Depuis quelques années, la presse économique prévoit des temps difficiles pour le secteur bancaire en Suisse qui doit mettre en place – outre les mesures de régulation des banques à la suite de la crise financière – un certain nombre de nouvelles réglementations en lien avec la lutte contre l’évasion fiscale.
Pourtant, les chiffres du secteur montrent que les banques suisses ont su s’adapter à ces nombreux changements réglementaires, et elles ont pu maintenir leur rang de leader dans les activités de banques privées.
La dernière étude du cabinet de conseil Deloitte semble attester que la place financière suisse n’est pas bouleversée outre mesure par l’instauration de l’échange automatique d’informations pour ses clients étrangers avec les autorités fiscales internationales.
Il y a bien eu quelques mouvements stratégiques, qui peuvent s’apparenter à une volonté de consolidation, comme le processus de revente des filiales de la Banque privée genevoise Pasche, ou encore l’acquisition par le groupe bancaire SIZ de la banque privée suisse de Royal Bank of Canada (RBC).
Mais dans l’ensemble, il apparaît que la mise en place de ces régulations plus contraignantes n’a pas pour autant fait fuir les particuliers fortunés.
En effet, la Suisse reste la première destination des fortunes privées, avec plus de 2000 milliards d’euros d’actifs offshore, soit 26% du marché mondial. Mais en ajoutant l’argent qui appartient à des résidents en Suisse, soit près de 2000 milliards d’euros, le total de la masse sous gestion détenue par les établissements bancaires helvétiques atteint environ 4000 milliards d’euros.
Par ailleurs, dans un rapport d’une quarantaine de pages, publié il y a quelques semaines, l’Association suisse des banquiers (ASB) et la société de conseil The Boston Consulting Group annonçaient d’honnêtes perspectives de croissance pour les banques installées en Suisse. Leurs revenus devraient croître de 2,5 % par an jusqu’en 2018. Le secteur bancaire suisse a encore de beaux jours devant lui.