Les cyclistes prêts pour le centième Tour de France enfourcheront leur vélo demain samedi à Porto-Vecchio. Réputés pour leurs mœurs sujettes à caution, des contrôleurs tous azimuts seront jetés à leurs trousses ; la validité des vélos n‘échappera pas au rituel : des scanners seront en service à l’arrivée de chaque étape pour radiographier l’intérieur des cadres ; plus la course à ladite transparence tant galvaudée s’intensifie, plus les alternatives se sophistiquent et donnent du fil à retordre aux inspecteurs.
Après les amphétamines, la cocaïne, censés au départ gérer les douleurs inhérentes aux efforts, l’arsenal s’est élargi en ciblant l’amélioration des performances. Monnaie courante dans les sports de haut niveau, la pratique de plus en plus prohibée avec le temps, ne défraye la chronique que lorsqu‘elle touche au cyclisme, lequel détient la palme en terme de difficulté : course surhumaine de 3404 km en vingt et une étapes au cours de laquelle les candidats flirtent constamment avec le danger ; efforts extrêmes et prolongés sont nécessaires pour affronter les cols à monter et les autres à descendre, les plaines, les parcours accidentés, les étapes contre la montre en individuel et par équipes.
Avec le perfectionnement des techniques de dépistage, le déclassement rétroactif des vainqueurs est de plus en plus en vogue. Aujourd’hui Laurent Jalabert est pris dans l’œil du cyclone : à force de farfouiller scrupuleusement dans des échantillons d’urine datant de 1998, époque révolue, le verdict qui tue est tombé : le sportif a bel et bien été confondu par les résultats de ses tests urinaires qui révèlent un dopage par l‘EPO !
L’intéressé avoue pourtant n’avoir jamais consulté un médecin dans le but illicite d‘améliorer ses performances ; passionné de cyclisme, il reconnaît toutefois avoir eu la naïveté de faire confiance aux médecins chargés d’encadrer l’équipe. Encore « un dopé à l’insu de son plein gré » ! D’après Millar, le sportif britannique ardent défenseur de la lutte antidopage : « Laurent Jalabert n’est pas stupide. C’est quelqu’un d’intelligent. Il se retrouve dans une situation difficile, comme quelqu’un qui a peur ». Du coup Jalabert a annoncé qu’il renonçait à ses activités de consultant lors de cette Grande Boucle.
Les intérêts financiers qui sont en jeu dans le sport comme ailleurs d’ailleurs, ont fini par institutionnaliser le dopage sous toutes ses formes dans une omerta devenue quasiment indétectable par certains joueurs candides. Le contrôle anti-dopage et son coup de pied dans la fourmilière pour rappeler à l’ordre organisateurs, sponsors, praticiens et sportifs est vital dans l’espoir d’assainir les coutumes sportives. Mais quel est l’intérêt de nous exhumer des vieilleries susceptibles de déclencher à force un effet domino ?
Le jour où les Cahuzac, les DSK, les organisateurs de Bunga Bunga se feront plus rares, sans doute que le sport en prendra exemple. Le jour où il y aura plus de parents responsables et moins de maîtresses du genre de celle qui impose à son élève agité de se fourrer des capuchons de stylo dans le nez, le monde sera moins malade. Il arrêtera de tourner à l’envers ; alors peut-être que la propension à verser dans l’éthique se rallumera-t-elle dans le cœur de la cohorte sportive.
Reste à savoir si un Tour de France qui impose une endurance extrême est jouable sans dopage, sans augmentation du volume d’oxygène dans le sang. Pour Lance Armstrong la réponse est négative. Dans ce cas, il ne restera plus qu’à nous laisser croire au Père Noël ; un Tour de France vaut bien un Fortifiant ! Sinon il faudra repenser le concept du Tour pour ne pas laisser passer à la trappe ce joli sport qui tous les ans fleurit les fabuleuses routes de France.
Quel article à la noix de coco, que de lieux communs……A dégueuler!
Pour moi, c’est cette histoire de Jalabert que je trouve à la noix de coco. Vraiment.