Un gamin ? Je fais le Ramadan comme les grands et je fais la prière, je suis grand maintenant !

-Oui grand… Mais plutôt petit… Tu sais ici, être un homme aux yeux d’Allah n’est pas forcemment être capable d’être un homme aux yeux du monde cruel où nous sommes, être un homme c’est être capable de fonder une famille, de retrouver son chemin.

-Alors toi non plus tu n’es pas un homme ?

-Non pas encore, tu as raison mais tu sais, c’est le passé qui forge l’homme et j’ai bien peur que nous ne devenions des hommes plus vite que la vie ne l’aurait voulut, c’est le mektoub mon frère.

 -Le mektoub, qu’est ce que c’est ?

 – Le mektoub c’est la chose qui te guide sans que tu puisse rien n’y faire, c’est ton chemin tracé tout droit devant toi, est-il long ou court ? Seul Allah le sait. Tu ne sais pas où tu vas mais le mektoub lui sait où il te guidera, et c’est aussi lui qui marquera le point final de ton histoire, de l’histoire de tous, on ne peux y échapper, tu connais l’histoire d’Abd Allah ?

 -Non, je l’ignore.

– "Abd Allah était le page d’un grand calife, comme chaque matin, il se rendait au souk pour acheter des fruits et des fleurs, seulement, un matin, il apperçut un homme grand, voilé et tout de noir vétu, le doigt tendu vers lui. Abd Allah tremblait de peur et s’avança, il lui demanda : Qui es tu et que me veux tu ?

L’homme lui répondit : Je suis la mort.

 

Abd Allah courut vers le palais du calife et dit au calife :

"Oh commandeur des croyants, je suis aller au souk ce matin et la mort m’a menacé, il me faut une jument pour me conduire rapidemment chez mon père à Samara."

 Le Calife accepta et Abd Allah se rendit à Samara dans l’après midi. Etonné, le Calife se rendit au souk pour questionner l’homme habillé de noir. Sans trop chercher, il le retrouva et lui demanda :

-Oh vous, pourquoi avez vous menacer mon page Abd Allah ce matin ?

– Mais je ne l’ai pas menacer, j’étais seulement surpris de le voir ce matin alors que je devais prendre son âme le soir même à Samara…"

Tu vois Malik, que tu le fuis ou que tu l’affronte, el mektoub te retrouvera toujours, quand ton heure est venu, tu n’y échappera pas, c’est pour cela que tu dois suivre ton chemin sans te soucier de ta mort car quand elle arrivera, tu ne pourras y échapper, tu ne dois avoir peur de rien excepter Allah, ton chemin certes se trace par tes choix mais qui te dis que tes choix ne sont pas dictés par quelque chose de supérieur à toi ? Alors il faut assumer ses choix, les affronter, ne pas avoir peur et surtout ne pas douter, promets moi de te souvenir de ça quand tu seras un homme.

-Insh’Allah.

Soudain, une vieille dame complètement voilée les surpris et leur dis :

"Mes petits, pourriez vous indiquer l’heure à une pauvre vieille dame ?"

Karim et Malik se regardèrent et Karim cria : "Cours !"

Ils se mirent à courir aussi vite qu’ils le purent. Une fois hors de vue de la vieille dame Malik lance d’un ton tout essouflé :

 

– Je croyais qu’il ne fallait avoir peur de rien !

– Je n’ai pas eu peur, j’ai courrus parce qu’il le fallait et que le destin nous avait prévenu que cette dame n’était pas celle que l’on pensait.