80 milliards de dollars par ans, c’est ce que rapporte le commerce des antidépresseurs. Le danger de ces pseudos-médicaments a été occulté pour des histoires de profits scandaleux, selon un fonctionnement bien rodé depuis 1969.




Pour véritablement comprendre l’ampleur du désastre international que représente le marché des antidépresseurs et apparentés, il est instructif de commencer par regarder comment ont fonctionné les Etats-Unis sur ce terrain depuis des années.

Je ne reviendrais pas sur les débuts de l’industrie pétrochimique, quand l’ancêtre Rockfeller a découvert qu’il pouvait vendre une fiole de pétrole brute 2 dollars à des paysans sous le nom de Nujol, un "excellent" médicament miracle contre la constipation… dont les effets dévastateurs avaient été passés sous silence vu que des sénateurs comme Royal S. Coperland de New York était payé 75 000 dollars par an pour promouvoir le Nujol… le ton était lancé.

Mais en fait, la formidable expansion des antidépresseurs suit un plan bien établi en 1969, lors d’un colloque psychiatrique et pharmaceutique qui fut relaté cette même année dans le livre de deux psychiatres américains (Nathan S. Kline et Wayne O. Evans) "Les Drogues psychotropes en l’an 2000, utilisation par des humains normaux".

Wayne O. EVans, s’exprimait ainsi au cours de ce colloque, en parlant de l’avènement des antidépresseurs : "Nous voyons aujourd’hui un potentiel accru pour pouvoir pratiquement opérer un contrôle total de l’état émotionnel et mental humain, et de la volonté d’agir de l’homme".

La collusion a été inévitable. Le monde psychiatrique n’était absolument pas considéré dans l’univers médical, et les psychiatres avaient tout intérêt à ce qu’on leur octroie à eux aussi "de vrais médicaments" pour soigner ce qui n’était pas alors réellement considéré comme des maladies. Les laboratoires pharmaceutiques, eux, avaient tout intérêt à ce que les psychiatres soient considérés comme de vrais médecins, afin de pouvoir légitimer leurs molécules aux effets "secondaires" nombreux autant que tragiques.

Savez-vous que sur chacun des antidépresseurs disponibles, on peut trouver écrit en petit les effets secondaires suivants : "nausées, prise de poids, anxiété, troubles cardiaques, augmentation des tendances suicidaires, etc." Pensez-vous que ces effets soient si "secondaires" ?

Il n’existe pas d’effet secondaire, il n’existe que des effets, et ceux qui ne nous plaisent pas sont appelés secondaires, même s’ils sont toujours là. Bon, je m’égare.

Revenons-en au fonctionnement de la mise sur le marché.

Aux Etats-unis, la mise sur le marché d’un médicament doit être approuvée par la FDA (Food and Drug Administration). Quatre étapes sont prévues pour étudier ce médicament. Les 3 premières sont censées être des études cliniques, la quatrième n’est autre qu’une observation des résultats une fois que la molécule est mise sur le marché. Cette quatrième étape dure entre 7 et 10 ans, ce qui veut dire que lorsque vous prenez un médicament qui a moins de 7 ans, vous êtes un cobaye.

Les trois premières étapes sont en général effectuées par des psychiatres payées par la firme pharmaceutique.

Je lisais dernièrement un écrit de Shane Ellison, qui est un ancien chimiste du laboratoire Eli Lilly : "Ils font ce que j’appelle un trucage de statistique. Ils dénaturent les faits pour que tout semble merveilleux. En fait, nos études de laboratoire montrent que ces psychotropes tuent. De plus, ils créent les troubles qu’ils devraient soigner."

Je vais vous donner un exemple de statistiques truquées. En 2004, Le Cymbalta, antidépresseur actuellement sur le marché, était testé au cours d’une étude clinique de 6 semaines sur des sujets non dépressifs. Lors de l’étude, il y a eu 11 tentatives de suicide, et 4 suicides effectifs. L’un de ces suicides a fait grand bruit aux Etats-unis, celui d’une adolescente de 19 ans, Traci Johnson.

Lorsque le questionnaire de fin d’étude clinique fut remis à la FDA, toutes les questions relatives aux comportements suicidaires avaient été omises. Donc les résultats ne prenaient pas ce facteur en compte. Le Cymbalta a été approuvé par la FDA.

Ce qu’il faut savoir sur la FDA, c’est qu’en 1992, le Congrès Américain a voté une loi permettant a un laboratoire de verser 100 000 dollars à ladite FDA pour "accélérer" l’approbation d’un médicament pour le marché.

La majorité des hauts responsables de la FDA sont eux-mêmes des psychiatres financés par les laboratoires pour des interventions lors de colloques en tant qu’orateurs, à des tarifs avoisinant les 10 000 dollars de l’heure. La double fonction est parfaitement autorisée en ce qui les concerne.

C’est finalement peu payé, lorsqu’on sait que les les 5 antidépresseurs les plus vendus (sur 174 sur le marché) à eux seuls rapportent 18 milliards de dollars par an. Le Zyprexa chaque jour rapporte 12 millions de dollars. En tout c’est 80 milliards de dollars par ans que rapportent le commerce de ces molécules.

Pour dire vrai, vous pouvez aussi vous retrouver sous antidépresseur sans le savoir. Le Prozac, quand il a commencé à rapporter moins, a changé de nom et s’est appelé le Sarafem. Il a aussi changé d’indications. L’antidépresseur Wellbutrim a changé de nom et s’est appelé Zyban, et on le prescrit aux fumeurs qui souhaitent arrêter de fumer. Le Cymbalta dont nous avons parlé plus haut est devenu Yentreve, et est prescrit pour… l’incontinence urinaire !

Le tout fait l’objet d’une double campagne marketing : campagne pour vendre le produit, et campagne pour persuader la population qu’elle souffre de troubles nécessitant une prise en charge.

Quid de la France ? Qui a remarqué la campagne anti-dépression financée par le Ministère de la Santé ? Qui a remarqué que la majorité des études sur lesquelles l’Inserm se base sont des études américaines. Qui sait que l’AFSSAP (qui autorise la mise sur le marché de ces médicaments) fonctionne exactement comme la FDA, et s’appuie aussi sur les mêmes pseudo-études ? Qui a remarqué que cette même AFFSAP avait cette année autorisé les prescriptions de Prozac aux enfants, alors que mêmes les études utilisées stipulaient que les risques de suicide étaient grandement augmentés, et que les enfants risquaient des troubles de leur développement sexuel ?

A défaut de me croire, renseignez-vous, mais pas auprès de votre laboratoire pharmaceutique, ni de la FDA, de l’AFFSAP… ou d’autres sbires.