Alors que la réforme sur les institutions se transforme en chemin de croix pour la Majorité, voila qu'un revirement soudain du Sénat pourrait effrayer les partisans d'une Europe réellement "européenne". En cause, la suppression par les sénateurs, d'un amendement "rendant le référendum obligatoire pour l'entrée dans l'Union européenne de pays représentant plus de 5% de sa population" (source : LCI). Un "détail" qui obligeait la France à interroger ses citoyens si un pays comme la Turquie demandait à intégrer l'Europe. La suppression de cet article s'est faite à 297 voix contre 7, soit une quasi unanimité, les sénateurs trouvant cette idée discriminatoire et insultante envers la Turquie…

Le Sénat, traditionnellement de Droite, a donc supprimé le "garde-fou" ajouté et défendu par les députés… UMP ! Une suppression qui n'a été qu'un détail dans le détricotage systématique du texte proposé par l'Assemblée Nationale. Mais la "navette parlementaire", c'est à dire les lectures successives de la Proposition de Loi par les deux assemblées, donne normalement le dernier mot aux députés. Ceux-ci réintègreront-ils leur amendement ? Si c'est le cas, la Turquie se verrait répondre un "NON" franc et massif par les citoyens en cas de demande d'entrée, à n'en pas douter.

A noter entre autre dans ce détricotage, la suppression de l'entrée automatique du Président de la République sortant au Conseil Constitutionnel. Jean-François Copé s'est fendu d'une critique envers les choix faits par les sénateurs. Il s'est dit "choqué", de ce qu'il a laissé entendre comme un manque de "considération" envers le Président.

Si l'UMP a souvent joué sur la cacophonie présente au PS, cet évènement démontre que la Droite est loin d'être unie, même si elle tente de s'en donner l'apparence.