la sécurité.

Lorsqu’il est arrivé au ministère de l’intérieur sous le gouvernement Raffarin, Sarkozy n’avait pas de mots assez durs pour qualifier la politique de son prédécesseur Daniel Vaillant et sur la politique angélique de la gauche en matière de police et de sécurité. Ses premières actions a part ses propos de nettoyer les banlieues au karcher en montrant ses gros bras entourés de cars de police, ont été la suppression de la police de proximité mise en place par le précédent gouvernement justement pour lutter et prévenir contre l’insécurité. Le contact dans les banlieues à risques avec la population était un facteur de confiance et de sécurité pour ces populations. Pour Sarkozy, ses déclarations sur la police lors de son déplacement à Toulouse ont été le 04 février 2003, «La police de proximité est là pour prévenir mais si elle est faite au détriment du travail d’investigation et d’interpellation, elle ne sert à rien…», «La police n’est pas là pour organiser des tournois sportifs, mais pour arrêter des délinquants, vous n’êtes pas des travailleurs sociaux». Toulouse venait d’être classée bonne dernière au palmarès d’élucidation des affaires dans les villes Françaises. Quelques jours plus tard, Jean-Pierre Havrin, directeur départemental de la sécurité publique de Toulouse et pilier de la police de proximité sous la gauche, était muté, c’est la méthode Sarkozy, la mutation des préfets.

Or, le 15/04/2010, sept ans après la suppression de la police de proximité, le ministre de l’Intérieur continue de la caricaturer comme une réforme ayant transformé les policiers en «socio-éducateurs sportifs». Pour Sébastien Roché, la police de proximité avait consisté à mettre en place des équipes polyvalentes et territorialités. Leur mission, discuter avec la population et les acteurs locaux de la sécurité, enregistrer les plaintes, mais aussi mener des enquêtes et arrêter les délinquants. «Le propos du ministre est d’autant plus faux que la spécificité de la police de proximité Française, par rapport à celles qui existaient ailleurs, tenait justement à ce qu’elle avait une dimension de police judiciaire de quartier». Pour Nicolas Comte, secrétaire général du syndicat SGP Unité Police a aujourd’hui un discours critique au sujet de la réforme… Mais davantage à propos de son installation que sur ses missions. «Ce qui a tué la police de proximité, c’est sa généralisation à marche forcée dans un contexte de manque d’effectifs. Mais dans les quartiers où elle avait été mise en place à titre expérimental, comme à Clichy-Montfermeil par exemple, elle a permis d’avoir de vrais résultats. C’était une police opérationnelle, qui faisait de la prévention, de la répression, du démantèlement de trafics de stupéfiants, etc….

Il est évident que les propos de Sarkozy en 2003 ont été reçus 5/5 par les Français c’est d’ailleurs leur grande erreur en donnant à Sarkozy l’Élysée sur cette confiance aveugle, on n’en voit le résultat aujourd’hui. Sarkozy est capable d’arrêter les délinquants, de les punir lourdement, de remplir les prisons, mais pas d’arrêter la délinquance, il ne fait pas mieux que ses prédécesseurs à part ses coups médiatiques et la délinquance est devenue du banditisme.

Ces méthodes à l’emporte pièce en remplaçant les préfets avec force présence médiatique ne trompent plus personne. En septembre novembre 2009 les courbes de popularité replongent, les violences contre les personnes sont en hausse de 5 %, les cambriolages de 12 %, et le bilan de l’ex-ministre de l’intérieur est critiqué par la gauche. Le chef de l’État convoque, le 1er septembre, le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, ainsi que le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, pour un rappel à l’ordre. Une «réunion aux allures de conseil de guerre», écrit Le Figaro. Nicolas Sarkozy ordonne «de mobiliser les forces de sécurité» pour «inverser la tendance». Deux mois plus tard, le 24 novembre, le chef de l’Etat organise, au Perreux-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, une «table ronde» sur la sécurité. L’objectif cette fois : orienter les élections régionales sur cette thématique, alors que la crise ternit le bilan économique du gouvernement. «Il faudra que chacun se positionne, est-ce qu’il donne la priorité à la lutte contre la délinquance ou à ses fantasmes», interroge Nicolas Sarkozy ? Le chef de l’Etat promet une nouvelle fois des résultats, «Tous ceux qu’on ne prendra pas sur le fait, on les prendra par les éléments de train de vie, (…) les voitures, les montres». En mai 2010, ce sont les régionales mais la mayonnaise ne prend plus, et au sein de son électorat le thème de la sécurité ne fait plus recette, la droite prend une déculottée mémorable.

On constate que si la délinquance apparaît moins importante selon les statistiques publiées par le ministère de l’intérieur, encore faudrait-il que tout soit recensé, qu’elle devient de plus en plus dure. Elle fabrique du grand banditisme qui agit dans un climat social favorable et qui n’hésite pas à tirer avec des armes de guerre sur notre police, voila ou nous en sommes. L’évolution que l’on constate est devenue telle que l’on ne voit plus comment lutter contre ces malfrats, plus on en emprisonne, et plus il y en a. C’est affligeant cette politique qui ne s’attaque pas au germe social de cette délinquance, est-il encore possible de réduire ce problème ? C’est grave pour notre démocratie, ces banlieues ou règne le non droit, ces bandits qui n’ont rien à perdre, et qui de ce fait volent, dégradent, brulent, pratiquent le commerce de la drogue, et qui, pour l’un d’entre eux, Karim Boudouda, 27 ans venant de commettre un holdup au Casino d’Uriage-les-Bains sommé de s’arrêter, tire sur la police, force le barrage et se fait tuer.

Et puis c’est le déferlement des gens du voyage, une cinquantaine cagoulés, pour la mort de Luigi Duquenet tué par un gendarme sans sommation paraît-il, des quartiers saccagés, des voitures brulées, une boulangerie pillée, une gendarmerie à Saint-Aignan village du Loir-et-Cher attaquée à coups de hache et de barres de fer, des arbres tronçonnes, des feux tricolores vandalisées et une ville de 3.400 habitants sous contraintes, impossible à supporter. Après la reddition, à la police, du conducteur présent aux coté du gitan tué par le gendarme, deux hommes ont écopés, par le tribunal correctionnel de Blois, le 22/07, l’un de 10 mois de prison ferme et le second de 4 mois avec sursis pour des dégradations commises au village de Saint-Aignan.

Attaque de la gendarmerie de Saint-Aignan

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Qui va payer ces dégradations ?

Sarkozy est le seul responsable de l’évolution de la société à l’Américaine par sa politique, ses prises de position il a aggravé la rébellion sous-jacente par l’abandon administratif et social de ces banlieues.

Il faut ouvrir à ces jeunes d’autres perspectives que la délinquance ou le trafic de drogue, voila le problème, et là il ne sait pas faire par ce que sa politique est justement de ne pas considérer ces gens, et de les reléguer dans des lieux pourris pour ne pas les voir. Ses espérances sont qu’ils acceptent leur sort sans broncher, et s’ils se révoltent les mettre en prison.

Nous avons nos terroristes.

Et puis à Grenoble vendredi 16/07 avec la mort par balles d’un bandit après holdup lors d’un échange de tirs avec la police dans le quartier de La Villeneuve au sud de Grenoble ou il était originaire. Le second bandit avait trouvé refuge dans la cité. Revenus en force pour l’arrêter, ils furent attaqués par une trentaine de malfaiteurs qui leur tirèrent dessus à l’arme automatique et qui incendièrent des dizaines de voitures et d’abris-bus. Une gradée de la police a témoigné que les délinquants de la cité ont ouvert le feu à l’aide de fusils et d’armes de poing afin, dit-elle, de venger la mort de leur camarade tué par les policiers.

Violences urbaines à Grenoble

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Un habitant de Grenoble témoigne, cette cité calme est devenue un territoire hors droit. Onze morts violentes sur l’année 2009, la plupart à l’arme lourde et en plein jour, il y a surtout un total incivisme dans la ville, dégradations systématiques du bien public, incendies de voitures, total sans-gêne de gens qui descendent de voiture au beau milieu d’une avenue pour aller acheter des cigarettes, qui jettent tout et n’importe quoi par les fenêtres de leurs immeubles, crachent au sol dans les transports publics, urinent là où leur prend l’envie etc… Bref, qui se tiennent totalement en marge de la «vie ensemble». Le quartier de La Villeneuve avait déjà été brulé il y a un an.

Cela sonne comme une cloche un manque d’effectifs pour faire respecter l’ordre, on peut muter les préfets autant que l’on veut mais sans effectifs suffisants on ne peut maîtriser cet incivisme résultat d’une ville en mal de vivre, et dans les banlieues pauvres c’est bien souvent pareil.

Le Post publie le 01/11/2007, un règlement de comptes sanglant ayant fait deux morts et trois blessés dans le quartier sensible de La Villeneuve. Ils étaient trois. Trois hommes habillés de noir, lourdement armés, qui sont arrivés d’un pas décidé sur la place des Géants. Leurs cibles s’y trouvent. Cinq hommes, qui discutent avec animation dans un coin de la place. Certains d’entre eux s’appuient sur les sculptures géantes qui ont donné leur nom à la place. Les trois hommes ouvrent le feu. Ils appartiennent à un gang rival, et viennent se venger. La guerre des gangs fait rage à Grenoble depuis le début de l’année. Et c’est un véritable déluge de feu qui s’abat sur les cinq hommes. Quatre d’entre eux s’écroulent au sol, le cinquième est touché à la main. Deux des plus gravement atteints décèderont pendant le trajet à l’hôpital. La police, prévenue rapidement, arrive sur les lieux, mais ne peut que constater les dégâts. Les deux autres blessés sont toujours à l’hôpital. Les cinq victimes étaient bien connues des services de police.

La délinquance d’une façon générale ne peut que s’amplifier, et ce que l’on peut reprocher à Sarkozy ce sont ses propos à l’encontre de ses prédécesseurs ainsi qu’à sa politique de réduction des forces de police et à la suppression de la police de proximité qui commençait à porter ses fruits. C’est donc un échec par ce qu’il avait la prétention d’éradiquer cette délinquance, ce qui n’est pas le cas. Le problème est que maintenant pour l’éradiquer on ne voit pas comment, si l’on arrête ces bandits d’autres continuent le trafic de la drogue seule voie qui leur permet de l’argent. De plus, et d’aucuns ne peuvent contredire, qu’un jeune qui ne voit pas d’avenir dans sa condition, que lui reste-il sinon la rue, le trafic de drogue voyant que ceux qui le font échappent quelques temps à la police et qui sont prêts à accepter les conséquences de leurs actes.

Pour François Bayrou, la politique de sécurité montre ses très grandes limites. 

«Cette politique de sécurité montre aujourd’hui les très grandes limites qui sont les siennes et il faut la remettre en question sur des sujets très importants», a-t-il dit sur France Inter. Interrogé sur le discours musclé du chef de l’État proclamant sa volonté de «livrer une véritable guerre» à la criminalité, M. Bayrou a estimé que Nicolas Sarkozy ne faisait que se livrer à un exercice habituel. «Cela fait dix ans que Nicolas Sarkozy a la responsabilité de la sécurité en France et cela fait trois ans qu’il est à la présidence de la République. Pourquoi, est-ce-qu’on a besoin d’annoncer comme une nouvelle extraordinaire qu’on va faire respecter la loi? La loi doit se faire respecter sans avoir besoin de déclaration à grand son de trompe», a fait valoir M. Bayrou. «Combien de fois avons-nous entendu dire, plus de zone de non-droit, tolérance zéro, et tous les jours on a la preuve du contraire, ce qui veut dire que la politique de sécurité ne va pas dans le bon sens et qu’il faut en changer», a-t-il ajouté, sur les Échos.fr.

Le préfet de l’Isère est remplacé.

Après l’annonce de mener une véritable guerre contre la criminalité Nicolas Sarkozy a remplacé le préfet de l’Isère par un préfet de choc l’actuel préfet de la Meuse, Eric Le Douaron, policier de métier, et qui «a été durant six ans un très remarquable directeur de la sécurité publique à Paris», souligne Nicolas Sarkozy. Il l’installera lui-même dans ses fonctions le 30 juillet, d’après Le Figaro.fr. Cette politique est la continuation de celle menée en Seine Saint-Denis ou Christian Lambert 63 ans ancien chef du Raid a succédé à Nasser Meddah en avril par une décision du 07 avril.

L’escalade est telle que Charles Pelligrini ancien patron de l’Office central de répression du banditisme, ce sont des territoires perdu pour la république. «Oui, je suis convaincu qu’inéluctablement on s’oriente vers un modèle à l’Américaine, avec des gangs ultra violents et tout puissants, et, d’un autre côté, des quartiers sécurisés pour les riches.

C’est l’aveu d’une politique de classe instaurée par Sarkozy, voila la réalité.

Croire que la police de proximité peut faire quoi que ce soit contre la délinquance telle qu’elle s’exerce aujourd’hui est une gageure» à lire sur Marianne 2.fr. Pour Charles Pelligrini «je ne sais même pas s’il y a une réponse. On peut faire tous les Grenelle que l’on veut. Pour ma part, je considère que le gouvernement fait vraiment ce qu’il peut. Mais qu’est-ce qu’il peut ?» 

En huit années de règne sans partage de Sarkozy sur la sécurité qui l’a porté à la présidence quel est le résultat, il faudra bien au moins une fois que l’on se rende compte qu’il est mauvais. La réduction des effectifs de police dont ne parle pas Charles Pelligrini est un facteur de cette évolution du banditisme d’une société devenue à l’Américaine. La gauche qui a été vilipendée n’a jamais eu autant de pouvoir pour lutter contre la délinquance, qui peut prétendre le contraire ?