On sent la montée en puissance de la campagne présidentielle. Comme d’habitude, c’est à ce moment qu’on entend beaucoup parler d’éducation : depuis quelques jours, c’est de nouveau un sujet très à la mode et on se souvient qu’il y a plein de problèmes. Mais on n’essaie pas de les résoudre : on attend juste les scrutins importants pour faire de belles promesses afin de séduire les électeurs.
Car ce phénomène n’est pas nouveau ! Les problèmes liés à la jeunesse sont traditionnellement évoqués pour réussir en politique car c’est un sujet sensible qui touche beaucoup de gens. Surtout en temps de crise, on sait très bien que les gens ont fortement tendance à se replier sur le seul espoir accessible (presque) à tous qu’est l’éducation avec la promesse d’un avenir meilleur.
Mais ce n’est qu’un leurre. D’abord, faire de longues études ne permet pas du tout d’accéder à un meilleur poste c’est presque le contraire : plus les études sont longues et plus on se spécialise ce qui effraie le patron qui a peur qu’on ne sache pas faire grand chose mais qu’on réclame un salaire important. Regardez donc la proportion de chômeurs et de travailleurs précaires parmi les docteurs fraîchement diplomés pour vous en convaincre. Ensuite, les problèmes liés à l’éducation ne sont pas uniquement réduits au manque de personnel et à leur formation. Il faudrait redonner un véritable bon niveau aux élèves, les évaluer sérieusement au lieu de leur dire qu’apprendre ne sert à rien et qu’il vaut mieux comprendre. On forme ainsi des générations entières d’élèves qui refusent d’apprendre même les savoirs de base et qui se met dans la tête que de toute façon ce qu’on fait à l’école ne sert à rien pour acheter du pain d’où l’inutilité de travailler. Pour masquer cela, on réforme continuellement les programmes en tirant par la même occasion le niveau vers le bas. Mêmes les études supérieures sont touchées : il est possible de faire un DEUG de Sciences sans faire de mathématiques, ce qui était purement impensable il y a 10 ans ! On ne reviendra pas sur le bac qui n’aura bientôt plus aucune valeur du tout quand on se rend compte que même les élèves qui n’ont pas travaillé de l’année et ont eu des notes épouvantables tout le temps réussissent à l’avoir du premier coup sans s’être trop fatigués à réviser !
Continuer dans ce sens est stupide et ne permet pas de former des personnes qualifiées, mais on préfère raconter qu’il suffit d’embaucher plus pour régler les problèmes. On caresse l’électorat dans le sens du poil et cela s’avère plutôt efficace. Mais on sacrifie aussi des ministères moins populaires mais tout aussi important : qui entend actuellement parler des problèmes de la justice ? Qui dit que les fonctionnaires de ce ministère touchent souvent leur salaire très en retard faute de moyens ? Qui entedn parler des problèmes des prisons qui nous valent de lourdes sanctions économiques avec de nombreuses amendes à payer ? On ne risque pas d’en parler pendant les élections car c’est un thème qui fait frémir. Pourtant, on nous parle de liberté, d’égalité et de fraternité, des Droits de l’Homme et de l’importance d’une bonne formation pour s’insérer dans la société. Mais ce discours n’est valable que pour certaines catégories de citoyens et perd sa validité dès qu’on est condamné.
Vous allez bientôt pouvoir vérifier que les candidats à la présidentielle vont tous nous sortir leur projet pour améliorer l’éducation sans trop se soucier des autres problèmes, beaucoup moins vendeurs. Et que la solution sera toujours plus de personnel et une réforme profonde des programmes. Un classique décidément inusable…
[b]Aujourd’hui journée thématique sur les dinosaures à l’école maternelle [/b]
Un petit noir pleurait derrière le porte-manteau, il n’était pas déguisé en dinosaures, n’était pas en vert au brun « comme il avait été demandé par l’instit quinze jour à l’avance …. » pire il était en bleu comme un paquet recroquevillé sous le porte-manteau !!!!
Zut mais pq font-ils des gosses??????????????????????????????????????
Pcq ils aiment les enfants………………………
Pourquoi mettre les problèmes dos à dos, et dire que la défense de la éducation doit se faire au détriment de celle de la justice, de l’hôpital public, et d’autres encore? Je maintiens que l’éducation est la chose la plus importante dans un pays, mais je défends aussi bec et ongles les autres domaines. Il faut niveler par le haut, pas par le bas!
Et avec un CP de 30 élèves dont 3 handicapés, je persiste à dire que des postes manquent, ou alors sont très mal répartis!
Bonjour Sheli,
Depuis 2 ans j’ai un élève autiste qui essaie de passer un bac S. Je ne le prends donc pas en même temps que les autres élèves pour arriver à travailler plus efficacement.
Votre problème tombe parfaitement dans ce que je dis : ce n’est pas un manque de personnel mais de réponse adaptée. Les élèves handicapés doivent avoir des structures appropriées pour pouvoir travailler comme les autres, mais il est plus simple de les mélanger aux autres en laissant les enseignants se débrouiller comme ils peuvent !
Rajouter des postes ne changera rien au fait que les structures d’accueil sont mauvaises !
Je ne suis pas très copine avec l’Education Nationale que je trouve bien trop souvent « en-dessous ». Mais, à y regarder de plus prés elle fait malheureusement ce qu’elle peut en tentant, au travers des réformes successivement inutiles de continuer bon an mal an à instruire nos enfants.
@ Sheli [i]Je maintiens que l’éducation est la chose la plus importante[/i]
oh que oui mais nos politiques compte,t sur l’amour de métier des enseignants pour sauver certains enfants en difficulté.
Combien de petites filles « veulent faire maîtresse ». Elles ont raison, un statut de fonctionnaire, des vacances qui n’en finissent pas, de moins en moins de cours à préparer face à des classes surchargées, des parents qui comptent sur les enseignants pour instruire leur progéniture, un salaire qui en fin de carrière est à pleurer (quand il n’a a pas de reconversion avant!) et une profession à qui on en demande toujours plus et à laquelle on donne de moins en moins de moyens.
Les structures ne sont pas adaptées et les enseignants pas à blâmer !
Non, non, pas du tout énervée la p’tit dame 😉
@ Sheli
[i]Je maintiens que l’éducation est la chose la plus importante[/i]…je disais donc
oh que oui mais nos politiques compte bien trop sur l’amour du métier des enseignants pour sauver certains enfants en difficulté.
Je confirme que sans amour du métier, j’aurais jeté l’éponge depuis longtemps, et j’y pense parfois! Mais pourquoi dites-vous « de moins en moins de cours à préparer »?
Je suis d’accord qu’éduquer est important, mais je ne suis pas d’accord avec la vision de l’éducation nationale. L’EN n’éduque plus du tout depuis longtemps et ne fait que donner de mauvaises habitudes aux enfants. Il sera bientôt impossible de progresser avec des élèves qui refusent d’apprendre, qui ne comprennent même plus les consignes et qui, même au lycée, utilisent une calculatrice pour faire 1 + 0 !
@Sheli
[i]de moins en moins de cours à préparer[/i] je le tiens de plusieurs professeurs des écoles et profs au collège…un programme qu’ils n’arrivent pas à boucler ou des cours sur lesquels ils font l’impasse (l’anglais en primaire c’est bien trop souvent un peu « au bon vouloir de l’instit » ). Les programmes sont nationaux et il appartient à chacun d’y adapter les documents en relation…et pour beaucoup, le métier n’est plus considéré comme un sacerdoce et « on » sent un climat de découragement inquiétant mais compréhensif.
@Enguy
[i]des élèves qui refusent d’apprendre, qui ne comprennent même plus les consignes et qui, même au lycée, utilisent une calculatrice pour faire 1 + 0 [/i]!
Il me semble utopique de demander à « un jeune » d’apprendre pour son bien ! Et oui, il y a des élèves qui refusent d’apprendre, il n’y a pas de monde parfait mais si les profs baissent les bras qu’en sera t’il de la connaissance…notre jeunesse apprendra « les codes » dans la rue. Bel avenir !!!