Le temps qu’il fait

Le beau temps de ces jours-ci nous fait plaisir après un été pluvieux (je parle pour la Bretagne) dans beaucoup de régions.

Lorsque l’on écoute les médias, cette situation est exceptionnelle, le grand soleil du mois de septembre ne n’est jamais vu ! Les températures que l’on a sont largement supérieures à la normale etc…

Les températures très élevées de ces derniers jours ne sont pas certes de saison, mais en faisant fonctionner un peu sa mémoire, il y a déjà eu d’autres fois !

Je veux bien qu’il soit très rare d’avoir 30° fin septembre, mais 27 ou 28° oui ! j’ai déjà connu et pourtant je ne suis pas si âgée que cela.

Voici quelques dates qui me parlent comme on dit et dont j’ai le souvenir.

Lorsque j’étais gamine, la rentrée des classes se faisait autour du 15 septembre, dans les années 70, il n’était pas rare de retourner en classe, avec des robes légères, presque des affaires d’été. Il faisait très chaud, et je me souviens, de journées passées toutes fenêtres ouvertes à essayer d’apprendre la sténo ! Là c’était en 73/74.

Lorsque j’ai eu mon premier enfant c’était en octobre 75, j’ai eu très chaud tout l’été, et hélas septembre et octobre n’ont pas rafraichis l’air !! les matinées et les nuits étaient relativement fraiches mais pas les journées, ou le thermomètre grimpait allègrement au dessus de 25° ! Lorsque je suis sortie de la maternité avec mon bébé, je ne pouvais pas lui mettre de lainages tellement il faisait chaud encore !

Une autre date me parle aussi : 1985. J’ai aussi accouché à la mi octobre, le temps a été très chaud tout l’été et septembre était magnifique. 

Je suis certaine que vous avez vous aussi des dates qui vous rappellent des souvenirs de beau ou de mauvais temps, de froid ou de journées très chaudes.

Simplement, il est beaucoup plus facile de parler du temps que de parler de politique, de la crise ou du malheur des autres.

Pourquoi ne parle-t-on pas des sdf qui sont dans la rue ? parce qu’il fait beau pardi !! Lorsqu’il va faire froid ou qu’il va geler, là on va en parler !!

Pourtant eux aussi souffrent de la chaleur ! et certainement bien plus que du froid ! eux aussi ont soif lorsqu’il fait très chaud, eux aussi aimeraient se rafraichir !

Là je parle des sdf qui sont dans les villes, car eux qui sont à la campagne, personne ne les connait ! on ne parle pas de ceux là !! et pourquoi donc ? parce qu’ils ne sont pas très visibles ! parce qu’ils se font discrets.

Il est vrai qu’il est plus facile de se mettre à couvert des bois à la campagne, de dormir dans un tas de foin dans les fermes ! Pourtant ils ont faim aussi, manquent de tout !

Les gens de la campagne ne sont pas forcément plus généreux que les gens des villes ; les sans papier ou sans domicile se font jeter de la même façon !

Rendez vous dans les petits campings municipaux, et regardez ! vous en verrez ! ils ont tout juste de quoi payer un emplacement avec une toile de tente, mais ils sont là ! certes ils peuvent se fondre parmi les autres résidents du camping parce qu’ils ont les sanitaires à leur disposition mais qu’adviendra-t-il d’eux lorsque le camping fermera ses portes ?

La misère n’existe pas seulement quand il fait froid, elle est présente continuellement qu’il fasse grand soleil ou temps froid et humide.

C’est tellement plus simple de parler du beau temps, alors parlons en !

 

 

6 réflexions sur « Le temps qu’il fait »

  1. un très joli billet sans prétention certes , mais qui nous fait toucher du doigt avec empathie , les difficultés des plus démunis… Vous avez raison Madalen , visibles ou non ils sont là , nos semblables , nos frères et peut-être devrions nous en faire plus de cas ! C’est bien de nous le rappeler , sans prêchi-prêcha …

  2. [b]Du même avis que MUM,
    J’aime votre billet.

    Rien ne sert d’avoir des mots compliqués et des phrases alambiquées, pour mettre en Lumière ceux qui n’ont rien.

    Et je vous prie de croire qu’en tant qu’administratrice d’une association a but humanitaire, je me pose la question de savoir, après les restrictions budgétaires de l’année en cours et à venir :
    Qu’allons nous faire de nos hébergés que l’on devra mettre à la rue, quand l’hiver et ses frimas sera de retour. ?

    L’avenir n’est pas « rose », ni couleur soleil, pour tous ces sans logis.

    Pensons y, dans la luminosité de ces derniers jours où la nature prend des couleurs.

    SOPHY[/b]

  3. [b]La plume est sensible et rebelle juste ce qu’il faut, le tout dans une narration très posée mais terriblement efficace.

    Quand aux SDF, ce ne sont pas que des personnes sans emploi, mais aussi des ouvriers o employés qui n’ont pas les revenus nécessaires pour se loger et manger.
    Les gens n’arrivent plus à vivre de leur travail et c’est un véritable scandale.
    Alors oui, il est vrai que l’on ne parle d’eux que l’hiver.
    Mais l’été peut présenter un autre visage à ces personnes qui ne sont pas vraiment allongés sur une plage en bord de mer en train se siroter une boisson bien fraiche à 5 euros.
    Pourtant les accueils ferment dès la venue du printemps. Pourquoi? [/b]

  4. [quote]la misère n’existe pas seulement quand il fait froid, elle est présente continuellement qu’il fasse grand soleil ou temps froid et humide.

    C’est tellement plus simple de parler du beau temps, alors parlons en [/quote]

    dans las articles de C4N,on ne parle pas beaucoup de la pluie et du beau temps…on a déjà parlé de tous les problèmes qui existent,c’est sans doute pour cela qu’on écrit…

  5. bonjour et merci de vos commentaires. C’est justement pour cela que j’ai voulu écrire ce billet, pour parler de ceux qui m’ont plus de logement, mais il fallait bien écrire quelque chose de positif aussi !
    Sophy, vous faites partie d’une association, si j’ai bien compris, justement, j’ai écris ce billet et les autres parlant du même sujet (ou presque) pour une personne que j’ai rencontré cet été et qui vit dans une toile de tente avec ses chats. Elle a été expulsée au printemps de son logement et c’est retrouvé dans un terrain de camping. Voilà l’histoire. Ayant eu un parcours atypique mais riche en évènements, elle se bat actuellement pour monter une association d’entr’aide. Nous nous sommes rapprochées, étant dans des emplacements mitoyens, puis maintenant je l’aide à mettre en place cette association qui lui tient à coeur. Les SDF n’ont pas internet, il lui faut donc une plume.
    Je sais donc qu’il y a plein de personnes comme elle, qu’on ne remarque pas parce qu’ils sont comme vous et moi, qu’ils profitent eux aussi de beau temps en ce demandant où ils pourront dormir quand les campings fermeront, quand il pleuvra ou qu’il fera froid.
    Alors, c’est aussi un petit hommage…

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