Les écoliers invités à se servir du numérique
Ah, le sexe ! Qu’on le pratique ou pas, qu’on en parle ou pas, ça reste toujours un des soucis des membres de toute société. Pratiqué, mais souvent caché, le sexe a longtemps été un sujet tabou. Apparemment, avec les changements de société, les crises des valeurs et les nouvelles influences, l’approche au sexe se transforme aussi.
Malgré la sensibilisation dans les écoles ou centres Ado, la sexualité demeure toujours une préoccupation au sein de la société sénégalaise. Conséquence : 22°/° des jeunes de 15-19 ans ont débuté une vie sexuelle, selon une étude des les responsables de Onewolrd Par conséquent, ils invitent les écoliers à se servir du numérique.
Il ne peut se passer au Sénégal un seul jour sans que la presse ne relate dans les journaux un abus de sexualité. Il se passe dans les écoles et, les jeunes n’ont aucune information de la situation qui hante le sommeil des citoyens.
Les tabous tombent, pour laisser place à une nouvelle émancipation. Les vieux pointent du doigt la nouvelle génération « toujours plus prompte à la débauche ». Mais ce changement, est-il aussi radical qu’il en a l’air ?
« Il faut informer les jeunes pour leur permettre de prendre des décisions éclairées concernant leur santé sexuelle. Améliorer l’égalité des sexes ; réduire l’incidence du Vih/Sida et de la mortalité maternelle » a fait savoir ce vendredi M. Kevin Adomayakpor, lors d’un atelier d’échanges avec la presse dans le cadre du projet e-learning. Ce projet pilote d’une durée de deux ans vise 5000 élèves au Sénégal d’une dizaine d’établissements scolaires des régions de Dakar. Il va sensibiliser les jeunes écoliers sur leur santé sexuelle à travers les « Sms qui a déjà connu un succès énorme au Nigéria »a laissé entendre Kevin Adomayakpor. Pour cela, il pense qu’il faut renforcer les capacités des enseignants, des formateurs en y trouvant des solutions innovatrices. Pour apprendre à vivre au Sénégal, notre interlocuteur soutient qu’il faut utiliser les médias numériques pour enseigner la santé de la reproduction aux adolescents(e) et aux jeunes. Parler des questions de sexualité, il martèle qu’il faut utiliser les moyens de communication modernes, tels que le téléphone portable,l’ordinateur, l’internet. Cela, dit-il, pour « éduquer et informer les jeunes sur les questions précipitées ». Quelle est la meilleure réponse ? « One World Uk a initié au Nigéria, depuis 2007,Learning About Living(Lal) qui s’est penché sur ces problèmes dans les écoles et les centres communautaires à travers une version numérique » a répondu Kevin Adomakpor. Un levier qui,d’après lui,est une bonne chose pour apporter une réponse.
Sur la base de « cette expérience innovante au Nigéria et à la demande des autorités éducatives du Sénégal, One World a initié Apprendre a Vivre/Sénégal » martèle M. Kevin.
Au Sénégal, il indique que le curriculum « grandir en harmonie » constitue la nouvelle plateforme e-learning. Avant de poursuivre : « 22°/° des jeunes de 15-19 ans ont débuté une vie sexuelle ». Il note aussi une faiblesse des préservatifs lors des rapports sexuels à risque 52°/° chez les hommes et 36°/° chez les femmes. Selon ses explications ,la sexualité demeure un sujet tabou et, souvent les jeunes ne sont pas bien informés. « Il est nécessaire de soutenir la mise en place d’un environnement e-learning interactif » dit-il.
Des tabous encore tenaces Jadis parler du sexe était absolument un sujet tabou. Une fille se devait d’arriver vierge au mariage, faute de quoi, la famille entière risquait de perdre la face. Encore que maintenant, dans certains villages, on pratique la « preuve du drap ». C’est-à-dire que le lendemain de la nuit de noces, on exhibe le drap tacheté de sang, preuve de la virginité de la femme. En parler aussi était tout un problème. Une fille n’avait droit aux conseils de la maman qu’après le mariage. On dit que les temps changent et, effectivement, à cause de l’accès plus rapide aux informations – surtout à travers les médias et l’Internet – les gens semblent plus ouverts à la discussion sur le sexe.
Qu’à cela ne tienne, la version numérique en santé de la reproduction est bâti et utilisé par 5000 élèves dans 10 collèges et lycées et 3 espaces éducatifs non formels dans 2 régions du Sénégal (Dakar et Ziguinchor) et prés de 100 enseignants et 30 paires éducateurs formés à l’utilisation de la plateforme E leraning. Prés de 60 000 sms ont été envoyés par les jeunes pour avoir des informations en santé sexuelle et reproductive durant la phase pilote.