Combien de fois faudra-t-il le répéter ? L’homosexualité n’est ni un choix ni une volonté. Autrement dit, on ne devient pas homosexuel parce qu’on en a envie, on l’est depuis toujours… Il faut juste du temps pour s’en apercevoir et cela arrive, la plupart du temps, pendant l’adolescence.

Alors qu’il vient à peine de se découvrir et se pose encore quelques questions, le jeune homosexuel peut directement avouer sa sexualité quelque peu différente à ses proches ou attendre le bon moment pour faire son coming-out.

    « C’est difficile, à l’adolescence, de se sentir différent, de ne pas arriver à participer aux discussions, aux flirts et aux blagues que font les copains. L’homophobie n’est pas forcément violente, mais à cet âge-là, il y a des codes à respecter et les jeunes homosexuels en sont exclus. Du coup, ils se taisent et toute leur vie psychique est organisée autour de ce secret. Jusqu’au jour où ils craquent », explique un psychologue.

Cependant, certains adolescents préfèrent mettre fin à leurs jours à cause de la difficulté d’acceptation de leur homosexualité et par peur d’une mauvaise réaction de la part de leurs proches. C’est malheureusement ce qui arrive quand le jeune homosexuel se sent incapable de s’assumer tel qu’il est. Selon une étude statistique, les jeunes homosexuels sont 4 à 7 fois plus nombreux à tenter de se suicider que la moyenne. Les chiffres sont plus évocateurs quand on dit qu’un adolescent homosexuel sur trois aurait fait une tentative de suicide.

En 2004, pour éviter les passages à l’acte, un autre psychologue avait mis en place une dizaine de groupes de parole à différents endroits de l’hexagone.

    « Au cours de ces réunions, beaucoup évoquent les moqueries et les rires qui visent leur homosexualité réelle ou supposée. L’adolescence est l’âge de tous les dangers et le thème de la différence est alors une question-clé. Souvent, ceux qui viennent nous voir ne sont pas conformes aux stéréotypes de la masculinité ou de la féminité et ils se sentent rejetés : ils ont le sentiment d’être des souffre-douleurs », confie ce dernier.