Je n’aime pas faire des articles en série, car ça me donne l’impression de faire un sitcom pour lequel on attend l’épisode suivant, tel que la série du Woerthgate. (Attention, cela n’enlève en rien la qualité des articles de cette série qui d’ailleurs ont été récompensés si mes souvenirs sont exacts). Cependant le sujet qui me préoccupe m’incite à faire deux voire trois articles minimum.

J’attendais le 20h, je savais intuitivement qu’ils en parleraient…J’espère que c’est enfin une réelle prise de conscience. Les chiffres de l’UNICEF sont éloquents. Sur un panel de 13 000 enfants de CE2, CM1 et CM2, je cite :

      « 17% disent avoir été frappés souvent ou très souvent par d’autres élèves. Le nombre de victimes de harcèlement verbal ou symbolique est estimé à environ 14% des élèves, dont 8% victimes d’un harcèlement assez sévère à sévère. De plus, 10% des élèves interrogés se disent victimes de harcèlement physique à l’école, dont 5% d’un harcèlement sévère ».

      Etrangement, devenus adultes, des langues se délient sous  le couvert de l’anonymat d’internet. Cependant, pour couper court à tous les commentaires tels que l’on peut déjà retrouver sur d’autres sites, par exemple :

Rien que des " histoires de préau ". Qui n’en a pas connues ! Peut être " un peu " de racisme aujourd’hui

Décidément, on réinvente le fil à coupe le beurre tous les jours ! Il y a toujours eu une certaine forme de violence à l’école … et même les instit’s s’y mettaient, à juste titre la plupart du temps. Arrêtons de sombrer dans l’angélisme ! D’abord parce que nos "têtes blondes" ou "têtes brunes" selon les cas, ne sont pas des anges, loin de là…

 

Il est vrai, des « histoires de préau », les moqueries passagères, on en a tous eu ; pareil pour une violence latente qui est en chacun des individus. Ce n’est pas pour autant qu’il faut la légitimer car on en viendrait à reconnaître le fait que la loi du plus fort est maître y compris dans les écoles et « tant pis » pour les plus faibles.

De même, cessons les clichés, ce ne sont pas forcément les « cancres » ou l’immigration qui sont en cause. En effet c’est un phénomène homogène sur le territoire. Banlieue, ZEP, villes, campagne, public ou privé…pas un ne peut revendiquer d’être moins touché !

Ce n’est pas nouveau la violence à l’école, certes. On en parlait déjà il y a 20 ans !

 A ce jour l’école est un remake d’une place boursière soumise à la loi du marché et où la devise est « écrase les autres pour ne pas être écrasé ».

Admettons, l’ordre social s’organise souvent en une personnalité dominante et un bouc émissaire. Rappelons nous, par exemple ce qu’on appelait autrefois l’ « idiot du village ». Cependant l’Homo Sapiens Sapiens est censé être l’animal capable de réfléchir et donc de changer ses comportements.

 

Pourquoi ne pas agir sur nos comportements d’animal primaire pour que notre société s’améliore et où nous ne serions pas tous contre tous ?

Et cela commence dès l’enfance.

Par qui est pratiquée cette violence ? :

 

      La première idée nous venant à la tête : les camarades de classe. C’est la plus évidente, on s’imagine « le caïd », forte tête qui tiens tous les paris et n’hésite pas à jouer des coudes pour se maintenir en chef et asservir les autres.

      Néanmoins ne négligeons pas aussi quelques cas où c’est le personnel encadrant qui est à l’origine de la violence (pour repréciser : verbale, psychologique, physique,…). Cela peut aller du professeur des écoles, de la secrétaire, jusqu’à l’accompagnateur du service périscolaire.

Quelle violence ? :

       Bien plus que « les histoires de préau », il y en a tout un panel, de la petite moquerie des lunettes ou d’une dent tombée, un sobriquet par rapport au nom de famille jusqu’à la violence physique.

      Inutile d’en refaire un listing détaillé : tirer les cheveux, vol, coups, crachats, rackets, insultes, menaces…bref on en retrouvera toujours de nouvelles formes.

 

      Observons aussi un autre fait. Dans les commentaires que j’ai pu lire « l’école c’était mieux dans le temps, il n’y avait pas ces problèmes » « l’instit était respecté »…Ne pourrait-on pas dire qu’il y a eu justement un transfert de la violence au cours de ces dernières décennies ?

Et oui ! car comme certains/es l’ont fait remarquer : ces personnes oublient les coups de règles sur les doigts, les humiliations devant toute la classe avec le légendaire bonnet d’âne, les pieds attachés aux chaises, le scotch sur la bouche en cas de bavardage…

 

      Peut être que cette violence jadis incarnée par l’instituteur s’est transférée dans les mains des enfants en même temps que le « pouvoir » de correction de l’instituteur a été remis en cause par les plaintes des parents et les peines de justices encourues ?

      En effet aujourd’hui, ce sont des encadrants qui se font taper dessus quasi légitimement, et les élèves victimes de violences entre pairs.

      La violence serait alors inhérente au milieu scolaire, mais est-ce un argument suffisant pour la considérer comme normale ?

 

      N’est ce pas la traduction du fait que par ce transfert de violence et cette faiblesse du professeur l’élève ne se sente lui-même plus en sécurité et où la loi du plus fort reprend le dessus ?