Le troisième trimestre est-il vraiment utile?

Chaque année, c’est la même chose: les conseils de classe du deuxième trimestre viennent de se terminer, les professeurs ont dit à presque tous les élèves qu’il fallait attendre les résultats du troisième trimestre pour envisager ou confirmer le passage en classe supérieure, or, que se passe-t-il?

Le troisième trimestre est souvent amputé par les épreuves du bac et du brevet qui forcent les établissements à arrêter les notes (et même les cours) bien avant la date des vacances d’été. Par ailleurs, on cherche à raccourcir ces dernières, jugées trop longues. C’est là qu’apparaît une forte incohérence, un manque de logique et de jugeotte total!

En effet, la fin du deuxième trimestre et le début du troisième est une période propice aux stages des enseignants, aux voyages et aux échanges sans compter les participations aux nombreux concours qui existent. Que ce soit au collège ou au lycée, les mois de mars à mai sont marqués par une forte absence des professeurs ou des élèves. Par exemple, dans un collège-lycée de la ville où je réside, il vient d’y avoir: 1 journée pédagogique (donc pas de cours ce jour-là), 1 voyage en Pologne pour les 3e, 1 voyage en Angleterre pour les 4e, 1 voyage en Espagne pour les lycéens et une participation au Kangourou mathématique pour les 3e et les 2de. Chaque voyage ou activité mobilise des professeurs qui ne peuvent pas assurer les cours aux autres niveaux. Cela fait donc 3 semaines que les élèves ne font rien.

On pourrait croire que c’est juste un établissement de la ville, mais dans les autres collèges ou lycées ce n’est pas mieux: après les vacances, plusieurs professeurs sont partis en stage pendant 2 semaines, il y a eu des journées "portes ouvertes" (donc pas de cours ce jour-là non plus) et des voyages sont aussi prévus.

C’est bien beau les voyages mais c’est ridicule: ils se font souvent en bus (2 jours totalement gâchés), fatiguent les élèves qui n’ont même pas le temps de pratiquer la langue du pays qu’ils vont visiter et sert surtout de prétexte à partir quelques jours loin des parents entre copains et faire les fous. Pendant ce temps, les fragiles acquis sont perdus par manque d’entraînement et, à leur retour, il faut repartir de zéro. Ils ne sont d’ailleurs pas très motivés car ils pensent que l’année est déjà finie alors que le trimestre ne fait que commencer!

De plus, il ne reste pas beaucoup de temps pour récolter des notes et c’est souvent la période des devoirs communs, bacs et brevets blancs. Là encore, la stupidité des enseignants et du personnel administratif se fait sentir. En effet, comment des élèves qui viennent de passer 6 jours à l’étranger peuvent-ils réussir un devoir important alors qu’ils n’ont pas révisés depuis une semaine? Car, la plupart du temps, ces devoirs importants sont prévus juste le lendemain de leur retour d’où des notes presque toujours catastrophiques. Cela fait mal à la moyenne d’autant plus qu’il n’y a pas assez de temps pour faire d’autres devoirs et se rattraper.

Alors, dans ces conditions, à quoi sert le troisième trimestre? Strictement à rien! Comment juger du passage d’un élève en classe supérieure quand on ne fait rien pour qu’il puisse montrer ce dont il est réellement capable? Le plus grave, c’est que ce scénario catastrophe va se répéter encore l’an prochain, c’est qu’on va encore dire qu’il faut raccourcir les vacances d’été mais trouver des moyens de ne pas faire travailler les élèves pendant l’année scolaire.

Pendant ce temps, le niveau des élèves se dégrade et on réforme sans arrêt les programmes scolaires pour s’adapter à leur ignorance et inaptitude à réfléchir. Jusqu’où va-t-on tomber?

13 réflexions sur « Le troisième trimestre est-il vraiment utile? »

  1. Quand on a compris, on a pas besoin de réviser !
    Le jour où vous aurez compris la différence entre apprendre et comprendre, vous pourrez envisager d’utiliser le verbe « réfléchir » dans vos texte.

  2. Bonsoir HumHum,
    Ce commentaire est maladroit.
    Les élèves doivent apprendre autant que comprendre, mais au 3e trimestre le temps passe vite et oui, un jeune doit réviser régulièrement car il oublie vite même quand il a compris!
    A croire que vous ignorez comment un jeune fonctionne!

  3. NON ! Apprendre par coeur n’est que de l’ignorance pure et simple. Mais c’est effectivement la seule et unique ambition de l’école post-soixanhuitarde actuelle. Les 40 ans de fanatisme idéologique à l’EN, ont non seulement anéantis le système scolaire français, mais ont lavée les cerveaux au point que ceux-la même, qui critiquent le système actuel, ne comprennent pas d’où vient le problème, et confondent causes et solutions.

  4. Il est des matières comme les sciences où il faut apprendre par coeur si on veut s’en sortir…
    On a beau comprendre si on ne connaît pas les formules ou les propriétés on ne peut rien faire.
    Comprendre ne suffit pas car il faut retenir et pour retenir il faut apprendre, c’est la base même de l’apprentissage.
    Je ne dis pas qu’apprendre seul suffit, mais c’est un bon début.

  5. Enguy,
    Les matières scientifiques sont justement celles où il est possible de retenir simplement en comprenant…
    Prenons un exemple basique : vous n’avez pas appris par coeur tous les nombres de 1 à 1 milliards, n’est-ce pas ?
    Vous vous êtes contentés de comprendre comment ça marchait et d’apprendre les nombres de 1 à 10 et les exceptions à la règle.

    La science peut s’apprendre en entier de la même manière. Inutile de retenir les formules.

  6. L’exemple est mal choisi car il nécessite bien d’apprendre une chose mais très simple et qu’on reproduit à l’infini.
    Ce n’est pas possible pour tout.
    Il y a des choses à apprendre et des choses à comprendre.
    On ne peut pas faire l’un sans l’autre.

  7. OK, prenons la géométrie alors ?
    Vous apprenez la définition d’un triangle, rectangle, parallélogramme, droite, point, parallélisme, perpendiculaire, et deux trois autres bricoles.
    Le reste, c’est de la compréhension.
    Non pas que ce soit facile, mais il n’y a rien à apprendre par coeur.

  8. Et les définitions alors? Elles sont bien apprises par coeur! Comme je le dis, il y a des choses à apprendre et des choses à comprendre.

  9. Bonjour

    En effet les sciences sont un exemple assez mal adapté pour cet article car au delà de l’apprentissage de certaines bases qui une fois comprises permettent de les retenir longtemps. Mais je suis d’accord du fait qu’il faut réviser pour les retenir.
    D’ailleurs, les lecteurs de cet article seraient ils capable de citer PAR COEUR et sans rechercher:
    -le theorème de pythagore
    -le théorème de thalès
    -ce que représente le point d’intersection des médianes, des hauteurs d’un triangle
    -de dire ce qu’est un repère orthogonal, quelconque ou orthonormé
    -de citer les caractérisques d’un vecteur
    -de calculer le coefficient directeur d’une droite
    -de donner le symbole qui représente les entiers naturels, les nombres relatifs…
    -poser une division à quatre chiffres dont le diviseur est à virgule, sans calculatrice
    Bref j’en passe! il y a des formules et des méthodes à apprendre qui s’oublient aussi vite qu’on ne les manipule pas même si on les a comprises à l’origine.

    L’autre exemple tout simple: l’orthographe: on a beau faire des dictées depuis le CE1, même en ayant compris les erreurs et appris les règles élémentaires de conjugaison, de grammaire etc. au lycée il y a toujours des fautes sur les copies (moi le premier).
    Restant dans les matières littéraires: qui saurait donner la définition et exemple d’une métaphore, d’un oxymore, d’une litote, d’une alitération, d’un chiasme, d’un pléonasme, un sonnet, un alexandrin, et pourtant on peut avoir compris tout ça pendant un temps mais si on ne le retravaille pas, on l’oublie.

    Dernier exemple:l’histoire: on aura beau avoir compris ce qui a déclenché la première guerre mondiale, le prof peu lui importe de lui dire quel évènement, il veut la date…or combien de dates sont à retenir? et pour simple test: qui sans faire de recherche peut citer dans l’ordre chronologique les différentes branches des monarchies françaises et d’en citer dans l’ordre chronologique les souverains? et pourtant ce sont des choses apprises dès la sixième, et même si on l’a compris, il faut le réviser pour s’en souvenir…

    Personnellement, de ce que je me souviens du troisième trimestre c’est surtout l’empressement qu’il se finisse pour les vacances surtout que les deux dernières semaines étaient consacrées par exemple pour ranger le labo de biologie, descendre les tables et chaises pour faire place nette au nettoyage complet des salles, le rendu des bouquins, des jeux au tableau, bref on faisait plus grand chose.

  10. Pour en rajouter une couche avec un exemple tout simple, pris en dehors du monde de la science et des compréhensions abstraites, comme la logique par exemple.
    Vous vous achetez un livre de cuisine. Vous apprenez tout par coeur. Vous êtes capable de « réciter » toutes les recettes dans l’ordre, avec tous les ingrédients et détails de fabrication. Vous êtes devenu un grand chef 4 étoiles au michelin ?

  11. Cela n’a aucun rapport avec ce que je veux dire.
    Il ne faut pas en faire des moutons, mais dans le processus d’apprentissage il y a des choses fondamentales à savoir et pour cela il faut les apprendre par coeur.
    Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant là-dedans.
    Pour apprendre les multiplications, on apprend bien par coeur les tables de 2 à 10 puis on s’en sert pour multiplier entre eux n’importe quels nombres. On n’apprend pas bêtement toutes les tables par coeur!

  12. Avez vous envisagé le concept d’école après l’age de 6 ans ?
    Effectivement si l’objectif est uniquement le cours préparatoire pour tous, alors à quoi bon le troisième trimestre et les deux précédents.

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