On va parler de souvenirs de voyage, guide touristique de profession depuis 1993, j’ai vécu l’évolution du tourisme à Madagascar depuis son ouverture officielle au tourisme mondial. J’aimerai  partager avec vous juste quelques anecdotes parmi tant et tant d’autres.

Madagascar : Véritable cathédrale de vie, la plupart des touristes qui l’ont visité sont repartis enchantés de leur voyage. Ils ne sont pas prêts d’oublier Madagascar. Un pays qui ne risque pas de vous décevoir sauf peut être parfois, au niveau infrastructures. On y mange bien partout, et l’accueil est également chaleureux.  

 

Madagascar le sud : Nous n’allons prendre qu’une partie du pays, le sud et l’extrême sud. C’est la partie qui offre le plus de variété en paysages, au plus grand bonheur de tous ceux qui aiment les photos et qui adorent contempler la nature.   En partant des Hautes-Terres-Centrales avec les mozaïques de rizières et les rizières en terrasses, puis les grands blocs de rocher de granit atteignant des fois plus de 2000 m d’altitude, les massifs fortement érodé au relief ruiniforme formant un paysage lunaire, les grandes étendues herbeuses, jusqu’aux dunes de sable des régions semi-désertiques et les bush épineux du sud profond.   On va surtout parler de souvenirs de voyage, guide touristique de profession depuis 1993, j’ai vécu l’évolution du tourisme à Madagascar depuis son ouverture officielle au tourisme mondial deux ans avant cette date. J’aimerai vous partager juste quelques anecdotes parmi tant et tant d’autre.  

 

Actuellement Les guides et agents de tourisme de la génération actuelle sont loin d’imaginer ce qu’était autrefois, il y a juste une quinzaine d’années ce qu’était le tourisme à ces débuts au pays des lémuriens. Oui, ils sont loin d’imaginer comment ceci a été, avec l’internet et le haut débit d’aujourd’hui, les téléphones portables un peu partout, même au fin fond de la Grande île, la télévision aux antennes paraboliques.   Toutefois, malgré la course à une folle évolution du secteur de la haute technologie, où j’ai pu voir du début à la fin la mise en place de câbles optiques dans le sud de Madagascar, une région où la mise en place de ces câbles est beaucoup plus importante que la mise en place de puits d’eau dans un pays semi-aride.   Donc malgré cette course folle, beaucoup d’hôtels et de restaurants, actuellement n’ont pas d’adresse e-mail. Certains en ont mais ne le consulte jamais et certains en ont mais juste sur le papier. Pareil pour les sites commençant par http:// ; eh oui, au pays du « moramora », le temps c’est du plaisir.  

Fini le temps du fax ou même  du teletext que j’ai pu encore expérimenter, celui à bande perforée. Actuellement, c’est le temps des sms, des iphones, et du multimedia.

 

  Jadis du temps où il n’y avait pas du tout de téléphone portable à Madagascar, c’était vers 1995, je faisais encore du bureau ( et déjà du guidage ). Spécialiste des réservations, le téléphone fixe était mon copain. De Tana, la capitale malagasy, c’est toute une patience pour appeler le nord ou le sud. Je compose le numero et j’attend ; à l’écouteur j’entend t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn. Puis … plus rien. Je recompose le numero et idem, j’entend t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn. Ainsi de suite pendant des heures et des heures et tous les jours. Quand finalement j’ai de la chance, c’est pour avoir une bonne dame au bout du fil. « Allô, c’est Ravo ( mon nom ) ! C’est pour une réservation de chambre au nom de », et la voix qui me coupe nette : « Monsieur ! Le responsable n’est pas encore là, merci de rappeler cet après-midi ! ». Inutile de vous dire que l’après-midi, même scénario : t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t… 2mn, 3mn, 5mn, 10mn.   Ah, si on savait qu’un jour, il y aurait ce qu’on appelle téléphone portable, blackberry, 3G+ et que sais-je encore ?   Je suis fanatique de football, et ce n’est pas pour l’argent, c’est dans le sang. Alors quand j’ai fini mon travail ( de guidage touristique ) de la journée, au lieu de me reposer dans le lit la nuit, je cherche partout dans le village où on a fait étape, une poste de télévision. C’était durant la Coupe du Monde de Football 1994, je crois aux USA, donc avec les décalages horaires, on reçoit les images vers … une heure du matin.   Comme ce n’était pas encore du temps de la télévision satellite, il n’y avait pas de télé dans la plupart des villages. Mais un fanatique de football ne va pas dormir pour une raison pareille. Il continue à chercher … une poste radio. Il a fini par en trouver chez un serveur du coin, un coin assez perdu dans le temps, un coin devenu très touristique actuellement, le Parc National de l’Isalo et le village de Ranohira. Un coin que je connais très bien et où j’ai vu l’évolution accélérée.   Ce serveur, devenu presque patron aujourd’hui, salut Domaine ( c’est son nom ), a bien voulu écouter le foot à la radio avec moi. Il était aussi foot, comme la plupart des Malagasy. Mais, il m’a précisé que la radio, il en a, mais … pas les piles ! Bon, on ne va pas dormir par manque de piles ; et de nouveau, je me suis mis à chercher des piles alors que dehors, il faisait déjà nuit.   Pour économiser les piles, on ne les a mises que juste avant le match. Une heure du matin, on ne dormait pas, ni lui, ni moi. C’était un match, si je me souviens bien, opposant le Brésil et le Cameroun. Bref, un match à ne pas rater pour un Africain. Du temps de Roger Milla si je ne me trompe pas.   Domaine ( le serveur ) et moi étaient obligés de coller l’oreille au poste de radio, tellement la réception était faible et mauvaise ( mais les piles étaient neuves et le poste n’était pas cassé ). Nous étions assis sur mon lit d’hôtel ( si on peut parler d’hôtel dans le temps ). On entendait à peine le commentateur de Tana ( qui lui avait la chance de voir la télé ) : « Le ballon est dans les pieds de Mauro Silva qui passe à Bebeto, Bebeto qui dribble et qui crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. Et but ! But de crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. Toujours un but à zéro, c’est Romario qui a la balle, mais Oman-Biyik la lui a reprise, Oman-Biyik ! Toujours Oman-Biyik crrrrrrrrr………. t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t.t………. crrrrrrrrr………. »   Bref, je ne vous dirai pas comment a été la fin du match, mais vous imaginez maintenant comment à été l’ambiance dans le sud de Madagascar avant et comment il a évolué actuellement. En tout cas, ce fût un match qui a resserré l’amitié entre Domaine et moi.