Le Vieux Manoir : vacances « Vie de château » pour jeunes et ados…

Les jeunes et les ados ont changé depuis les années 1940-1960, époque des Chantiers de jeunesse et des campements en pleine nature exaltant la vie au grand air. Le Club Méditerranée leur réserve à présent des villages au confort bien peu rustique et s’ils louent à la campagne, ce sont des gîtes avec tout le matériel électroménager dont ils disposent à domicile. Depuis sa création, en 1952, le Club du Vieux Manoir, a évolué en conséquence. Sous son égide, près de 250 monuments historiques ou sites ont été restaurés ou continuent de l’être dans plus de 40 départements français. Plus de 100 000 jeunes de 13 à 25 ans, venus de France ou de l’étranger, ont curé des ruines avant de les restaurer et de les ouvrir au public. Aussi, à présent, dans des sites permanents restaurés, les travaux de restauration se poursuivant alternent avec des animations et l’organisation de manifestations et d’activités culturelles variées.

Les jeunes et les ados ont donc le choix (il reste encore des places pour cet été mais mieux vaut s’inscrire dès à présent pour élargir ses options) entre des chantiers permanents (par exemple le château-fort des ducs de Guise, le château d’Argy) où, ainsi qu’à l’abbaye royale du Moncel, il n’est guère question de vivre dans une ambiance monacale ou de serfs curant les douves, et de nouveaux sites de travaux. La création de vitraux ou la gravure lapidaire, l’animation de parcours de visites guidées, ne sont guère des activités harassantes. Toutefois, une vingtaine d’autres chantiers offrent encore une gamme d’activités plus « robustes ». On en trouvera la liste et le détail sur le site du Club du Vieux Manoir.

Certes, l’argumentaire de l’association, destiné en priorité aux parents, conserve encore une pointe nostalgique : « le camp-chantier est un moyen de dire aux jeunes que vivre, ce n’est pas seulement s’adonner aux jeux vidéo et surfer sur l’Internet. ». Que les jeunes se rassurent, on ne leur confisquera pas leur clef 3G et l’accès aux liaisons Internet n’est guère drastiquement contingenté. Les équipes d’encadrement, formées de spécialistes ayant suivi des stages progressifs de spécialités et composées de maints jeunes ayant participé aux précédents chantiers, mettent plus l’accent sur « le chantier-expression, passion ou loisir, » et non « le chantier-contrainte ». D’ailleurs, tout comme dans le mouvement scout, les ados et jeunes en ressentant la motivation peuvent participer à la prise en charge de la vie du groupe et à l’organisation des diverses activités, s’impliquant ainsi aux côtés de l’encadrement. Certains s’engagent plus durablement tout au long de l’année, participant ultérieurement aux stages du CVM pour obtenir le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur, diplôme d’État) à partir de 16 ans ou à des formations (à partir de 21 ans) aux formations « Patrimoine et vie associative » en liaison avec d’autres associations ou organismes de préservation et animation de monuments historiques. La dernière formation BAFA s’est déroulée à l’abbaye du Moncel fin avril 2010.

L’association, reconnue d’utilité publique, se consacre tout autant à des travaux de gros-œuvre, le plus souvent en milieu rural mais non exclusivement, qu’à « la réinsertion du patrimoine dans les circuits économiques, touristiques et culturels ». Le Conseil scientifique et le CA du CVM comprennent donc, outre des architectes des Monuments historiques ou inspecteurs des Palais civils et Bâtiments nationaux, des spécialistes de divers domaines en rapport avec cet objectif. « Les manifestations – expositions, concerts, spectacles, rendez-vous à thèmes – associent tout au long de l’année les jeunes bénévoles de l’association et des personnes résidant à proximité des sites, de tout âge, aboutissant ainsi à des évènements intergénérationnels, » précisent les organisateurs. Les ateliers techniques et pédagogiques proposent donc une grande diversité de formations de niveaux variés (BTS et au-delà).

Parmi les récents projets du CVM, signalons l’entreprise de restauration du château de Lafauche, en particulier de son donjon, de ses tours et de son église castrale, situé aux marches du royaume de Lorraine. L’Association des amis du Château et l’Union Rempart, initiatives locales, se sont tournées vers le CVM et son École pratique du Patrimoine. Tout aussi ambitieuse par son ampleur, la restauration du monastère de Sorde-l’Abbaye, en Aquitaine, ancienne étape, entre Dax et Pau, du chemin de Compostelle, au cœur d’un site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, mobilisera encore quelques lustres pour redonner au site son éclat. Selon les années, des destinations plus lointaines sont proposées (comme pour la restauration du Fort Napoléon en Guadeloupe).

Des renseignements sur les activités peuvent être obtenus en s’adressant au siège (CVM, Abbaye du Moncel, 60700 Ponpoint) ou directement en ligne via le formulaire de contact (des inscriptions sont prises jusqu’au 5 juillet). Et si ce n’est pour cette année que vous envisagiez de participer à un chantier, consultez le site pour découvrir, lors de vos pérégrinations estivales, les différents projets ou réalisations : le meilleur accueil vous sera réservé au cours de votre visite de sites et monuments remarquables, prestigieux ou encore négligés par les grands flux touristiques