L’intolérable écran plat.

        Avant  chaque rentrée, avec l’ARS, allocation de rentrée scolaire, nous avons droit au couplet de députés ou autres autorisés qui souhaitent que les assistés ne puissent dépenser ce pécule que pour des fournitures scolaires ou vêtements pour enfants. La bêtise des assistés est une caractéristique essentielle, évidente, qu’il faut combattre par restriction, punitions, surveillance.  Et ceux qui payent des impôts doivent se préoccuper du chiffre d’affaires des grandes surfaces qui font des offres à cette occasion.

        On avait déjà eu cette flambée publicitaire pour le Mondial (plouf). Panem et circenses…

        Pendant les manifs et autres grèves récentes, il y eut quelques voix pour en faire à nouveau état. Et l’approche de Noël on va mettre en vente les modèles anciens avec rabais.

        Et tout ce bon peuple de fainéants, de chômeurs, d’assistés, de gogos de se précipiter plutôt que d’acheter la nourriture de fin de mois qui les dispenseraient de Restau du Cœur.  Si par hasard vous entrez chez eux, -les images télé le montrent aussi-, vous repérez tout de suite cet élément scandaleux, l’écran plat sur fond de tapisseries médiocres. Plus de neigeuse tour Eiffel au-dessus du tube cathodique pas carré et encore en noir et blanc. Le dernier cri de la technologie comme preuve indéniable de l’impécuniosité des assistés de toutes races !

        Les 40 kgs des vieilles télés des dames patronnesses sont parties avec le livreur de leur nouvel engin, si bien que leurs bonnes œuvres en souffrent.

        J’invite tous les délicats démagogues, les incurables populistes à fréquenter une grande surface ou un magasin spécialisé afin de trouver la télévision qui convienne aux profiteurs sociaux. Dieu que les murs (plats) d’images sont beaux ! Pour trouver autre chose faudra attendre une brocante locale. Ou profiter d’un week-end aux Puces de Saint-Ouen.

        L’écran plat, tout le monde en a l’image en tête, deux mots magiques qui symbolisent à eux seuls la fraude sociale. Comme c’était pratique, durable, simplet. Bateleur de mauvaise foi, on faisait vite l’unanimité autour de soi. Quand on pense ce que le nôtre nous a coûté, l’affront est définitif. Tous ces affreux qui mangent impunément nos indemnités n’ont droit qu’aux poubelles cathodiques où s’entassent des matériels irréparables.  Si vous avez un de ces vieux machins, tentez la réparation ! Tout est jetable, Désormais les chômeurs, les RSA, les petits retraités aussi.

        En annexe et sans contrepoint, la batterie défaillante de mon téléphone m’a offert un nouvel appareil pour 6 €. Sic transit… terminait l’éditorial d’un journaliste US… Qui est dérangé par cette marche du monde ?

       

   NB les remarques ci-dessus sont aussi portées à l’attention des medias qui continuent dans leur micro trottoirs à diffuser cet anachronisme inepte en connaissance de cause.