voici Nathalie à Prayssac dans le Lot !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lundi 12 juillet : dur-dur la montée de Saint Antonin Noble-Val. J’y ai rencontré le curé connu à Laguépie qui disait dans un livret que sa vie était une aventure. Je lui ai répondu que moi aussi… Nous avons conversé, il a beaucoup souri et m’a fait comprendre que je mettais quelques personnes sur le chemin de la foi…Oooh… C’est le premier curé sur la route qui fait un don.

Ensuite, sur le chemin direction Sepfon, je n’en pouvais plus. Le dénivelé était bien raide et je n’avais presque plus d’eau. Je passe près d’un mur. Curieuse je me mets sur la pointe des pieds et je regarde par-dessus. Miraculos ! Une maison ! Des gens attablés sur une terrasse au loin et même… une piscine ! Hellooooooo ! Houhouh ! Il y a moyen d’avoir de l’eau fraîche pour ma bouteille svp ?! Le monsieur vient et me donne de l’eau par-dessus le mur. Il me pose quelques questions, me dit qu’ils voyagent aussi. Nous parlons du Vietnam, je lui dis que j’ai des contacts et que je peux lui donner quelques adresses. Alors il me propose d’entrer, et sa femme m’offre du thé. J’en profite pour enlever mes chaussures… Au moment de les remettre, Jacqueline me propose son numéro de téléphone au cas où je ne trouve rien car apparemment il n’y avait pas grand chose au village et le curé était absent… Et puis voilà que le mari propose que je reste directement et pif paf pouf me voilà à nager dans la piscine… J’aurai pu y aller sans maillot de bain car ils sont… naturistes. Mais ma pudeur est telle qu’ils m’en ont prêté un… Ah que la vie est belle, lalaiou, lalalaiou !

Légumes du jardin au soir avec pour sujet de discussion mon groupe sanguin… Alors chaque groupe sanguin aurait son alimentation spécifique, et en déroger serait nocif. Quand j’ai dit que j’étais végétarienne avec un groupe O+, le monsieur m’a dit – « Pas possible, vous êtes génétiquement faite pour manger de la viande ! » Aaargh ! Pas possible !

D’après Charles, les 4 groupes sanguins existants seraient la clé de tous les mystères de la vie… Oooh… Notre groupe sanguin serait notre identifiant génétique qui serait aussi important que notre ADN ; qu’il serait notre empreinte, notre guide ! Personnellement, je sais qu’en cas de transfusion sanguine, il nous faut un groupe compatible mais apparemment, cela va plus loin que cela…

Le groupe O serait le plus ancien (j’ai toujours su que j’avais du vivre des vies et des vies !).

Le groupe A serait apparu avec l’agriculture.

Le groupe B serait né avec la migration de l’homme vers le Nord (climats plus rudes, plus frais).

Et le groupe AB serait une mutation moderne du mélange de tous ces groupes…

L’alchimie du sang serait une véritable révolution dans l’évolution !

D’après Charles, je serais une descendante des Cro-magnon : 1 chasseuse-cueilleuse, moi la végétarienne qui ne mange ni viande, ni poisson, ni oeufs (à mon avis, je dois être une nouvelle mutante…) J’aurai, de par mes racines primitives, quitté mon Afrique natale (d’où peut-être mon désir de retour au source) pour coloniser l’Europe et l’Asie (hum hum, ça vous dit quelque chose ?) rien que pour me trouver de la nourriture, ce qui aurait causé ma perte ! (hum hum, la domination sur moi-même aurait donc pris le dessus sur mes talents de chasseuses… A méditer…).

Pour conclure, je dirais donc que ma nature génétique sanguine m’acclimate progressivement à tout nouvel environnement. D’où mon expression répétitive –  « S’adapter situation ».

Je n’ai aucun antigènes. Par contre, je suis porteuse d’anticorps contre tous les groupes (je vous le dis que je suis increvable !), je suis donneuse universelle !

 

Mardi : Petite conversation avec un être approuvant l’économie souterraine, nommé « le black ». Il m’a fait prendre conscience que « le black » est du bénévolat et qu’il est nécessaire autant pour nous que pour… le gouvernement !

J’ai traversé le pays de la truffe : Lalbenque, mais je n’en ai pas vu une…. Puis 15 km en plein soleil. En plus, j’ai perdu mes lunettes et je n’avais presque plus d’eau, c’était ouhh…

Et je suis enfin arrivée à Cahors, avec plus d’une heure de retard. J’étais attendu par Mum, une des reporters favorites de C4N ! Quelle femme exquise ! Elle est d’une douceur et d’une gentillesse, ohlala… Elle m’a conquise et j’aurai aimé être sa petite-fille ou sa nièce… Elle m’a emmené à Prayssac où un petit comité d’accueil m’y attendait. La petite équipe du club de gym des retraités était là, tout souriant à m’écouter. Ce fut bien conviviale et vraiment sympathique ! Je les remercie toutes de m’avoir attendue et je suis encore désolée pour celles qui ont dû partir (la journaliste comprise), mais la chaleur et le dénivelé ont fait que mes dernières heures de marches étaient un peu plus difficiles et je n’ai pas réussi à tenir la cadence du matin… nath_2.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Arrivée chez Mum. Ah la maison ! La maison ! Toute seule en pleine forêt ! Magnifique ! J’en veux une comme ça ! Ca c’est du jardin, qu’est-ce qu’on s’y sent bien ! J’ai bien mangé : salades végétarienne avec des pois chiches, miam miam, j’adore les pois chiches ! Et le taboulé mentholé était excellent ! Ah oui au fait, elle m’a raconté l’histoire du Pont Valentré… Il était fermé quand je suis arrivée. Comme si je ne devais pas y aller… Ce Pont fortifié du XIVè siècle permet le franchissement du Lot à l’ouest de Cahors. Ce pont est appelé le… Pont du Diable… Bouhouhou ! Pourquoi ? Parce que sa construction s’est éternisé sur plus d’une demi-siècle (commencé en 1308, finit en 1378) et le maître d’oeuvre en fut tellement exaspéré, qu’il finit par signer un pacte avec le Diable : la rapidité de son savoir-faire au service de l’achèvement des travaux et exécution de tous ses ordres le temps des travaux en échange de son âme… Comme le maître d’oeuvre ne voulait pas finir sa vie en enfer, il envoya le diable chercher de l’eau pour ses ouvriers à la source des Chartreux, avec un crible ; et Satan revint bredouille… et perdit son marché… Rongé par la vengeance, il vint chaque nuit desceller la dernière pierre de la tour centrale, dite Tour du diable, remise en place la veille par les maçons.

 

Mercredi : Je marche seule comme dit Goldman. Ah Jean-Jacques, tu en as berçé des jours et des nuits en mon esprit… A part des plaines et des vallées, il n’y a pas grand chose sur ma route. Je me demande où je vais aller. Personne ne connait personne, et je sens que là, ça ne va pas le faire… Aucune connexion internet depuis 2 jours, je ne peux pas regarder ce qu’il y a comme lieux « religieux » dans le coin où je pourrais obtenir le gîte et le couvert ce soir. Les habitants me disent quand je leur demande s’il y a des protestants, qu’ils les ont bannis depuis 100 ans et qu’ici il n’y a que des catholiques.

Mum les appelle et leur demande de bien vouloir m’offrir leur hospitalité, mais ils disent ne pas pouvoir, lui répondant que je n’ai qu’à me débrouiller, que je trouverais bien des gens sympa qui m’accueilleront. Ils n’ont pas eu tort, mais quand même… Je ne vais pas faire leur éloge, ça c’est sûr. Et c’est comme ça qu’ils font la charité ? Chapeau ! Et si c’était Jésus déguisé en femme, hein ? Et bien ils l’auraient rejeté, tout simplement… Un jour viendra où quelqu’un leur demandera des comptes pas seulement sur ce qu’ils ont fait (comme mettre enceinte les filles qu’ils obligent à devenir chères-soeurs, ce qui n’est pas très sain… n’est-ce pas messieurs les papes-évêques-archevêques « eunnuques » mais féconds qui on le droit de convoler en « noces » avant leur sâcre et après approbation du diocèse…), mais aussi sur ce qu’ils n’ont pas fait…

J’ai failli douter à un moment, comme quoi rien n’est acquis, même la foi. Elle peut partir aussi vite qu’elle est venue, alors il faut l’entretenir !

J’avais mangé le sandwich de Mum à 10h30 car j’avais faim (il était excellent) mais à 13 h j’ai commencé à avoir encore faim, et là non seulement je ne trouve rien d’ouvert, mais en plus, comme c’est férié, tout était fermé… Tiens, ça me fait réaliser que pour un 14 juillet, je n’ai pas entendu un seul feu d’artifice. Oh Oh, c’est bizarre… Je vous écris alors que c’est le soir. Il est 23h17 exactement, alors qu’avant je vous écrivais ma journée comme si je la vivais dans le moment présent.

J’ai commencé à me demander comment j’allais faire, avec même pas un hamac à tendre entre 2 arbres, ni même une couverture (si de survie !). En plus, des gens m’ont annoncé que l’orage et la grêle allait arriver, il ne manquerait plus que ça ! Un copain me téléphone. Je lui raconte mes misères. Je lui dis quand même dans mes doutes –  « Bon, gardons foi ». Je raccroche, je marche 100 m. J’ai soif. Je prends ma bouteille d’eau et : aaaaaaargh nooooooon, je n’ai presque plus d’eauuuu ! Bouhouhouh, alors ça c’est la cerise sur le gâteau ! Oooh sniiif ! Quand soudain, mon regard fut attiré vers la droite. Une maison, une baie vitrée, des gens à l’intérieur. Je leur crie houhouh ! Il y a moyen d’avoir un peu d’eau s’il vous plait ? La femme vient et me dit ok. Elle m’ouvre la porte pour que j’entre dans l’allée. Je la suis mais reste dehors. Elle me ramène la bouteille pleine et me demande si j’ai besoin d’autre chose. Je lui réponds – « D’un bout de pain et d’un bout de fromage ». Elle me dit –  « Ok je vous le ramène de suite ». Je me permets de monter une marche pour voir la tête de son mari et nous parlons un instant à distance. Je parle de Compostelle qui a changé ma vie. Et là il me dit que je peux planter ma tante dans le jardin si je veux. – « Je voudrais bien rétorquai-je, mais j’ai dû tout laisser mes modes de couchages il y a 3 semaines à cause d’un accident avec des chiens et blabla et blabla et ils me répondent qu’ils ont bien une petite pièce à l’arrière de la maison si cela me convient. Je dis oui, le plus important étant d’avoir un toit.

J’ai eu Gilbert au téléphone, avec son fils et sa femme. Gilbert m’a dit que je n’étais pas seule, qu’il ne se passait pas une journée sans qu’il ne parle au moins 2 fois par jour de moi. Que je leur avais apporté quelque chose, que j’étais, je ne sais plus ce qu’il m’a dit, c’était trop beau pour que je me souvienne de tout. Ma mémoire a parfois quelques difficultés à enregistrer ce genre de chose. Je me demande pourquoi ils m’apprécient autant lui et sa femme… ? Pourtant je ne les ai vu qu’une seule fois.

J’ai envie de faire pipi… mais il faut que j’aille dehors dans le jardin et il fait tout noir et j’ai déjà bloquer la porte avec le râteau… Je ne vais quand même pas tout redébloquer. Il y a une différence entre être déjà dehors et ne plus y être et devoir y retourner, ce n’est pas pareil…

Avec Gilbert au téléphone, on a parlé des petits moments émotions que je pourrais filmer avec mon gsm. Le but serait de faire un petit film afin de faire un support pour présenter l’objet de ma marche, The pregnance projet yeh ! Alors j’ai embauché la famille pour filmer une reproduction de notre rencontre… Ce fut marrant. Nous n’oublierons jamais, ça c’est sûre.

Ensuite, nous avons parlé politique et injustice entre la France d’en haut et la France d’en bas. Ils se souvenaient leur job dans le sud où ils devaient arroser les pelouses et nettoyer les voitures de leurs riches patrons, malgré les interdictions parce que crise de sècheresse. Ca n’empêchait pas ces messieurs d’avoir des factures d’eau de 6000€ au semestre…Ils m’ont parlé de l’époque où ils étaient sdf et dormaient dans leur fourgon, qu’ils s’imaginaient que les gens allaient les aider un peu, ne serait-ce que moralement, mais que non, qu’ils se faisaient jeter… A une époque ils restaient des jours sans se laver, parfois jusqu’à 3 semaines. Ils arrivaient à faire leur toilette de chat avec une bouteille d’un litre d’eau pour 2. Pour eux c’est dur de trouver du travail. D’ailleurs, s’ils n’étaient pas dans la condition dans laquelle ils sont, ils rigoleraient de l’anpe. « Ils nous mettent le couteau sous la gorge. Il n’y a rien mais on doit trouver quand même. Ils n’ont rien à proposer mais on doit quand même trouver.

Ohlala 23h39, je ne vais pas tenir comme ça toute la nuit. Vous croyez que je peux faire dans la poubelle ? Non je ne peux pas faire ça. En plus, il y a des trous dans le fond… Mais si je sors et qu’ils m’espionnent par la fenêtre, qu’est-ce que je fais moi ?

Tout à l’heure, quand je les ai filmé, je leur ai demandé qu’est-ce qui les avait poussé à m’accueillir alors qu’après tout j’étais une inconnue, une étrangère ? Un peu plus tard, ils m’ont répondu qu’eux aussi étaient des inconnus, et qu’ils allaient peut-être me découper en petits morceaux pendant la nuit. Ils sont fous de me dire ça, je suis parano moi, je vais devoir dormir avec un couteau ouvert près de moi toute la nuit maintenant. Bon, au cas où, ils s’appellent Gael et Célig… 23h44, pipiiiiiiiiiiiii ! 23H47, ayez, je viens de faire à la vitesse de l’éclair devant la porte, couteau dans une main, lampe torche dans l’autre. Le territoire est marqué, lol… Porte refermée, bloquée par le râteau. Pourtant, j’ai déjà dormi dehors. En Thaïlande par exemple, j’ai été dans une cahute où il n’y avait pas de porte. Il n’y avait que 3 côtés et 1 toit. Allez savoir pourquoi les français me rendent parano malgré leur humanité à m’héberger. 23H50 un moustique me tient compagnie. Heureusement, j’ai mon ultra-son pour l’empêcher de me piquer mais bon j’entends quand même son bzzz bzzz. Allons allons, je ne risque rien et puis comme je le dis toujours, je n’ai peur de rien, glaglaglagla. Mais pourquoi les gens du sud n’arrêtent pas de me dire – « Vous n’avez pas peur, une femme toute seule, et blablabla ». Allez, la pensée est créatrice, la peur est créatrice donc je me dégage de cette émotion car il est hors de question de provoquer sa matérialisation… 23h55, j’ai l’impression qu’il y a un concert de moustiques, mais combien sont-ils ? C’est l’écran de l’ordi, ça les attire. Je voudrais bien le laisser allumer toute la nuit celui là, il a de l’autonomie, mais il se met en veille au bout d’un moment. 23H57, je ne vais pas tourner la manivelle de ma lampe torche toute ma nuit quand même. Gilbert m’a dit « tu n’es pas seule ». Il fait tout noir… Marie Jo m’avait dit que j’étais une lumière qui brillait dans l’obscurité. Etait-ce une métaphore ?Euh… Bouhouhou… 23H59… 00h00 Aaaaaaaaaaaaaaargh ! Je suis encore vivante… Pour combien de temps ? La mort, c’est mieux quand on ne l’attend pas… Si on me trucide à l’improviste, c’est une chose, mais de savoir qu’on va l’être en est une autre…

 

Jeudi : 00h00 tic-tac… tic-tac… Je vais fermer l’ordi… A tout à l’heure lecteurs qui me lirez dans 4 jours ou plus ou moins selon les personnes et le présent dans le temps… Allez, je suis une grande fille. D’ailleurs, si c’était la mienne, que lui dirais-je ? Dors ma fille, tu es protégée…

12h34 : Au fait, je ne suis pas morte… Mais à 2h du mat je ne dormais toujours pas et je vous dirais ce qu’il s’est passé que si j’écris un book… En tout cas je vous garanti que j’étais levée avant que le réveil ne sonne. Les 3h que j’ai dormi furent bonnes, je les ai faites d’affilée… Les gens étaient bien sympathiques, on en a raconté des choses. Ils m’ont dit au petit matin qu’ils avaient oublié de me préciser qu’en cas de problème, je pouvais toquer au volet de leur chambre, qu’ils seraient arrivés aussitôt. Ils ne voulaient donc pas me tuer… Je le sais qu’ils ne voulaient pas me tuer, ils ont le coeur trop grand pour ça…

Je suis arrivée à Monpazié. C’est un village Médiévale très joli, j’adore ! Il y a le marché partout. Mais les gens ne sont pas cool, hormis la première qui m’a proposé de suite de m’accueillir chez elle, mais pas avant 19 h car elle était en mission.

Je voulais boire mon jus de fruit… 2 cafés que je fais, où je m’installe et attends indéfiniment que l’on me serve. On sert tout le monde sauf moi, on ne me regarde pas, on ne me voit pas. Je pars et me rends dans un troisième. Je demande donc pour la 3ième fois si je peux m’installer. La femme me dit oui. Je sors mon ordinateur et me branche et de suite elle m’agresse en me disant que je n’avais pas à prendre sa prise, qu’il faut aller dans le cyber truc pour accéder à internet. Je lui dis que j’ai ma clé 3G et que je paye tous les mois pour ça. Elle me demande combien de temps j’ai l’intention de rester ? Là je commence à bouillir et lui demande quel est le problème ? Si c’est l’habit qui fait le moine ? Que j’ai fait 2 cafés avant qui ne m’ont pas servi, que j’ai de quoi me poser des questions! Elle me répond qu’elle pensait que je ne voulais pas consommer et que c’est parce que je ne lui ai pas demander la permission pour utiliser sa prise électrique, alors que 3 tables devant moi, il y a un autre ordinateur branché à une prise lui aussi. Je lui demande de bien vouloir me servir un coca et je lui dis que j’ai l’intention de rester là une bonne heure. Puis je me tais car je manque de pleurer de rage, de fatigue, de je ne sais quoi. Je ne vais pas lui faire ce plaisir.

Mon téléphone sonne, c’est la cousine. Je lui raconte l’anecdote de la veille, sans oser lui raconter celle précédent son appel, pour ne pas provoquer… Mais la « dame » avait les oreilles longues et malgré le cirage de pompe qu’elle avait l’air d’apprécier de son personnel, elle m’a posé quelques questions juste après que j’ai raccroché. E quand je lui ai demandé combien je devais, elle m’a dit que c’était sa participation… Je lui ai parlé 2-3 minutes, elle m’a dit – « Ouah quel courage… » En tout cas, les randonneurs d’ici n’ont pas l’air d’être très apprécié… ou alors c’est moi qui est un hic.

Une dame à la mairie a proposé de m’héberger quand elle a entendu le maire dire qu’il n’y avait rien. On s’est donné rendez-vous à 19h devant la bastille que j’appellerai le musée de l’horreur… Il y avait plein de morts-vivants fait avec des fils de cheveux ressemblant à je ne sais quoi… Brrr, particulier l’artiste, je ne voudrais pas être dans sa tête…

La femme qui m’a reçu était super vivante, elle, malgré sa polyarthrite rhumatoïde déformante qu’elle pense avoir attrapé à cause d’une transfusion sanguine dans sa jeunesse. Elle a vécu 22 ans en Algérie avec plus de 15 ans dans le désert… Sacrée bout de femme ! Elle a fait ma « pub » sur son facebook.

 

Vendredi : Je passe par Lavalade et demande à une femme près de sa piscine s’il y a un lieu où je pourrais recharger mon téléphone. Elle me propose d’entrer et d’y prendre un peu d’eau par la même occasion. Nous discutons. Son mari arrive. Je décèle directement un antécédent d’AVC et me permet de dire que je peux peut-être lui améliorer cela… J’explique ma manière de procéder, ils sont d’accord. Le tout accompagné d’un massage de sa main et de quelques techniques de procédures à faire s’ils le veulent après mon départ. Quelques minutes plus tard, l’homme se dérouillait… L’homme a retrouvé l’étincelle de l’espoir dans ses yeux malgré cet idiot de médecin qui leur avait dit qu’il ne retrouverait plus jamais l’usage de sa main et de son bras. Qué patate celui-là, comment peux-t’-on dire ça à un patient ? Tant qu’il y a de la sensibilité il y a de l’espoir, c’est comme avec la vie. Ils me firent un don avant mon départ, ce fut le premier depuis 3 jours. La semaine est rude pour les dons dans ce coin de Dordogne…

J’arrive à Beaumont (du Périgord en Dordogne Libertinus, en Dordogne, pas de panique…). Où vais-je aller dormir ce soir… ? Ah tiens, un centre médicaux-social sur ma gauche. Allons-voir ! Blabla, blabla, blabla et voilà l’assistante sociale qui passe quelques coup de fil. Le presbytère là est fermé, celui là veut trop de sou, celui ne reçoit pas, ah ! La croix-rouge ! Ils ont peut-être quelque chose, pas de doouche, mais un toilette quand même… Ok. On papotte encore avec les assistantes sociales. Elles se mettent même à regarder sur la carte où je pourrais aller à l’étape suivante… Du coup, elles étaient toutes les 3 à écouter mes aventures et à lire mon premier article sur C4N « Un tour de France pour une maternité ». Je leur ai expliqué comment faire pour aller sur mon profil et y lire mes aventures. C’est quelque chose que je fais chaque jour, que ce soit avec les gens rencontrés dans la journée ou avec ceux chez qui je loge. Venez me lire chers citoyens et profitez de l’occasion de devenir vous aussi reporter en gagnant le fameux €uro symbolique !

Le téléphone sonne. Le monsieur qui m’avait peut-être trouvé le gîte sans la douche a décidé de me recevoir chez lui, sa femme était d’accord… Faisant lui-même 300 km du chemin de Compostelle chaque année, connaissant la magie des rencontres, il s’est dit qu’il allait m’aider. Alléluya ! Quelle chance ! C’est quand même plus agréable de dormir chez l’habitant que d’être dans un refuge entouré de pleins de ronfleurs ! En 40 jours, cela ne m’est arrivé qu’une seule fois et c’était à Taizé. Le monsieur me dit que c’était parce que j’avais fait Compostelle qu’il me faisait venir, sinon il ne l’aurait pas fait. Réellement, il pensait que j’étais en train de le faire… Quand je dis que je l’ai finis, depuis 3 ans, je remarque presque une surprise de…peur peut-être ? De suite je précise que ce chemin à changer ma vie et que blablabla, blablabla et le contact est passé…

Nous sommes allés à un repas barbecue de charité pour un pays d’Afrique. Je pensais avoir l’occasion de parler de mon projet mais j’ai senti que ça n’irait pas. Le monsieur décide d’aller montrer le dossier au curé du village qui vient me voir parce qu’il pensait que je faisait partie du Lion’s Club en voyant les papiers d’information que m’avait laissé la famille qui en faisait partie. Je lui précise que je ne suis pas des leurs et que j’ai compris que l’Afrique avait été suffisamment aidé et que… parole coupée, le curé me dit –  « Oui, mais je vois que vous êtes soutenue par le Lion’s Club sinon vous n’auriez pas ces papiers, alors je vous souhaite bon courage dans votre continuation » et il part… snif… Bonne nuit…

Samedi… Journée un peu plus constructive… Je marche plusieurs heures. Je m’arrête dans un troc. Une dame me pose des questions et finit par appeler une correspondante de presse locale du journal. Ok. Rendez-vous 2h plus tard nous avons rendez-vous à une dizaine de kilomètres. Elle s’appelle Géraldine. Elle me pose pose quelques questions, prends des notes, s’arrête et me dit : « Ce n’est pas un article qu’il faut écrire, c’est carrément un reportage qu’il faut faire ! J’appelle une journaliste ! » Et nous voilà face à une journaliste qui lui ramène une caméra… Géraldine a un double emploi, elle part, je reste avec Emilie qui me fait faire le tour de Bergerac et me prend en photos avec Cyrano… Puis nous nous retrouvons devant une gabarre prête à voguer. La dame nous demande si nous souhaitons embarquer. Je lui réponds « Oui si c’est gratuit ». Elle me dit non. Ce n’est pas grave, je m’avance quand même pour faire une photo. Elle voit l’inscription sur mon sac et demande à Emilie ce que je fais. Cette dernière lui répond en 2-3 phrases. Et la dame qui vient vers moi nous dire que nous pouvons embarquer librement…

« CARPEDIEM » : Cueille le jour… C’est le nom de la gabarre. Je le cueille et profite de la brise sur mon visage le temps d’un tour…

Nous accostons. Nous continuons un peu la visite puis Emilie part. Je marche seule 1 dizaine de minute quand un homme vient vers moi et me dit que peu de gens ont le courage de faire ce que je fais. Que je ne dois pas perdre de temps, que je suis une initiatrice et surtout une « conductrice ». Il le voit à mes yeux bleus. Et voilà qu’il me parle de la Franc-Maçonnerie. Il en est un compagnon. Je dois les attirer… Il me dit qu’il y a plein d’obédiences et que je ne dois pas perdre de temps à chercher autour, que je dois aller directement au creuset, à la source, celle qui vient d’Egypte, celle qui est adogmatique et qu’il peut me présenter aux grandes puissances… Oooh… Bien sûr, je lui réponds que je ne rentre pas quelque part comme ça, quoi que… je le fais bien avec les habitants du peuple ! Ah ! Ah ! Ah ! Je me ris de moi-même !

Il me précise quand même…  « subrosa » : sous la rose, qui signifie « se taire »… Là, ça va être difficile… Alors chers lecteurs, ne m’en voulez pas de ne pas trop en dire… sinon ils ne me diront plus rien… Mais si ce sont vraiment de grandes puissances, alors ils doivent déjà me lire, peut-être même en même temps que j’écris, à cet instant précis qui est déjà du passé puisque ce sera/c’est votre présent… Ne vous inquiétez pas, je ne veux pas vous embrouiller le cerveau… vous m’avez compris n’est-ce pas ? Et si eux m’ont compris, alors ils ont tout compris par contre en ce qui me concerne, j’ai encore beaucoup de choses à comprendre…

Enfin bref, détaillons un tout petit peu la chose… La source serait les égyptiens à Misraïm. Eux ne jurent pas sur la Bible comme les autres Francs-Maçons, mais se basent sur les manuscrits de la mer morte. Hum hum, intéressant, j’ai toujours voulu en savoir un peu plus à ce sujet…

Je lui ai demandé pourquoi devenir Franc-Maçon ou Franc-Maçonnienne ? Il m’a répondu que c’était pour pratiquer la fraternité, le travail sur soi, la tolérance, pour rechercher la connaissance et que cela pouvait me me permettre de faire beaucoup de bien à l’humanité. Je vais pouvoir sauter des étapes mais comme partout dans ce genre de « choses », il faut respecter l’ordre, leur ordre. Et moi je n’ai pas envie de perdre mon temps à réapprendre ce que je sais déjà… Je lui ai parlé de l’histoire de la coupe d’amertume dans le rite initiatique, et il m’a répondu qu’il n’en était pas mort, comme la première personne que j’ai rencontré (faisant partie de la Franc-Maçonnerie aussi), qui m’avait dit que je devais apprendre à faire confiance. Ben voyons ! Vous croyez que je vais boire aveuglément quelque chose dont je ne connais pas la composition parce que vous me dites que je dois le faire ? Vous n’avez qu’à me faire confiance VOUS ! Je suis capable d’acquérir du savoir sans avoir besoin de passer par vos épreuves. Mes preuves, je les ai faites dans mes épreuves à moi. Vous n’avez qu’à faire une enquête !

Une des valeurs véhiculée par la Franc-Maçonnerie est le jugement de la droiture de ses choix, puisqu’elle utilise sa « REGLE », un des symbole de leurs outils. C’est un choix touchant mon éthique. "Si vous voulez me transmettre votre savoir, faîtes-le. Mais je ne marcherais pas les yeux bandés dans votre labyrinthe, ni ne boirais dans une  coupe quelque chose de « dégoutant » et ceci est le regard de ma valeur humaniste… Il est temps de vous moderniser un peu, de tourner la page vers une évolution « propre ». L’amertume, je l’ai déjà goûté et je ne vois pas l’intérêt de le faire. Marcher dans le noir si je n’ai pas le choix, si c’est une question de survie : ok. Le faire pour pouvoir accéder à vos connaissances : pas ok. Si vraiment j’ai un rôle indispensable à jouer dans notre humanité, et bien vous ferez l’exception de la règle qui n’est pas forcément la vôtre, mais plutôt celle de Garibaldi ou Cagliostro, les fondateurs du rite." Si je me trompe, qu’on me le dis de suite svp. Au fait, Emile Zola en faisait partie…

Je précise quand même ce que l’on m’a précisé… Rien n’est obligé. Toute personne qui commence un rite peut le stopper à tout moment. Ce que je trouve dommage, c’est certains aspects du rite d’initiation, c’est tout. Car je suis sûre que cela doit être très intéressant, il y a certainement beaucoup à apprendre…

En tout cas, j’aurai compris une chose, c’est que je ne suis pas « théisme » dans le sens où je suis ma propre intermédiaire avec l’au-delà. Il n’y a pas longtemps, quelqu’un m’a dit que j’étais une agnostique, mais je ne pense pas que cela soit vrai. C’est vrai que je ne crois pas, mais j’ai ma foi alors… Je dois être « déisme », ma relation avec le grand manitou est plutôt directe… Mais bon, là, on joue avec les mots !

Le soir j’ai retrouvé Géraldine vers 20h. Nous avons mangé un bout ensemble, chez elle. Elle m’a invité à y loger pour la nuit. Nous avons beaucoup parlé. Elle a pris des notes. Je lui ai montré C4N. Elle va s’inscrire et peut-être même se mettre à y écrire… Elle n’en a pas dormi de la nuit de notre rencontre et du potentiel impact…

 

Dimanche : reportage vidéo au petit matin. Rien n’est sûr, mais si l’article passe à la une, alors le reportage sera diffusé sur leur site. Du coup il était un peu tard pour que je me mette en route. Un dimanche, si j’arrive à l’étape suivante le soir, ça aurait été difficile de trouver le gîte, quoi que je suis plutôt chanceuse de ce côté…

Je trouve une connexion internet, je peux enfin vous lire ! Puis je retourne marcher un peu à la recherche d’un banc. J’en trouve un avec un garçon bien sympathique qui me propose de me rendre au foyer des filles. Ca ne m’intéressait pas trop. Un autre garçon arrive. Il me dit avoir à disposition 2 appartements, le sien et celui d’un ami. Que je peux m’y reposer à condition d’en être repartis au petit matin le lundi. Pas de soucis ! Justement, je décolle à 7h maximum ! Let’s go ! Logement sommaire que le jeune homme se met à nettoyer directement pour que je puisse m’y installer. Il m’a même fait des pâtes… Puis dans la discussion il décide de me dire la vérité qu’il ne peut me cacher… Comme je ne peux le nommer pour x raisons, on va dire qu’il s’appelle Riri.

… J’ai dû tout effacer… Tout ce que j’avais écris concernant l’histoire de riri et de l’appartement. Il m’a raconté pleins de choses et m’a précisé qu’il valait mieux ne pas en parler. Quand il  a compris que j’étais reporter, il a commencé à flipper… Alors il m’a dit qu’il sentait que je n’étais pas une fille comme les autres, que je ne parlais pas pour ne rien dire, que je réfléchissais avant d’ouvrir la bouche etc mais que s’il avait le moindre doute, qu’il était capable de me retourner le sac et de me le vider. Qu’il pouvait démonter mon ordinateur et me piquer carte puce etc. Ohlala, s’il avait juste ouvert l’écran, j’étais cuite ! Ensuite j’ai compris que j’étais dans un endroit où je n’aurais pas dû être suite à une triste histoire il y a 2 jours.Le garçon a voulu me convaincre que le but humanitaire de mon chemin n’était pas fondé et qu’il vaudrait mieux que je me pose ici, à Bergerac. Il voulait même me trouver du travail, m’emmener chez l’assistante sociale afin que je monte un dossier et tout et tout. Et quand il a commencé à dire « nous » au lieu du « tu », je me suis dis : « Là ça craint ». Je lui ai clairement fait comprendre que je me devais de repartir au petit matin, mais je ne suis pas sûre que ça lui ait plu.

Par respect pour les personnes impliquées, je ne rentrerai pas dans les détails, si je suis lu, je ne souhaite pas leur apporter d’ennui. 

J’ai appelé la journaliste de la veille et je lui ai donné rendez-vous devant Cyrano de Bergerac, la statue. Il y a des caméras dans les yeux, just in case, il vaut mieux être prudente… En tout cas, ça m’aura montrer une chose, c’est que même si je n’ai peur de rien, ce n’est pas une raison pour foncer droit dans le mur…

Et me voilà sur un banc à attendre 22h30 que la journaliste revienne de son reportage. Mais celle-ci me prévint qu’elle allait rentrer beaucoup plus tard que prévu et qu’elle allait donc essayer de me trouver quelqu’un pour me recevoir… Et à 23h j’étais chez une amie à elle, journaliste elle aussi… Ouf ! Tout est bien qui fini bien ! En tout cas, la Dordogne, dur-dur !

120€ récoltés cette semaine, c’est la chute libre… On en est donc à 3657. Plus que 15343…

A la semaine prochaine