Il est partout, à la télé, dans les magazines, dans nos discussions branchées. Jamais la sexualité n’a été autant plébicitée comme un art de vivre.

Les revues féminines lui consacrent régulièrement des dossiers. Le sexe, la grande affaire du siècle, est devenu une discipline qui se pratique avec du talent, de l’originalité, de la personnalité, à  l’instar de la cuisine ou la déco intérieure.

Fini l’amour à la papa, les étreintes baclées avant de s’endormir ! il convient aujourd’hui de maîtriser les positions les plus invraissemblables, de penser sa lingerie comme une tenue de scène, de soigner les préliminaires.

Les secrets du streap-tease réussi sont enseignés sur Internet. Le reste aussi d’ailleurs ! Pas une figure de style ne peut nous échapper. C’est ainsi que la toile nous met face à une sexualité folle, modèle de performances qui nous laisse bien pantois. Est-ce comme cela que l’on est bon amant ? Le corps huilé, les abdos travaillés, les poils bannis, l’endurance d’un athlète, les vocalises d’une diva, les acrobaties d’une contorsionniste ? Faut-il vraiment  y mettre toute cette perversité pour s’épanouir ?

Les sexologues ont tendance à rejeter ces faux modèles, usines à complexes, qui ont tendance à influencer les rapports intimes, surtout chez les jeunes. Ils préconisent plutôt l’instinct, le jeu amoureux et l’authenticité. Le but est de ne pas léser sa propre satisfaction et celle de son partenaire en se livrant à des ébats "mis en scène". En effet, le côté esthétique trop recherché fini par nuire au plaisir naturel de l’amour.

D’autre-part le sexe s’impose dans les discussions comme un sujet très "tendance" et devient presque un laisser-passer dans certains milieux. Pour s’intégrer dans ces cercles sociaux, mieux vaut connaître ses classiques et ne pas regarder avec des yeux ronds, quiconque aborde ouvertement le thème de ses fantasmes secrets. il faut se jeter, parler avec grande classe et sans sourciller de ce qui aurait fait rougir notre grand-mère. Le top du top est d’y mettre de l’humour. Le sexe en effet fait rire et cela depuis toujours. Ce n’est pas anodin. On rit souvent de ce qui nous fait peur et provoque de la gène, c’est un mécanisme de défense.

D’ici à penser que tout cet étalage de "la chose" n’est en fait qu’une stratégie pour décapiter de vieux tabous bien tenaces,  ne demandant qu’à resurgir dans notre société libérée…