Donner et Recevoir

Je viens de prendre conscience que ce chemin m’a appris à recevoir. Recevoir est depuis longtemps un souci pour moi. Recevoir, c’était avoir peur de celui qui donne.

Dans ma volonté d’avoir voulu donner tout ce qui restait de moi pour découvrir si les hommes étaient encore des humains, j’ai dû apprendre à recevoir. Je m’en suis rendue compte à l’église où la petite mamie m’a demandé d’une voix tremblotante « C’est où qu’on met les dons  ?» Regardant autour de moi et ne voyant rien, j’ai retourné ma coquille Saint Jacques et lui ai présentée les 2 mains en avant. Ce geste a été puissant dans la symbolique qu’il représente. J’ai tendu les mains pour un geste de charité qui n’était pas pour moi ! Mais quel don de soi !

Si j’ai pu penser un instant à la gêne d’avoir oser demander à prendre la parole pour ma cause, mon regard de l’extérieur me montre que mon action était bonne et donc pas entachée par une fierté à avoir ou à ne pas avoir. Enfin, quand je dis « entachée », tout dépend de l’interprétation que vous en donnerez. Il y a 2 sortes de fierté : celle qui est mal placée, qui ne voudrait pas si ou ça pour elle ; et il y a celle qui vous permet de vous tenir droit, qui est en fait la soeur de l’encouragement. Celle là sert les valeurs, les bonnes valeurs…

J’ai donc appris à recevoir, à tendre la main pour recevoir. En tendant la main, je donne de moi et je reçois du soi.

Malgré toutes les fois où j’ai pu me plaindre et montrer mon caractère grognon, j’ai rencontré chaque jour, et je dis bien Chaque Jour, des êtres humains. Chaque département traversé, chaque ville ou villages foulés, m’ont mis en contact avec des âmes charitables. Des mots, des sourires, des gestes, des sifflements (clin d’oeil), des discussions. Chaque herbe marchée, chaque terre touchée, chaque plaine regardée, chaque insecte rencontré, chaque animal cotoyé, m’ont mise en contact avec la nature, cette énergie qui nous permet d’être en vie dans notre monde.

Je ne dirais pas que tout le monde a eu envie de m’aider, mais beaucoup. Oui, beaucoup de monde, et ça, ça remplit l’âme de soleil, ça la gonfle à bloc et mon esprit devient plus vif et mon corps trouve la force de continuer… pour l’humanité.

Je pense à ma doudoune d’Amour. Qu’est-ce que j’aime être à son contact, la voir, lui parler, la toucher. Je suis fière de ma fille. Elle trouve son équilibre entre son père et moi, entre nos 2 opposés qui ont 1 but en commun, l’épanouissement évolutif et vivant de notre fille. Je ne la vois plus beaucoup depuis 2008. Parfois quand je suis dans cette conscience, cela m’arrache le coeur. Et puis, quand je vois le petit bout de femme qu’elle devient, quand j’observe son caractère, lorsque j’écoute sa vision de la vie, sa philosophie, quand je bénéficie de nos longues conversations sur la vie, la nature, je m’émerveille de son esprit. Elle sera une femme de caractère qui ne se laissera pas marcher sur les pieds, ça c’est sûr ! Elle aura la sagesse et la perspicacité éclairée qu’il me manque.

Ma fille, est la chair de ma chair. J’ai accouché d’elle. Elle grandit et s’épanouit. Elle se cherche, se perd, se trouve et se découvre. Je ne sais pas si je suis une bonne mère. Je fais tout ce que je peux en fonction de son être et du mien. Je fais de mon mieux en fonction de ce que je suis. Ce que je sais, c’est que si je fais une erreur, je l’assume et fais ce qu’il faut pour la réparer. Au moins j’essaye. Je ne suis pas de nature méchante alors je ne fais pas exprès de faire des erreurs. Et je n’aime pas en faire, ça je vous l’assure !
Mais on peut apprendre de nos erreurs, nous pouvons en sortir grandis.

Le 21/10/2010 Date divine pour moi car les 3 mousquetaires ont signé ensemble les statuts de l’association Actions Projets (AP). Il n’y a plus qu’à déposer le dossier en préfecture. Impossible de garder le nom « maternités » car alors ça m’aurait bloquée pour les actions futures.

… En même temps, il y a eu un contact avec… mon Oméga. Tout laisse à penser que je suis son Yin et qu’il est mon Yang… En tout cas, une nouvelle vibration est née. Je ne vous en dis pas plus. Je veux préserver cette lumière naissante…


Contrôle et Maîtrise

Est-il préférable de contrôler sa maîtrise ou de maîtriser son contrôle ? Il est clair qu’il vaut mieux être le maître de soi…

Ouai ben il ne faut pas non plus confondre l’Amour spirituel et l’amour terrien ! Ca je l’ai compris en 1 semaine de temps, 7 jours, le temps de la construction. On construit, mais on ne possède pas. Et oui, mon Yang avait d’autres Yin… J’ai été réveillé par les gémissements d’une Yin. Ca m’a arraché le coeur. Quand je pense que j’étais prête à me donner. Heureusement que je ne l’ai pas fait ! Snif… Mais c’est ainsi. Au moins il a demandé pardon… Mais du coup, il y a un iceberg entre nous. C’est fini, j’ai été si refroidi que le gel  s’est répandu à travers le nord est de la France, jusqu’en Russie ; pour vous dire le choc… Je suis sensible moi et je ne contrôle pas tout.Je ne suis qu’une femme et lui n’était qu’un homme. Je ne lui en veux pas…

On construit, c’est pour nous, mais pas seulement pour nous, c’est pour les autres aussi. Aussi, on ne cherche pas à avoir ce que l’autre n’a pas. Donc, il n’y a pas de yang pour mon yin. Je suis mon yin et mon yang réuni, ma partie masculine et ma partie féminine. Je trouve que je me complète assez bien avec moi-même, ce qui n’empêche pas parfois quelques dérapages, quelques déséquilibres… On peut vite passer de l’autre côté de la barrière vous savez ? Que ce soit dans l’ombre ou dans la lumière. On sait ce qu’on veut. Quand je dis « on » en fait, je parle pour moi. Vous inclure dans le mot « on » est trop facile, ça m’évite de m’assumer. Donc j’arrête de rendre responsable les autres de ce qu’il peut m’arriver dans la vie. En tout cas j’essaye !

Je veux ce que le non-vouloir ne veut pas et je ne veux pas ce que le vouloir veut. Vouloir, c’est l’avoir, et alors on est plus dans l’être, je ne suis plus dans l’être, dans l’Etre. Comment être sage alors ? Et qu’est-ce que la sagesse ? Avoir une bonne philosophie de vie ? Etre juste et équitable ?

Je manque de sagesse pour m’adapter à toutes les situations émotionnelles. J’ai eu l’impression, là, pendant quelques semaines, d’en prendre plein la tête de tous les côtés. De la pression, plein de pression dans tous les domaines, et tant de questions… Tellement de questions sans réponse. On m’a dis que je me posais trop de questions. Ce n’est pas que je m’en pose trop, c’est que je ne me pose pas forcément les bonnes à tous les coups, et c’est là que le bât blesse. Comme dirait mon amie Pascale, « Pour trouver les bonnes réponses, il faut se poser les bonnes questions ! »

J’ai reçu – à prendre au 2ème degré – quelques « coups de couteau » dans le dos. C’était fort émotionnellement puisque j’en ai ressenti les douleurs au point de ne plus pouvoir me plier. Voyez la relation psycho-physique. J’ai passé plusieurs heures à me plaindre de mon sort, à fulminer contre l’immaturité de certaines personnes, de coups bas juste pour la gratuité de la chose. Le lendemain, je ne vous dis pas le bas de mon dos, la zone du sacrum était toute enflée, les douleurs étaient terribles. Il fallait bien que ça me tombe dessus pour m’obliger à me calmer ! J’étais une bombe à retardement, prête à exploser. J’ai failli défoncer la porte d’entrée à coups d’épaule parce qu’elle ne voulait plus s’ouvrir et que j’en ai marre de cet immeuble qui donne l’impression de tomber en ruine quand on entre dans le couloir ! Un mois qu’il n’y a plus d’électricité ! 

Le samedi, j’apprenais qu’on m’avais fait un coup bas justifié par « j’ai voulu lui donner une bonne leçon »… Je me suis tellement imaginée pendant 5 minutes me transformer en ninja tout de noir vêtu, et aller casser la figure à cette personne si machiste que si je n’avais pas subi cette douleur, j’aurai certainement fixé mon attention sur ma vengeance potentielle contre cet être. Je me suis retenue pour ne pas l’insulter quand il s’est ensuite permis de me narguer par message que j’aurai pu être une princesse mais que je ne le suis pas. Qu’est-ce que je déteste quand les hommes m’appellent « princesse ». Je réponds toujours que je n’en suis pas une, et que je ne veux pas en être une car les princesses, elles sont toujours enfermées en haut de la tour et il n’y a que le geôlier qui contrôle sa vie. Non, ça ne m’intéresse pas. Alors pour ceux qui pensent pouvoir tout me donner, d’emblée ils sont à côté de la plaque, parce que je m’en fous du matériel, bien que je puisse apprécier un minimum de confort si cela se présente…

Si j’ai pu sembler l’être, j’en suis navrée pour vous, mais je ne suis pas une fille facile. E ne me donne pas corps et âme comme ça. Pour que je m’assemble comme un puzzle à 2 pièces avec un être, il m’en faut plus. C’est pas compliqué pourtant. Etre vivant, c’est tout. Il y a la connexion avec l’âme, puis la connexion avec le coeur et ensuite la connexion avec les corps. Et pour moi cela doit suivre cet ordre. Et s’il n’y a qu’1 élément ou 2 sur 3, alors ce n’est pas bon, car il y aura toujours un manque. Aussi, pour éviter de retomber dans les mêmes schémas, de refaire les mêmes erreurs trop souvent, l’idéal est vraiment de respecter cet ordre. De mon avis expérimental.

 

PAGE BLANCHE

Le 14 novembre 2011

J’ai la page blanche. Je ne sais pas quoi écrire. Pourtant j’ai de quoi dire je vous assure… Tout est un peu (beaucoup) pèle-mêle dans ma tête. Je veux faire quelque chose de bien, mais la deuxième partie de ce Tome, franchement, est un brouillon. J’ai voulu faire des chapitres, j’aurais mieux faire de tout laisser venir dans l’ordre.

J’ai envie de pleurer, d’écouter sans me lasser des musiques nostalgiques, celles qui permettent de s’envoler là où le rien est le tout. Mais je suis là, assise sur mon canapé, je fume (je sais, ce n’est pas bien), j’écoute les vibrations des voix des chanteurs qui me transportent vers un autre monde.

Mes doigts tapent sur le clavier pour ne rien dire, si, que je ne sais pas quoi dire, quoi faire de plus, comment le faire… Il y a pleins de choses que je devrais faire et que je ne fais pas comme mes papiers ou un peu de ménage. Mais non, je fais un peu la larve devant mon écran. C’est facile comme excuse. Tout se prépare doucement, trop doucement. J’ai envie que ça bouge, que ça fonce pour aller vers un monde meilleur mais je suis entourée de mous et ça me donne envie de crier. Moi aussi je suis molle en ce moment mais j’ai prouvé que je pouvais démarrer au quart de tour. On me l’a tellement répété dans ma vie, je n’avais jamais voulu y croire mais en fait si, il suffit d’un élément déclencheur. Et je sais que je peux être cet élément déclencheur. Mais bon sang, que celui ou celle qui s’engage le fasse sérieusement en toute connaissance de cause ! Toute seule je ne suis pas assez forte.

Souvenir…

« Réveillons nous pour aider Nathalie !!!

Chers compatriotes,

Nous, entendez moi et quelques amis (es), venons modestement vers chacun de vous pour réveiller l’élan de solidarité qui existe en chacun de nous afin d’encourager et accompagner notre illustre inconnue Nathalie mais qui est devenue désormais une étoile parmi nous par la grandeur et la noblesse de son action humanitaire.

En effet, après l’énorme émotion que son "pèlerinage pour construire une maternité à Moundou" à suscité en nous, nous devons lui témoigner tous notre sincère reconnaissance et notre plus profond respect, mais aussi si possible l’aider dans son action humanitaire car comme elle le dit si bien de nos jours, normalement cela ne devrait plus être un luxe que de permettre aux femmes tchadiennes d’accoucher dans un lit.

Alors, d’après ce qu’elle me disait non seulement elle s’est engagée à marcher seule 19.000km pour réunir les 19.000 Euros, mais même quand elle a envoyé au départ le lien de son projet à plus de 400 personnes tchadiennes il y a 2 mois, je suis le premier tchadien à lui avoir répondu pour l’encourager avant que cette vague de soutien ne vienne lui faire chaud a coeur. Et d’ailleurs, meme moi je n’ai aucun mérite car je suis tombé avant hier sur son projet par un pur et simple hasard.

Cela dit, nous ne pouvons seulement nous contenter d’"aimer" son action sur facebook mais aller plus loin encore en l’aidant tant financièrement que matériellement. Pour ce faire, nous faisons les propositions suivantes et après libre à chacun de les suivre ou pas:

1. D’après Nathalie, elle a déjà parcouru un peu plus de 2.500km et a pu récolter environ 4.500 Euros, alors il lui reste encore 16.500km et 14.500Euros à réunir, alors j’invite chaque tchadien de France à donner 5 à 10 Euros et pour ceux qui ne peuvent pas, donner au moins 1 Euro symbolique et nous espérons profondément qu’avec le nombre élevé tchadiens de France, réunir au moins le reste sinon tout au moins 10.000 Euros de façon à lui écourter la distance et accélérer la collecte car des femmes enceintes sur le point d’accoucher attendent chaque jour à Moundou un cadre d’accouchement décent;

2.Ensuite, selon Nathalie, elle dort chez l’habitant sur son parcours, alors nous suggérons que dans chacune des villes se trouvant sur son pèlerinage, les tchadiens ou le tchadien résident dans cette ville l’accueille, l’héberge, prenne soi d’elle et organise une collecte dans sa ville au tour d’un apéro ou d’un café;

3. Enfin, convaincus qu’elle voudra aller jusqu’au bout de son pèlerinage, nous nous engageons à terminer avec elle les 10 ou au moins les 5 derniers Kms de sa marche jusqu’à son retour, nous espérons triomphal chez elle à Metz.

Voilà quelques pistes à exploiter ensemble pour que l’énorme sacrifice de Nathalie ne soit pas vain mais surtout déclencheur de solidarité agissante. Nous restons ouverts à toute autre proposition et attendons de vos réactions des vrais gestes de générosité humaine.

Sénoussi Hassana »

Vous vous rendez compte comme cet homme s’est lancé pour me soutenir ? Comment il me vois plus grande et plus forte que ce que je suis ? Il pensait réellement que je parcourais 19000 km ! Je me sens presque « petite » de n’en avoir fait QUE 3000 ! Si les gens pensent quelque chose de grand et que tout compte fait c’est plus petit, ça peut les décevoir.

J’ai reçu beaucoup de messages en privé, j’ai répondu à tous. Mais à quelques uns, je leur ai dis que j’allais les aider sur un point ou sur un autre et j’ai commencé, mais je ne peux pas aller jusqu’au bout, pas en ce moment. J’ai le travail, les commentaires à lire et à répondre, idem pour les mails + mes connaissances autour de moi, ma fille que je ne vois pas assez…

Maintenant, avec toutes les peurs, le temps plus long que prévu pour faire certaines choses, comme ce livre, je crains de ne pas être prise suffisamment au sérieux. Je dis que je vais faire ci ou ça, mais je n’arrive pas à assumer. Je n’aurai pas dû fixer de délai, j’aurai eu moins de pression. J’ai dis que le livre serait écrit pour fin septembre car je pensais juste réunir mes articles et basta. Mais non, il y a des détails à ajouter, des corrections à faire, plus une analyse supplémentaire de chacune de mes étapes, pour que tout le monde comprenne mieux, même si parfois cela peut sembler incohérent… Tout à un sens et cela je le Sais. Mais en attendant, j’ai ensuite dis que cela prendrait un mois de plus, puis que ça serait fait avant la fin de l’année. Et là, j’ai des doutes car nous sommes le 5 décembre et avec le boulot, mon combat pour la maternité, je ne trouve pas le temps d’écrire. Et pour vous dire la vérité, même avant le boulot, je m’étais mise un peu en stand by…

Le 16 décembre 2010, le lendemain d’hier…

Hier, j’ai reçu un coup de téléphone de mon porte-parole tchadien. Il est là-haut en ce moment, au Tchad. J’étais vraiment contente de voir qu’il ne m’avait pas oublié. Nous avons parlé quelques minutes. Il m’a dit que ce serait bien si je pouvais être au Tchad le 10 janvier 2011, afin d’être présente le lendemain, le 11, jour de la commémoration du cinquantenaire de l’indépendance du Tchad. Il y aura tous les chefs d’états de l’Afrique. Ouah ! Je vais les voir ! Je ne sais pas si je vais pouvoir leur parler, mais déjà je serais présente. Si je trouve l’argent pour le billet. Parce que là, avec les intempéries, le travail ne s’est pas fait comme il aurait dû et ce n’est pas facile financièrement.

Un Tour de France pour une maternité : grossesse en cours…

Cette maternité pour laquelle j’ai marché et je marche encore, je me suis rendu compte qu’elle était devenue mienne. Le fait de prendre conscience qu’il me fallait accoucher de mes idées, que ma longue marche a été une suite de réincarnation, que l’on meurt de soi-même pour renaître à soi, m’aura permis de me rendre compte qu’effectivement, l’élévation de cette maternité est importante. Dans la construction physique, mentale et spirituelle. Dans Ma construction…

En moi, il y a la femme libre, et la femme « adaptée ».

Je sais m’adapter aux autres, m’effacer, ou même me dévaloriser. En même temps, j’exprime mes besoins, mes émotions, mes sentiments.

Je suis le coeur de moi-même, le centre de mon vécu.

Ohlala, je viens de prendre conscience d’une erreur d’interprétation du « brouillon » de ma part ! Il y a peu, j’avais écris que je n’avais pas de temps à perdre pour du brouillon, que je voulais agir dans la vérité du concret, dans le direct. Alors les articles du chemin, je les écrivais directement sur la boite C4N, sans passer par un brouillon word ou open.

Et puis… tout a disparu… Snif.

Tout à l’heure, j’ai copié un texte sur open et comme j’ai voulu continuer à écrire dans la fenêtre C4N et que j’ai ensuite délaissé ces écrits, et bien tout a encore disparu… Oooh non ! Et là, j’ai compris la claque. La claque « divine » qui me montre pourquoi le brouillon peut être nécessaire. Tout ne peut pas toujours être parfait de suite. Ce n’est pas parce qu’il y a vérité qu’il y a perfection, bien que j’ai quelque fois l’utopie de me l’imaginer.

J’ai fait preuve d’orgeuil spirituel. En pensant qu’avec ma foi tout est possible, je me suis prise pour des personnages que je ne suis pas. Je me suis sentie imprégnée et empathisée par les esprits de Marie-Madeleine, de Mahommet, de Jésus, de Moïse, de Jeanne d’Arc, de… ? De qui d’autre ? De moi-même… Je suis ce que je suis. Je sais que je ne comprends pas toujours tout de suite même si j’en suis persuadée… Pardon si quelques fois je m’énerve un peu. Ce n’est pas un bon exemple que de trop se laisser emporter par ses pulsions. Mais je sais que même si je ne sais pas pourquoi, je le sais quand même.

Là, je suis en train de reprendre les choses en main. Mes associés ont quitté l’association qui n’avait pas eu le temps de voir le jour… A peine… Avec leur famille, leur chemin, c’était trop pour eux et j’ai peut-être bien manqué de tolérance et de compassion en leur demandant plus d’implication de leur part.

En prenant mon temps, les choses se feront comme elles doivent se faire, dans le respect de l’être. Le problème, c’est la préfecture qui est fermée jusqu’au 3 Janvier. Enfin non, disons que c’est plutôt la dame qui s’occupe des dossiers associations qui est en congés… L’association n’aura pas paru au journal officiel si je pars le 10, mais tant pis, le plus important est que le dossier soit déposé avant le départ.

C’est une sacrée (ça-créé) grossesse que ce parcours. Ca a commencé en mai 2010 et en février, cela arrivera à son terme. La toiture devrait être construit si tout va bien. Si Dieu le veut, avant la saison des pluies.

Les travaux ont pu avancer, des fonds sont rentrés. Sur les 19000€, 10000€ sont là. Il y a eu les dîners de bienfaisance et la tomba ainsi que les dons.

Maintenant, on est le 22 décembre, le lendemain de l’hiver. Je dois être le 10 janvier au Tchad mais je ne sais toujours pas si je pourrais y être car non seulement je n’ai pas l’argent, mais en plus, entre les vaccins et formalités administratives, mon boulot en ce moment, la voiture coincée dans la glace, etc, je ne m’en sors pas. Je marche au tic-tac là : « assez, pas assez ? ». Tout est juste, tout est juste. Si je dois partir je partirai.

Le 25 décembre 2010

Lettre à Nicolas Sarkosy

Bonjour Monsieur le Président,

Tout d’abord, je vous souhaite un Joyeux Noël à vous et à vos proches.

Noël représente la natalité, la naissance. Puisse cette nouvelle naissance faire évoluer notre beau pays !

Il y a peu, j’ai parcouru la France à pieds, je me suis fait mon pèlerinage humanitaire.

Je suis allée au cœur du peuple, faire ce que je vous "accusais" de ne pas faire : visiter mon peuple, écouter sa voix et l’entendre.

C’était là seulement le 3ième motif à ma marche.

J’ai pensé à vous sur ce chemin, je vous ai même parlé… Bizarre non ? Je me suis imaginée un instant être sur écoute et j’en ai profité pour vous dire ce que je pensais.

Mais non, vous n’étiez pas là.

Ce n’était pas la 1ère fois que je pensais à vous. En été 2007, j’ai parcouru le chemin de Compostelle pendant 40 jours. Après être arrivé à Santiago, j’ai poussé jusqu’au Cabo de Finisterra.

J’ai rêvé de vous cette nuit là. Nous étions à table avec du monde autour de nous et nous conversions tout en riant. J’étais toute fière le lendemain de raconter que j’avais rêvé que je mangeais avec "Sarko" (sourire : pardonnez l’expression, c’est un diminutif que beaucoup de gens du peuple vous attribue), le président !

J’ai failli vous envoyer une carte postale de Fisterra, mais je n’ai pas osé…

Je vais bientôt partir sur le Tchad, pour y voir la maternité construite, celle pour laquelle j’ai marché pendant 3 mois, afin de demander un coup de main aux gens.

Vous savez que je n’ai jamais dormi dehors une seule fois ? Je suis partie comme une vrai pèlerine, avec mon sac sur le dos et mon bâton qui avait fait Compostelle 3 ans plus tôt. Je suis partie avec un budget de 3€ par jour, et je m’en suis sortie. Mais c’est facile en se déplaçant et en étant seule. Et surtout, il y a encore des humains parmi les hommes car j’ai été aidée tous les jours…

Par contre, j’ai pu apercevoir cette si grande disparité entre ceux qui font partie du Lion’s Club et ceux qui vivent grâce à Emmaüs…

Bref, mon tour de France pour une maternité fut très enrichissant. Il m’a appris à renaître de moi-même, à accoucher de mes idées. J’ai une grossesse en cours que je veux mener à terme. C’est la maternité de Moundou.

J’ai reçu un coup de téléphone du Tchad, de mon "porte-parole tchadien", qui me propose d’être à N’Djamena le 10 janvier 2011 afin d’y être présente le 11/01/11*, date anniversaire du cinquantenaire de l’indépendance du Tchad. Apparemment, il y aura tous les chefs d’états africains. Il m’a demandé si j’aimerai les rencontrer. J’ai dis oui, que j’aimerai beaucoup.

Je vous ai élu, puis un jour j’ai signé une pétition contre vous… Je sais que je ne devrais peut-être pas vous avouer ça… Mais c’est trop tard, c’est fait, je vous l’ai écrit. Je vous demande pardon si je vous ai jugé. J’ai constaté des faits qui m’ont emporté.

J’ai besoin d’un coup de main de mon président. Je veux donner un coup de main moi aussi aux tchadiennes de Moundou avec la maternité, parce que ce n’est pas un luxe que d’accoucher dans un lit.

La maternité coûte 37000€ (juste les murs et la toiture). Avec différentes aides + ventes sur brocantes etc, il manquait 19000€ à l’association Africalor pour la construction de la maternité. C’est là que j’entre en jeu avec une plaisanterie qui devient sérieuse. Je dis que c’est facile, qu’il suffit juste de rencontrer 19000 personnes, que si chacune donne le 1€ symbolique, et bien que je ramènerai les 19000€. Et je suis donc partie à la rencontre de 19000 personnes. Je suis partie le 7 juin 2010 et je suis revenue le 4 septembre 2010. J’avais récolté 5190€ et les gens qui avaient promis d’envoyer des dons les ont envoyé. Il y a eu 2 dîners de charité organisés et la somme est maintenant de 10000€. Il manque encore 9000€. Je m’étais promis de trouver les 19000€ avant la fin de l’année, mais je dois savoir me contenter de ce qu’il y a. Je dois voir le verre à moitié plein et pas à moitié vide. Mais une promesse c’est sacrée. Je ne l’avais pas promis aux autres, mais je leur avais dis que j’allais tout faire pour réussir. Par contre je me l’étais promis à moi-même.

Monsieur Sarkosy, Monsieur le Président, accepteriez-vous de me "sponsoriser" mon voyage pour le Tchad ? Comme ça, je suis vraiment sûre que tout ce fera comme il le faut.

Permettez-moi d’avoir une meilleure vision de vous, rencontrons-nous s’il vous plait.

Merci de m’avoir lu jusqu’au bout, c’est un long message…

Passez un bon Noël,

Nathalie M.,

Une fille du peuple

  • 11/01/11 : que des 1, l’unicité de la nouvelle naissance. 11/01/2011, si on additionne, ça fait 7, le temps de créer la semaine, c’est un chiffre divin.

Alors là, chers lecteurs, vous en lisez plus que ce que notre président a pu lire… Pourquoi ? Et bien parce que je n’avais le droit qu’à 4000 caractères dans le fenêtre où je lui ai laissé ce message, alors j’ai dû effacer quelques phrases. S’il veut tout savoir, il n’aura qu’à venir sur C4N lire cet article, ou bien tout simplement me répondre…

L’avant veille du Nouvel An

Oyez ! Oyez ! Cette année est du quasi passée, elle va se renouveler !

J’avais quelques euros pour partir quelques jours en vacances avec ma fille. Je voulais prendre un last tour minute. Avec le froid et la neige, nous avons été coincées. Alors nous partirons plus tard dans la nouvelle année.

J’ai donc l’argent pour payer l’avion pour aller au Tchad. Je vais devoir vivre comme eux sur place quand je n’aurais plus un radis en arrivant. Vu le prix des vaccins, je n’y resterai pas plus d’un mois car rien que pour éviter le paludisme, je ne vous dis pas. Et ce n’est pas remboursé ! Nada ! Ca doit être un luxe que de ne pas tomber malade là-haut.

Ce matin, je vais faire le vaccin contre la typhoïde. Je dois attendre le 3 janvier pour aller à l’hôpital militaire de Metz pour le vaccin contre la fièvre jaune. Il n’est accessible par aucune pharmacie. Il faut encore que je réserve mon billet d’avion puis que je vois avec l’ambassade pour le visa. Et aussi, il faut que je sache où je vais loger une fois arrivée au Tchad.Je demande à Sénoussi ou à Michael ? Comme d’habitude je ne peux pas me permettre le grand tourisme, et puis ce n’est pas le but… Ohlala panique à bord, il reste peu de jour et je suis en retard pour tout !

Bon, et bien je pense que le Tome 1 de ce livre sera terminé avant mon départ pour le Tchad… Il faut encore le travailler, mais le plus gros est fait.

Le Tome 2 se fera à mon retour.

En attendant, je vous embrasse tous chaleureusement et je vous souhaite une nouvelle année bénéfique en tous domaines. Qu’elle vous apporte humour et amour, joie et prospérité.

 

Love & Peace & Liberty

Le 31 décembre 2010

Une dernière bonne nouvelle : j’ai une adresse à N’Djaména. Je vais être hébergée chez le gouverneur  grâce à Sénoussi qui me l’a proposé. Encore une fois, je vous souhaite à tous de finir l’année en beauté. Moi c’est fait. Je suis avec ma fille chérie et les nouvelles sont bonnes…