Qui aurait dit, qu’un jour, j’aurais cité un journaliste de droite ?

Jean Sevilla est rédacteur en chef adjoint au service culture au journal « Le Figaro »…. En outre, il a eu l’outrecuidance de fonder le Prix des Impertinents, en 2009 dont il est le président. Ce prix littéraire, destiné à récompenser un ouvrage « s’inscrivant à contre-courant de la pensée unique » a, au sein de son jury,  Eric Zemmour…, cet autre journaliste dont je n’appréciais pas qu’il utilisât son hyper-médiatisation pour nous vendre ses « salades ».

Enfer et damnation, je suis obligée de donner crédit à ces mots tirés du livre « Terrorisme intellectuel » de Jean Sevilla.

« Le terrorisme intellectuel est une mécanique totalitaire. Pratiquant l’injure, l’anathème, le mensonge, l’amalgame, le procès d’intention et la chasse aux sorcières, il fait obstacle a tout vrai débat sur les questions essentielles qui engagent l’avenir. Quand on se sera enfin débarrassé de telles méthodes, la France redeviendra le pays de la liberté. »

Ce concept peut aussi se rencontrer en famille, dans l’environnement proche si l’on enlève l’aspect nationaliste mais, dans le livre de Jean Sevilla, le terrorisme intellectuel viendrait de l’obstination de la gauche ne pas reconnaître certains des faits, même ceux inscrits dans l’histoire, au risque de perdre sa crédibilité.

L’honnêteté intellectuelle, qui m’est chère, ne trouve aucune véritable définition dans la langue française et pour cause, notre culture ne l’a pas vraiment reconnue comme mode de pensée. Or, l’honnêteté intellectuelle pourrait se définir par un scrupule à pouvoir changer d’avis en reconnaissant une idée émise par un individu ou un groupe d’individus.

Par honnêteté intellectuelle donc, je ferais remarquer que la pensée unique dénoncée par Jean Sevilla a régné pendant quatre ans au sein de l’UMP et que ce concept peut aussi s’appliquer à la droite.

Mais la droite n’est pas sur la toile ou si peu, elle le sera peut-être en 2012, si un(e) candidat(e) de gauche est élu. L’UMP avait bien tenté une percée, par la voix de Jean François Copé, mais le résultat s’était révélé désastreux, les internautes de droite utilisant les mêmes codes agressifs de la gauche, du Front National aussi, parfois, mais qui s’est acheté une bonne conduite depuis la montée de Marine Le Pen dans les sondages.


L’opposition est toujours sur internet

L’internet, ce nouveau monde, fait d’informations, de rumeurs, de spéculations est devenu le lieu où se rencontrent tous les opposants de tous pays, de toutes tendances politiques et/ou religieuses auxquels la parole a été confisquée d’une manière ou d’une autre.

Le web est l’exutoire des populations dont les dirigeants ont été « battus » à l’élection présidentielle ou de celles qui ne peuvent s’exprimer dans leurs pays sans être réprimées violemment.

Le printemps arabe en est l’exemple type, les « barricades » ayant commencé à s’élever sur les réseaux sociaux.

Même dans nos démocraties « confirmées », le mode de gouvernance par la peur, la répression, l’étouffement des manifestations a été privilégié pour que le vote démocratique aille jusqu’à son terme, malgré la crise et les inégalités grandissantes.

 

L’opposition et la gauche française se trouvent donc aussi sur internet

L’opposition s’est emparée de journaux en ligne où il n’existe pas de réelle contestation puisque le sujet de leur attention et de leur haine est Nicolas Sarkozy. Quoiqu’il dise ou fasse, ce président des « riches » sera toujours contesté. Qu’il envisage un second mandat ferait montre d’un courage suicidaire, proche du masochisme.

La peur de revoir de cet homme élu encore pour cinq ans fait naître des comportements parfois hystériques.

Afin d’éviter ces « débordements, les journaux en ligne dits de gauche censurent tout ce qui n’irait pas dans la contestation unanime. Ceux de droite ne se privent pas non plus de cette facilité de « visibilité » d’une idée qui serait partagée par tous … (que ceux qui se sentent visés lèvent la main…)

Certains de ces journaux catalogués dans l’opposition cachent leur tendance pro-intégristes musulmans ; un lobbying de ce type existe bel et bien sur le sol français et, par ricochet, sur internet, comme celui des juifs ou chrétiens intégristes.

Les intégristes musulmans ne sont pas très bien vus dans certains pays arabes, parfois même dans leur propre pays ; ils viennent, cependant, dans ces démocraties occidentales qu’ils n’hésitent pas à critiquer mais qui leur donnent la liberté d’expression absente dans leur pays. Ce qui ne serait pas encore compris, c’est que ces comportements visent à accentuer le phénomène de rejet enregistré par les Français depuis quelque temps. Ils desservent les musulmans qui sont, en général, toujours en paix et qui se passeraient bien de cette suspicion. Les intégristes brouillent l’image, habilement relayée par des médias amis, que l’on a de l’islam de paix et de tolérance.

On voudrait pouvoir me situer dans un « camp », à droite ou à gauche ; à droite, pour me fustiger, m’insulter (ou autre verbe cinglant) ou à gauche pour me féliciter. Or, mon égo n’est pas assez développé pour avoir besoin de compliments, « j’ai les mêmes à la maison ».

L’honnêteté intellectuelle dont je me targue me permet d’être au milieu de tous, à mi-chemin de certaines idées que je lis et dont je me dis que tout n’est pas à jeter…

 

Internaute depuis dix ans.

Au fil des années, j’ai vu des écrits de plus en plus violents et reflétant bien un mal être consécutif à l’élection présidentielle de 2007, déchirant et divisant le peuple un peu plus, chaque jour.

Les Français sont traumatisés mais est-ce une excuse pour ne plus rien respecter ? Non, au contraire, ils se doivent de montrer l’exemple et  de ne pas entrer dans cette spirale contestataire au risque d’incarner la caricature de ce que dénonçait Coluche : « Je suis pour tout est contre et, surtout, contre tout ce qui est pour »

Même les pacifistes et « humanistes » sont devenus plus violents que les personnes, de toutes tendances politiques confondues, qui voudraient un peu plus de justice dans ce monde en soutenant le printemps arabe…

Le passage en force des doctrines ou idéologies donne une sentiment de révolte même chez les plus modérés ; certains d’entre eux n’ont pas de véritable camp, ils n’en veulent pas et souhaiteraient être dans le camps de « tout le monde » ainsi que celui de la liberté.

Cette guerre insupportable d’un camp contre l’autre, les méchants contre les gentils (qui seraient toujours les mêmes), trouve tout son sens dans le « terrorisme intellectuel ».

Exemples de méchants : les Occidentaux ; les gentils : les pays arabes et les musulmans.

Les méchants : la droite ; les gentils : la gauche.

En 2012, les méchants auront changé de camp, on parie ?

 

Pour illustrer le terrorisme intellectuel développé sur internet par la gauche, quelques extraits de commentaires d’« humanistes » et « pacifistes » issus d’un article sur la Libye (dont vous apprécierez ma patience) :

« et vive kadhafi et tout ceux qui ce batte contre l’impérialisme occidentale a l’égard des pays du sud ! le foutoirs au sud est due a ces pays du nord hégémonique et pilleurs de richesses, vous les soutenez vous aliciabx a faire en sorte que le sud ne puisse pas sortir la tète de l’eau !! vous voyez vous êtes pire que ceux qui soutienne les anti-impérialiste ! »

« dégAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAge aliciabx »

J’ai donc pris mes distances avec cette gauche dans laquelle je ne me reconnais plus. Je me demande même si j’ai vraiment été  de gauche un jour. En outre, je suis presque certaine, au vu de tous ces éléments, que je ne voterai pas à gauche en 2012, à moins de voir des comportements changer… Mais j’ai peu d’espoir… 

 

Je pourrais enfiler une armure et un gilet pare-balles pour recevoir vos commentaires mais je ne le ferai pas, je garde ma liberté de parler et de penser. Et non, je ne tends jamais la joue droite quand on me gifle la gauche.

Ce terrorisme intellectuel avéré me donne plus envie encore d’essayer de faire comprendre dans quel enfermement certains se sont installés qu’ils soient de gauche ou de droite, d’ailleurs, car, au fond, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Si ? Non ?… Ah…

 

Cette citation de Gandhi, visible en haut de mon blog, prévaut sur internet :

« L’erreur ne devient pas vérité parce qu’elle se propage et se multiplie ; la vérité ne devient pas erreur parce que nul ne la voit »

Cet article est envoyé à la publication d’un journal en ligne. Son refus m’emportera peu car je sais que la « modération » l’aura lu et qu’il lui donnera matière à réflexion. Ce qui me suffit amplement.

Les coups bas et tordus, ce n’est pas pour moi. Je me rends compte de tout, même si je fais celle qui ne voit rien.

Je cherche toujours à comprendre et je sais, par expérience, que les gens n’aiment pas cela. Ils préfèrent les commentateurs et auteurs cités plus haut, ils sont plus facilement manipulables…

A bon entendeur…