Quand on parle de statut des clubs de football professionnels, il est clair que cela peut paraître plus que confus. Entre le statut juridique, les propriétaires, ainsi que la Bourse des clubs, l’évolution de la structure des clubs a beaucoup changé. Je vais donc tenter d’éclaircir le plus possible les choses. Pour que mon article (assez long) soit clair je vais fonctionner en donnant des noms pour mes différentes parties et sous-parties. La lecture n’en sera que plus agréable.







I-Le statut juridique des clubs

A-En France


Le statut juridique des clubs évolue constamment depuis 1901. En effet, la loi de 1901 (associations loi de 1901) a fait que les clubs au début du 20ème siècle étaient des associations à but non lucratif. Actuellement il n’y a que les clubs amateurs en France qui ont ce statut puisque les autres sont désormais professionnels. Mais les lois par rapport à cela n’ont pas changé jusqu’à 1975 avec une loi qui permet aux clubs professionnels d’avoir une économie mixte entre actionnariats publics et privés (SEML). Les années passent et plusieurs autres statuts juridiques font leur apparition. En 1984, les clubs professionnels ayant un budget dépassant un certain seuil sont obligés de créer soit une société anonyme à objet sportif (SAOS) ou une société d’économie mixte sportive locale. Une autre loi apparaît en 1987, qui autorise les clubs professionnels à être des associations à statuts renforcés. Mais en 1999, cette loi sera supprimée, les clubs professionnels pourront ainsi être des sociétés anonymes à statut particulier. Mais cette évolution constante a permis à ces clubs de se diriger vers une économie de marché.


A Partir de 2004, les statuts juridiques des clubs professionnels français changent complètement puisque le Ministre de la Jeunesse et des Sports obligent les clubs pro français à devenir une société commerciale soumise au code du commerce. Ainsi trois formes apparaissent, la EUSRL inexistante en Ligue 1, la SAOS et la SASP. En Ligue1, 19 clubs sur 20 ont le statut de société anonyme sportive professionnelle. Seul le club de l’AJ d’Auxerre est une SAOS.

B-En Europe

Les clubs anglais ont une grande avance sur nous. En effet, ce sont des sociétés à actions à partir de 1888 avec le club de Small Heath (aujourd’hui Birmingham City). En 1923, ils le sont tous, ce qui démontre un forte avance. En Espagne, une loi en 1990 a imposé aux clubs professionnels espagnols le statut de société anonyme (SAD ou Sociedad anonima deportiva) à cause des déficits énormes. Des régles existent : Seuls des espagnols peuvent en être actionnaires, ainsi qu’une interdiction d’avoir plus de 1% minimum dans deux clubs différents.

Mais certains de ces clubs ont obtenu une dérogation suite à un budget revenu à la normal. c’est le cas des deux plus grands clubs espagnols que sont Barcelone et le Real Madrid. Ce sont donc les "socios" qui sont propriétaires du club. Pour l’être une cotisation annuelle est demandée. Ils élisent le président et le conseil d’administration. Ils sont nombreux, par exemple à Barcelone ils sont 160 000 et au Real Madrid, 80 000.

En 1981, une loi en Italie impose aux clubs professionnels d’adopter le statut de Società per azioni (SpA) qui est une société par actions. En 1996, ils sont obligés de consacrer 10% de leur budget aux centres de formation et écoles d’entraînement.
En Allemagne, l’évolution s’est faite tardivement. Les clubs ont pu commencer à devenir professionnels qu’en 1962. Il faudra attendre 1998, pour qu’ils aient le droits d’être des sociétés par actions mais avec néanmoins des restrictions pour limiter un cheminement vers une société commerciale.


II-Les propriétaires des clubs


Il faut tout d’abord distinguer deux sortes de propriétaires. Il y a les entreprises et les particuliers millionnaires voir milliardaires. 

A-Entreprises

Depuis le début du football professionnelle, les clubs ont toujours étaient liés aux entreprises notamment industrielles. D’ailleurs, on remarquera que la grande majorité des grands clubs professionnels sont installés dans des régions à forte densité industrielle. Par exemple, le club français de Sochaux-Montbélliard a été créée en 1929 par la marque d’automobile Peugeot par Jean-Marc Peugeot lui-même. L’objectif est clair, il faut faire connaître l’entrepris et le football est un excellent moyen pour cela. On remarquera la présence toujours d’actualité du sponsor Peugeot sur les maillots des joueurs sochaliens. Le club est toujours détenu à 99% par l’entreprise automobile. Autres exemples français, celui du Racing Club de Lens qui en 1934 est contrôlé par la Compagnie des Mines. Son directeur commercial donnera son nom au stade du club : Felix Bollaert. L’AS Saint-Etienne a été créée par Pierre Guichard le fils de Geoffrey Guichard fondateur du groupe Casino. 

Par ailleurs, on remarquera qu’une grande partie des entreprises détenant un club de football sont locales comme Audi et Adidas pour le Bayern Munich ou Gazprom pour le Zénith Saint-Pétersbourg. Néanmoins des multinationales étrangères investissent de plus en plus dans les clubs professionnels. Par exemple en France avec la venue de japonais de Index Corporation pour le club de Grenoble même s’ils ont quitté le club. On pourrait citer Red Bull qui a acheté le club autrichien d’Austria de Salzbourg mais aussi les New York MetroStars.Le PSG a aussi connu cela avec Colony Capital qui était présent pour faire des rendements financiers et non de la pub.

Les entreprises audiovisuelles sont toutes aussi présentes comme Canal + ancien propriétaire du PSG, la RAI pour le Milan AC ou encore M6 pour Bordeaux. BskyB la chaîne anglaise a investit dans une dizaine de clubs anglais pour participer.

B-Les particuliers


Il est impossible de ne pas avoir entendu parler de ces nouveaux propriétaires notamment qataris investissant des centaines de millions d’euros dans les clubs professionnels notamment le PSG qui a su faire venir de grands joueurs tels Pastore ou Motta grâce aux qataris. La raison de ces immenses investissements n’est certainement pas le rendement financier mais sûrement de gagner de la notoriété ou de soigner son image. On évoquera ainsi Thaksin Shinawatra ancien premier ministre en Thaïlande obligé de partir du gouvernement à cause de suspicions. il rachète en 2007 Manchester City pour 80 millions de livres sterling. Mais sa condamnation pour corruption l’oblige à revendre le club à l’Emirati Mansour bin Zayed  Al Nahyad. 

La réussite n’est pas toujours au rendez-vous mais certains ont pu faire surface grâce à cela notamment Fulham qui était en division 3 anglaise en 1997 qui remonta en Premier League dès la saison 2000-2001. Même chose pour le club allemand d’Hoffenheim racheté en 1990 en division 8 qui remonte en Bundesliga en 2007-2008.


III-La Bourse


C’est en 1983 que le premier club en Bourse apparaît en l’occurrence Tottenham Hotspur. En 2003 ils sont plus de 36 à y être entré mais depuis quelques années la tendance est en baisse puisque le nombre  se réduit constamment atteignant le seuil des 25 depuis peu. Une grande partie de ces entrées s’est faite dans les années 1997-1998. Parmi eux, 25 clubs anglais en 2000, chiffre qui a été divisé par deux depuis. La très partie de ces clubs font partie de l’indice boursier Dj StoXX Football Index. On peut y retrouver certains clubs anglais mais aussi d’autres pays tels la France avec l’OL ou des clubs turcs, etc…

L’entrée en Bourse est largement contestée dans le monde du Footbal. On a pu voir que cela mettait en danger certains clubs comme Manchester United qui possède un déficit actuel de 800 millions d’euros. Tottenham a vu de 1997 à 2003 son action perdre 90% de sa valeur mais a fini par être multiplié par 9 jusqu’en 2008. Le Cours boursier est donc instable dans le football. 

Début 2011, deux clubs français sont en Bourse : l’Olympique Lyonnais et le FC Istres. Les lyonnais y sot entrés en 2007avec une levée de 100 millions d’euros notamment pour le nouveau stade de 60 000 places qui sera finalisé en été 2014. Mais les résultats financiers de OL Groupe sont plus que décevants puisque depuis 2008 et notamment la crise financière est passé à une valeur base 100 en février 2007 à 25 en juin 2010 soit une division par 4 du cours boursier.