« Beuvez toujours, ne meurez jamais ! » Cet aphorisme qu’on prête à Rabelais signifie qu’il faut boire du vin tous les jours pour rester en bonne santé. Hélas, il ne fait pas de doute que certains ont payé de leur vie le fait d’avoir appliqué trop à la lettre la devise du père de Gargantua.
La France a la particularité d’avoir élevé la consommation du vin au niveau du savoir-vivre, de la culture. Nos vins sont les meilleurs du monde mais beaucoup de vignerons ne joignent plus les deux bouts.
Malheureusement, tout le monde n’est pas égal au niveau de la consommation d’alcool. Les grands amateurs de vins prétendent qu’un vrai buveur de bon vin boit bon mais peu. Point de poivrot parmi les becs fins de la dégustation. Doit-on en déduire que Gérard Depardieu ne fait pas partie de l’aristocratie du bien-boire ?
Depuis longtemps la sagesse populaire attribuait des vertus bienfaisantes au vin rouge en particulier à cause de ses tanins. Quel médecin n’a pas conseillé un verre de vin en mangeant ?
Parmi les amateurs éclairés, on doit sans doute compter quelques scientifiques prompts à démontrer les bienfaits du divin breuvage. Quoi de plus réjouissant pour un amateur de grands crus que d’apprendre la même semaine qu’il y a des choses pas très bonnes pour notre santé dans l’eau en bouteille et, dans un article du Figaro (journal sérieux quand il ne s’agit pas de politique), que le vin rouge contient une substance qui a des effets bénéfiques contre la maladie d’Alzeimer, le diabète, l’obésité et j’en passe … Cette substance s’appelle le resvératrol et plusieurs expériences ont démontré ses multiples avantages. Un véritable élixir de jouvence. Jusqu’à augmenter la durée de vie de 20 % chez les souris ! Tout ça c’est intéressant, mais il faut savoir qu’il faudrait boire tellement de vin pour que le resvératrol agisse réellement qu’on ne survivrait pas une journée.
Je ne sais pas si de telles nouvelles peuvent réjouir nos vignerons dont l’avenir s’assombrit d’année en année. Il n’empêche, je continuerai à faire du bon vin rouge français mon breuvage favori, car rien ne m’est plus agréable. Avec modération, cela va sans dire.
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