Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon et l’équité

Des élections particulièrement importantes se déroulent en Thaïlande. Une fois de plus les sujets de sa Majesté sont appelés aux urnes pour désigner leurs députés, mais surtout pour renforcer, auprès de l’opinion occidentale, l’image démocratique d’une des dictatures les plus insidieuses.

Snapshot aujourd’hui sur Facebook.
Pourquoi les partisans d’Abhisit se gêneraient-ils

Le 15 juin, alors que tous les sondages donnent Yingluck Shinawatra favorite aux législatives, le chef de l’armée demande au pays de ne pas voter comme lors des quatre précédents scrutins, remportés par l’opposition plus ou moins proche du dernier Premier ministre élu démocratiquement en Thaïlande : Thaksin Shinawatra.
L’actuel chef de l’armée, Prayut Chan-O-Cha, a promis de ne pas se mêler des élections, mais il s’est livré récemment à une attaque violente de l’opposition, en demandant au peuple de choisir les bonnes personnes le 3 juillet.
Les militaires ont effectué des missions ces dernières semaines, en particulier dans le nord-est du pays, région où les partisans de Thaksin sont majoritaires, officiellement pour promouvoir les actions de la monarchie. Quatre d’entre eux ont été arrêtés pour intimidation des électeurs (même la police locale est rouge, malgré l’épuration conduite par le vice-Premier ministre Suthep chargé de la sécurité intérieure et de la répression !).

Le 2 juillet, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a lancé un appel à des élections " équitables, crédibles et pacifiques ".

Plus de 400.000 pages Internet bloquées, plus de 10.000 sites Internet interdits, tous les médias d’opposition fermés : presses, radios communautaires, télévisions, La censure que renforce l’auto-censure, pour tous les moyens d’information, un pilonnage intensif contre les Rouges par les trois chaines TV de l’armée, celles du gouvernement et celles des grands groupe privés. 

Et l’incroyable secrétaire général de l’ONU, le bras séculier de la mondialisation néo-libérale, parle d’équité.
Plus de 170 opposants, membres de l’opposition des Chemises rouges pour l’essentiel emprisonnés pour un prétendu crime de lèse-majesté, plus de 300 prisonniers politiques accusés de terrorisme enfermés dans les geôles d’Abhisit, des membres du parti Pua Thai victimes d’attentats, certain tués.

Et le commanditaire par délégation des tueries en Cote-d’Ivoire et en Libye, Ban Ki-moon lance un appel à des élections crédibles !

En mars de cette année , Thanthawut Taweewarodomkul [http://asiancorrespondent.com/59055/will-election-twitter-ban-deal-new-blow-to-freedom-of-speech-online-in-thailand/] administrateur d’un site lié aux Chemises rouges , Nor Por Chor USA, a été condamné à 13 ans d’emprisonnement. Il était jugé pour crime de lèse-majesté et violation du Computer Crime Act. [http://fr.rsf.org/thailande-13-ans-de-prison-pour-3-messages-17-03-2011,39816.html].

En mai, Reporters sans frontièresttp: [http://fr.rsf.org/thailande-le-lese-majeste-utilise-comme-02-05-2011,40120.html], pourtant proche de la CIA et de l’ONU,  s’inquiètait du sort de Somyot Pruksakasemsuk, rédacteur en chef du magazine Voice of Thaksin, arrêté par le Departement of Special Investigation (DSI) le 30 avril 2011, puis placé en détention provisoire par la cour criminelle de Bangkok. Le 2 mai, Somyot Pruksakasemsuk a été inculpé de crime de " lèse majesté " et s’est vu refusé sa liberté sous caution par la cour. deux exemples parmi des dizaines.

Aujourd’hui, dimanche, il est interdit d’utiliser les réseaux sociaux comme Facebook [http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5jwNJR5kIQzKcYtE3U1KqWErMbbCg?docId=CNG.4b2d4bf2e39a55ee783f188545c7739a.41], pour parler de politique, entendez quand on est du côté des partisans de Yingluck Shinawatra. Outre les cyberscouts bénévoles, 100.000 cyber-policiers ont été mis en place pour traquer les opposants en espionant SMS, Internet et téléphones portables.
La campagne s’arrête officiellement samedi à 18 h et la police a mis en garde samedi contre une infraction à cette règle par l’intermédiaire de Facebook ou Twitter.
" Tout candidat ou même tout citoyen ordinaire qui inciterait d’autres personnes à voter pour quelqu’un risque six mois de prison ou une amende de 10.000 THB (225 EUR ou les deux ", a prévenu le porte-parole de la police.
Les partisans du Premier ministre qui a ordonné de tirer sur les manifestants au printemps 2010, eux ne se gênent pas sur Facebook,  la preuve :

 

Dernièrement, la très onusienne Amnesty International, à lancé une attaque contre les partisans de Thaksin au sujet de la guerre à la drogue que celui-ci a mené sans trop de discernement il y a plus de sept ans. L’AFP s’est empressé de reprendre le coommuniqué d’AI à son compte sous le titre La " guerre contre la drogue " de Thaksin hante toujours la Thaïlande [http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5izr1On-6z7QrfyvF62PDVtTcA99Q?docId=CNG.5ef010d4b240fd4522904100356eae0b.5f1]! On peut y lire : " Il est ‘assez effrayant’ de voir que les responsables d’une politique qui a encouragé l’impunité des forces de sécurité puissent retrouver le devant de la scène, estime ainsi Benjamin Zawacki, d’Amnesty International, alors que Yingluck caracole en tête des sondages. ".
Est-il utile de préciser que Amnesty International a un statut consultatif auprès des Nations unies (ONU), de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et du Conseil de l’Europe… [http://www.aidh.org/ONG/Amnesty.htm] et que c’est un ami d’Abhisit qui préside le Conseil des droits de l’homme des Nations unies [http://www.facebook.com/group.php?gid=122283734463490]. Elle est proche de Ban Ki-moon… qui n’ignore rien de ses déclarations peu équitébles au sujet des élections thaïlandaises.
Est-il nécessaire de rappeler le soutien constant de l’AFP aux dictatures qui se sont succédées depuis 1932 au Pays du sourire ?

Naturellement, les marionnettes du gouvernement du Parti Démocrate et lmeurs marionettistes de l’armée ne vont pas bourrer des urnes ou trafiquer le nombre de votes au bénéfice de leurs godillots du Parti Démocrate. Ce serait trop gros, trop visible et qu’ils seraient rapidement démasqués. Aussi depuis le coup d’État de 2006, ils ont entrepris une guerre d’usure pour détruire le parti Thai Rak Thai de Taksin et le parti Peua Thai qui lui a succédé. Les tribunaux et la Commission électorale ont oeuvré pour enlever, croyaient-ils, toute chance de victoire électorale aux Chemises rouges. La corruption et les menaces ont le retournement de chemise des politiciens qui ont  changeé de camp et permis au candidat de l’armée de devenir Premier ministre. La censure et l’utilisation de la loi 112 de lèse-majesté contre les opposants ne sont pas inutiles à leur fin. Mais ce n’est pas suffisant,  les militaires ont également eu recours à la violence sanglante et aux menaces.

Le général Sansern Keawkamnurd, promu général après ses prestations durant la répression de 2010, porte-parole de l’armée, a annoncé que l’armée accusaient Jatuporn Prompan et deux autres dirigeants chemise rouge (Wichien Kaokum et Rambo Isarn) de " lèse majesté " suite à la manifestation du 10 avril à Bangkok. Jatuporn est accusé d’avoir " insulté la princesse " en disant que lui aussi aimerait bien être interviewé à la télévision par le même présentateur. Le porte-parole du Parti Démocrate, Teptai Senpong, soutient encore, aujourd’hui, l’accusation des militaires.
L’armée a menacé ceux qui essaient de faire campagne pour l’abrogation de la loi de lèse majesté (article 112) et a exhorté les thaïlandais à la délation, et a " prévenir " ces activités.
C’est l’armée qui détient le véritable pouvoir en Thaïlande. Elle utilise la monarchie pour légitimer ses actions. Cela explique pourquoi l’armée est tellement pointilleuse dans la prétendue défense de la monarchie et l’utilisation de l’article 112  contre les militants de l’opposition démocratique.

Et Ban Ki-moon  a lancé un appel à des élections pacifiques.