Dernièrement aux informations, un débat très controversé a été relancé; celui sur le suicide assisté. Pourtant un acte illégal au Québec,  Léger Ayotte, un homme originaire de Trois-Rivières, a été acquitté de toutes accusations après avoir aidé sa conjointe, atteinte d’une grave dépression, à commettre un suicide. Celui-ci avait participé en chargeant l’arme ayant permis à sa femme de mettre fin à ses jours. Ce jugement surprenant  redonne des arguments à tous ceux en faveur du suicide assisté et désole ses opposants.

 

Bien que légal en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas, le suicide assisté (ou encore l’euthanasie) est règlementé dans très peu de pays.  En Amérique du Nord, il n’y a que dans  l’état de l’Oregon  que cette pratique est permise. Malgré tout, la question de la légalisation du suicide assisté est au cœur des débats sociétaux de nombreux pays et il ne serait pas étonnant de voir plusieurs régions créer des codes de lois régissant cette pratique. 

 

Est-ce bien ou mal, là est la question. C’est  sur cette interrogation que reposent la plupart des questions éthique. Est-ce agir en  bien que d’aider une personne à s’enlever la vie, où encore est-ce mal que de laisser une personne malade, condamnée à la mort, ou prisonnière de son corps,  s’éteindre à petit feu dans la douleur? Ici se base sans doute les grandes lignes de l’argumentation.  Comment définir ce qui est moralement acceptable et ce qui ne l’est pas. Plusieurs diront qu’en légalisant l’euthanasie, on banalisera le geste qu’est le suicide et que des vies pouvant être sauvées seront perdues.  Mais d’un autre côté, en interdisant cet acte, n’encourageons-nous pas plutôt les proches à commettre des gestes de compassions prématurés et d’agir en cachette en risquant de faire face à la justice? N’encourageons-nous pas des  familles à vivre dans la déchirure et de devoir commettre un crime pour voir un être cher délivré de ses souffrances?  Peut-être qu’en permettant le suicide assisté, nous pourrons poser des balises strictes et bien établies pour enfin encadrer cette pratique afin qu’elle puisse s’effectuer dans le plus grand respect et ce, en dernier recours.

 

Quelles sont les valeurs devant être considérées dans la prise de décision sur un tel débat? Ne devrions-nous pas, en tant que société, protéger la vie coûte que coûte ou encore  prioriser davantage la qualité de vie de  la personne? Certains croient que l’importance de la vie humaine, dans sa forme la plus simple n’a aucun égal sur terre et qu’en aucun cas il faudrait délibérément y mettre fin, peu importe la raison. Il est aussi possible d’accorder plus d’importance à l’individu et à ses droits,  et d’ainsi justifier qu’on puisse avoir le droit de décider de mettre fin à ses jours.

 

Oui, la vie humaine est un cadeau incroyable qu’il faut préserver, mais nous faisons aujourd’hui partis d’une société moderne, d’une société dans laquelle l’individu à toute sa place. Si nous considérons la population, nous ne sommes pas une seule et même entité conditionnée à survivre, mais plutôt des milliards d’être vivants ayant des buts et des aspirations différents. On promeut les droits individuels, dont celui à la vie… ne serait-il donc pas logique de permettre le droit à la mort dans certaines circonstances? Il serait  mal de fermer les yeux sur les souffrances de nos concitoyens dans le seul but de conserver la vie, car aujourd’hui une valeur  importante de la société occidentale est la protection des droits de l’individu. Non?

 

Après tout ceci, une question se pose : combien de pays en viendront à suivre l’exemple des ces territoires européens ayant légalisé le suicide assisté?  Projet de loi ou non, il faudra en venir à un consensus sur cette question, établir  un mémoire et mette en relief tous les arguments sur cette question  pour finalement pouvoir poser un jugement éclairé quant à ce débat qui n’a pas fini de soulever la controverse.