La plupart des personnes qui ont vu le film « Fracture » du réalisateur Alain Tasma, diffusé sur France 2, ont pu prendre conscience au travers de cette fiction de la réalité  de la vie dans certains établissements scolaires de banlieue.

 

 

Ce film est  véridique, il relate très bien la souffrance qui  règne dans les établissements et les efforts faits par l’ensemble des acteurs du monde scolaire pour essayer de trouver à tout moment un compromis à chaque situation de dérapage. Même si cela  reste très souvent un échec !

 

Les élèves qui remplissent la plupart des classes des écoles du 21e siècle sont de plus en plus en grande souffrance, que ce soit en raison d’un contexte familial de grande pauvreté, d’une grande détresse face au rouleau compresseur de la vie économique qui les anéanti ou d’une absence totale d’éducation qui les fracassent au quotidien  vers des libertés interdites.

 

Pour beaucoup d’entre eux, tout est révolte, haine et violence, qu’ils expriment à leur façon et souvent de façon très maladroite face à l’institution scolaire.

 

Malheureusement ce sont les professeurs qui en font les frais et qui prennent en pleine figure toutes les souffrances des jeunes sans y être souvent préparés.

 

Quand on se destine à ce type de métier, parce qu’on a le goût du savoir et l’envie de le transmettre aux nouvelles générations, on est loin d’être conscient de la difficulté de ce métier au quotidien et cela quel que soit le lieu ou le niveau d’enseignement..

 

La réalité nous rattrape très vite et nous démontre que c’est un rapport de force permanent,  qu’il convient de gérer  au mieux pour éviter de perdre la face et de se laisser déborder.

 

Cela commence très souvent par des incivilités, de l’arrogance, de la provocation, des jugements plus ou moins personnels sur les compétences des enseignants. Les professeurs deviennent de vrais « bouc émissaire » qui permettent aux jeunes de communiquer leur mal être et parfois leur révolte.

 

Ce qui est le plus navrant dans tout cela, c’est de laisser des jeunes professeurs stagiaires sans formation adaptée, se débrouiller tout seul pour affronter tout cela et malheureusement d’en décourager beaucoup trop, qui lâchent prise très vite, se sentant désarmés et surtout pas tellement aidés pour affronter leur mission éducative.

C’est tout un système éducatif qui se désagrège peu à peu. Combien de temps cela va–il  pouvoir durer ?