Si la France a quelque peu effacé la déroute de Twickenham en s'imposant largement en Italie (8-50), elle n'a jamais su faire preuve de régularité pendant ce Tournoi des 6 Nations. Les réactions d'orgueil face aux Gallois et aux Transalpins ne cachent pas un bilan clairement mitigé. Comme en 2008.
"L'essentiel était de terminer le Tournoi sur une victoire. Cela n'efface pas la gifle reçue à Twickenham mais c'est quand même bien et rassurant de finir sur cette performance", a résumé Marc Lièvremont, l'entraîneur du Quinze de France. Grâce à ce large succès, la France s'est hissée sur la troisième marche du podium derrière l'Angleterre et l'Irlande, qui a réussi à faire le Grand Chelem en s'imposant sur la pelouse du Pays de Galles.
Prenant le relais de son entraîneur pas très disert, Lionel Nallet rendait hommage à son équipe. « Quand tout le monde a envie d’aller dans le même sens, on a des moyens très intéressants et on est capables de faire de belles choses. Je retiens le fait qu’on ait réagi et qu’on ne soit pas partis en éclats après la désillusion de la semaine dernière. » Didier Retière, le responsable des avants, voit la réalité en face. « On ne peut pas dire qu’on est performants quand on ne gagne qu’à deux reprises ( Ecosse et Italie ), en deux ans, à l’extérieur. »
MEDARD AU RECORD
En inscrivant deux des sept essais français samedi lors de la large victoire du XV de France à Rome, Maxime Médard, positionné à l’aile face aux Transalpins, a terminé la compétition meilleur marqueur d’essais tricolore avec un total de trois réalisations. Le Toulousain avait inscrit son premier essai dès le premier match face à l’Irlande (21-30). Il rejoint à la deuxième place d’un classement dominé par le trois-quarts centre du XV de la Rose, Ricky Flutey, l’Irlandais Brian O’Driscoll et l’Anglais Delon Armitage.
Habitués à donner des corrections aux Transalpins, les Tricolores n'ont tiré aucune gloriole de ce succès qui reste, néanmoins, d'une rare ampleur dans le Tournoi des Six Nations. Unis en un cercle au centre du terrain après le coup de sifflet, les Français se sont juste dit qu'ils avaient rempli leur contrat en jouant en équipe.
Les Bleus ont quitté le Tournoi 2009 la tête haute, c'était la dernière ambition qu'il leur restait, admet leur capitaine Lionel Mallet. « Après avoir été humilié, touché dans notre fierté, on avait envie de se racheter. » C'est tout le sens qu'il faut accorder à leur regroupement sur le terrain, après le coup de sifflet final. « On voulait aussi remercier le staff de nous avoir accordé sa confiance. On a peut-être sauvé leur tête en même temps que la nôtre. »
En quelques phrases, Sébastien Chabal résume le sentiment général. Au regard du programme à venir, les Blacks à trois reprises, dont deux fois cet été, puis les Wallabies et les Springboks, les Bleus auront pourtant un besoin impérieux de constance. En fin d’année 2009, on connaîtra vraiment la valeur réelle de l’équipe de France. « Ça va être une super-aventure, s’enflamme t-il. Avoir l’envie de progresser et de se remettre en cause fait avancer. Ça sera dur, mais l’équipe va encore mûrir. On n’apprend que contre les grands et contre les plus forts. » Difficile de demander mieux.
Humiliation !!
Non tout juste une manière de quitter le tournoi sur une note positive et face à une équipe transalpine d’une rare médiocrité.
La tournée d’été face aux meilleures nations de l’ovalie revêt un intérêt d’importance. Il faudra montrer un tout autre visage sans quoi la punition promet d’être sévère.
Michel