Simone Gbagbo: cette dame est importante pour l’Afrique!
La Cour pénale Internationale a été créée pour juger les crimes d’une certaine ampleur. Ceci, dans un contexte mondial où l’impunité était quotidiennement érigée en règle dans de nombreux pays. Fort de cela, la communauté internationale s’est résolue à mettre sur pied un instrument, pour traquer toute personne qui se livrerait à un crime d’une gravité jugée extrême.
Seulement, depuis sa mise en place, la cour pénale qui originellement était une juridiction à compétence internationale s’est muée en un « tribunal africain ». Pire encore, plutôt que de s’intéresser aux véritables criminels, la CPI depuis quelques années a fait de la chasse aux nationalistes africains un objectif avoué. Une attitude inadmissible, dans un contexte où l’Afrique est en train de retrouver une dignité jusqu’ici bafouée et détournée depuis des lustres par le monde occidental.
En dehors de l’ancien président libérien Charles Taylor, du chef rebelle congolais Thomas Lubanga et certains de ses coaccusés, les autres personnalités actuellement détenues à La Haye, notamment Laurent Gbagbo et Jean Pierre Bemba, ne sont que des pauvres victimes d’un système mis sur pied pour exterminer les personnalités sur lesquelles l’Afrique pouvait compter. Car comment comprendre que Monsieur Ange Félix Patassé pour qui Jean Pierre Bemba combattait en Centrafrique n’ait pas été inquiété jusqu’à sa mort ? Que Guillaume Soro, qui depuis 2002 trônait à la tête d’un mouvement terroriste soit aujourd’hui présenté aux ivoiriens comme un Nelson Mandela à l’ivoirienne ?
L’arrivée l’an dernier de la Gambienne Fatoumata Ben Souda à la tête de cette juridiction a suscité auprès de nombreux africains un certain espoir : celui de voir enfin cette cour défendre effectivement les causes justes. Mais hélas ! bien au contraire, elle semble pire que son prédécesseur Luis Moreno Occampo ! Car contre toute attente, elle a tout récemment émis un mandat d’arrêt à l’endroit Simone Ehivet Gbagbo l’ex-première dame de la Côte d’Ivoire, pour son implication supposée dans la crise électorale de 2010. Et jusqu’à l’heure actuelle, on attend plus que le feu vert des « autorités » ivoiriennes. Un feu vert qui pourrait survenir dans quelques semaines, selon des sources concordantes.
Sans toutefois s’ériger en avocat de Simone Gbagbo, il convient, notamment pour ceux ne connaissant pas profondément la crise ivoirienne, de comprendre que le seul tort de Madame Gbagbo serait celui d’avoir épousé un président patriote et africaniste. Sinon, rien d’autre !
C’est donc le lieu ici d’inviter les intellectuels africains et surtout l’Union Africaine à se mobiliser, pour que cette grande dame ne soit pas sacrifiée par l’actuel régime ivoirien en panne de légalité et de légitimité. Ou alors, le transfèrement de Simone Gbagbo à la CPI devrait être conditionnée à l’arrestation des membres des Forces Nouvelles ayant eux-aussi commis des crimes de guerre de 2002 à ce jour, surtout Guillaume Soro, qui est aujourd’hui refugié à l’assemblée nationale ivoirienne.