L’éducation nationale recycle ses professeurs.

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C’est dans l’air du temps, nous vivons dans une société où l’on recycle tout, les plastiques, les verres, les voitures, les résidus de toutes sortes. Maintenant  il y  même les « profs » ; en raison d’une baisse des effectifs élèves dans certaines filières, on les invite à changer de discipline d’enseignement, voire même de métier.  

 

Des enseignants en trop dans certaines filières

Six cent enseignants de l’académie de Créteil , en poste dans les filières secrétariat et comptabilité ont eu la désagréable surprise de recevoir début février, une lettre de leur recteur , intitulée «  Evolution de l’offre de formation de l’enseignement professionnel», leur expliquant qu’en raison de la diminution des formations de la filière tertiaire administrative dans les trois ans à venir et en conséquence de la réduction du nombre de professeurs dans cette filière, (environ 30 postes en moins), il est nécessaire pour eux de remplir une « fiche projet personnel »  de façon à leur proposer autre chose.  Stupéfaction de la plupart des enseignants concernés par cette lettre et cela se comprend.

Le métier de professeur comme beaucoup d’autres métiers, est un métier que l’on choisit, parce que l’on aime transmettre et  former  les jeunes générations. Ce n’est pas une  activité  temporaire qui peut être à tout moment remplacée par une autre.  On demande aux enseignants, de suivre  un cursus universitaire très long, d’avoir une pratique pédagogique évolutive face aux comportements des nouvelles générations, de se remettre sans cesse en cause en raison de l’évolution de ce métier, d’être corvéable à merci dans l’exercice de leur fonction et enfin d’être avant tout disponible et mobile.C’est un véritable choix qui est fait par la majorité des enseignants qui décident de s’engager à long terme dans ce métier. 

 

Un manque de considération

Sans parler de mépris pour le métier de professeur, ce genre de démarche interpelle et laisse à penser que dans ce métier il est possible d’enseigner n’importe quelle discipline. Il n’y a plus de postes disponibles dans la filière choisie, mais  ce n’est pas grave au dire de certains  responsables,  si l’enseignant a suivi des  formations dans ses études universitaires, telles des modules de maths, de langues, d’histoire, de sciences ou d’économie il pourra changer de discipline. Il sera à l’essai pendant un an et si l’inspection dans cette nouvelle discipline se passe bien il intégrera cette nouvelle filière. Pourquoi alors faire des filières spécialisées dans l’enseignement supérieur, il suffit simplement de faire un tronc commun d’études qui permettra à chacun d’être performant dans tous les domaines.

Si les professeurs ne sont pas satisfaits pas les propositions qui leur sont faîtes au niveau d’une nouvelle discipline, il leur faudra alors envisager autre chose, comme par exemple intégrer les postes de direction d’établissement ou bien de chef de travaux, ou d’inspecteur scolaire.

Avec une telle politique pourquoi ne pas aller travailler dans le milieu hospitalier s’il y a des postes vacants, ou bien dans l’administration fiscale ou sociale. Tout devient possible l’essentiel étant de réguler les effectifs ! Cette loi sur la mobilité paraît  excessive, de plus des risques de sanctions et de révocation sont possibles si vous refusez systématiquement les propositions qui vous sont faîtes.  

Ne soyons pas dupes de tout cela, encore une fois c’est le critère quantitatif qui est pris en compte, trop de professeurs dans certaines disciplines, pas assez dans d’autres, ce n’est pas grave il suffit de les déplacer comme de vulgaires pions en leur laissant croire qu’on prend en compte leur avenir. Peu importe si la qualité de l’enseignement en pâtit, l’essentiel c’est qu’il y ait un professeur devant une classe et surtout le moins souvent absent. Devant un tel constat faut-il croire encore au métier d’enseignant ?

 

 

 

Une réflexion sur « L’éducation nationale recycle ses professeurs. »

  1. Nous sommes à l’ère de l’éducation fast-food et du déracinement des gens. Il faut réagir ! Il est très facile de retrouver ce qui marchait. Il ne s’agit pas d’être récationnaire, il s’agit d’empêcher l’effondrement de la culture, avec tous les effets secondaires catastrophiques engendrés. Certains pontes sont devenus fous ? Il faut se battre pour ce qui a de la valeur ! Le prix de la liberté ? Une vigilance constante – Thomas Jefferson.

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