Depuis deux ans que j’accompagne mon épouse en cure thermale, je me pose la question de l’efficacité des cures. En effet quand on sait qu’en une seule journée, les Thermes d’Amélie-les-Bains voient passer environ 3500 curistes, on se dit que cela représente des sommes colossales. Une cure avec deux spécialités (comme voies respiratoires plus rhumatologie) revient à environ 580 euros pour 3 semaines de traitement. Elle est remboursée à 65% par la sécurité sociale, la mutuelle paie la différence avec parfois une participation financière pour le voyage.
La question qui se pose alors : cette dépense est-elle justifiée ? Le curiste voit-il sa santé améliorée par la cure ?
Ma réponse est mitigée : oui, mon épouse en tire un réel bénéfice, à tel point qu’elle utilise beaucoup moins de médicaments dans les mois qui suivent la cure (ce qui compense en partie la dépense de la cure), mais je me demande si l’amélioration de sa santé est due au thermalisme, à cette eau qui sort de la montagne à plus de 50° et qui est sulfurée, chlorurée, bicarbonatée etc… Ou tout simplement aux soins intensifs procurés pendant trois semaines et au climat sec du Roussillon excellent pour les voies respiratoires.
Un médecin a, parait-il, proposé des cures avec de l’eau ordinaire et obtenu des résultats équivalents.
Mais quand je vois une personne atteinte d’un psoriasis sévère qui revient soulagé pour plusieurs mois d’une cure à la Roche-Pozay, j’ai un doute.
Supprimez le remboursement des cures thermales et le trou de la sécu est comblé, mais imaginez le désastre économique pour de nombreuses villes qui vivent presque exclusivement du thermalisme. De quoi faire progresser le taux de chômage.
On sait que quelques euros sont prélevés sur chaque cure dans le but justement de prouver l’efficacité des cures thermales et que, jusqu’ici, à part les témoignages des curistes satisfaits, on n’a pas réussi à prouver scientifiquement que le thermalisme était bon pour la santé. Mais à chaque fois que la question a failli être posée à l’assemblée, il y a eu une levée de bouclier de la part des élus ayant une ville de cure dans leur circonscription. Le lobby du thermalisme semble puissant.
Ci-dessous les Thermes d’Amélie-les-Bains.