Ce n’est plus un secret, le président Français Nicolas Sarkosy n’en finit plus de faire parler de lui sur la scène de l’insécurité et notamment de la ségrégation, les allégations le comparant à un ancien chef de l’état Français connu pour ses mesures ségrégationnistes allant bon train.

Ces derniers jours, l’ONU part le biais de son comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) à elle aussi mis les pieds dans le plat en jugeant assez explicitement les frasques et paroles du président Français.


Rappelez vous, le 28 Juillet, le Président Sarkosy, jetait un premier pavé dans la mare, en indiquant que les camps de Roms serait démantelés au plus vite et tablé sur la suppression de 300 camps sur une période de 3 mois. Le 6 Aout, le premier d’entre eux, à Saint Etienne, est vidé de ses occupants par 120 policiers et CRS peu avant l’aube. Moins de 7 jours plus tard, le nombre de camps vidés ne cessent de croître pour atteindre le chiffre de plus de 40 camps.

Alors oui, les camps en tant que telles pouvaient présentés des risques pour la santé de leur occupants tant les habitations étaient pour la plupart, dîtes de fortunes. Oui, les Roms, se sont installés sur des terrains appartenant aux communes sans forcément que celles ci en soient informées ni qu’elles aient émis d’accord, mais pour autant une telle rafle est elle décente pour la condition humaine?

 

Je suis tout à fait d’accord pour dire que les démantèlements de camps, n’ont pas commencé le 06 Aout 2010, loin de là d’ailleurs, mais cette fois ci, ce qui fait une vraie différence par rapport aux démantèlements ponctuels comme c’était parfois le cas auparavant, c’est que les résidents de ces camps reçoivent des notifications afin qu’ils quittent le territoire Français et donc des avis d’expulsions. Pour rappel, les Roms, sont des citoyens natifs de Roumanie, un pays qui fait entre autres partie de la communauté Européenne et donc de l’Union Européenne. Pour mémoire, l’Union Européenne fonctionne sur un principe de libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Alors dans ce cadre et au travers de ces expulsions sauvages et stigmatisantes de la population Roms, la France ne remet elle pas en cause ouvertement le principe de libre circulation qu’elle à elle même ratifiée?

Rappelons par ailleurs que le décret N°94-211 daté du 11 Mars 1994 modifié par le décret N°98-864de Septembre 1998 de l’état Français établi clairement que les ressortissants des Etats membres de la communauté Européenne et bénéficiaire de la libre circulation des personnes à l’intérieur des Etats conjointement membres n’ont pas besoin de titre de séjour pour résider dans l’un des pays de la dite communauté à condition que ce pays est ratifié la convention Européenne comme l’ont fait la France et la Roumanie.

 

Qui plus est, il faut savoir, que bien que les communautés Roms qui résidents dans le camps aient été en parti reconduits bien sagement par les avions affrétés par l’Etat Français dans leur pays d’origine, une partie de ces habitants n’a pas fait le voyage, est réside toujours sur le territoire Français, sans domicile, celui ci ayant été enlevé par les forces de l’ordre lors de l’évacuation et se retrouve donc dans une détresse indécente et inhumaine. L’état n’ayant pas trouvé de solution pour palier à ces situations les à laissé dans leur désarroi et c’est maintenant les mairies qui font preuve de solidarité en ouvrant les gymnases et autres installations municipales afin que ces familles rejetés puissent se mettre à l’abri des conditions météorologiques comme c’est notamment le cas à Choisy le roi ou le maire à décider d’ouvrir grandes les portes du gymnase municipale acceptant malgré tout que cette situation n’est pas pérenne.

 

Devant une telle situation, cumulée aux déclarations fracassantes du président sur la déchéance de nationalité, stigmatisant à demi mots à peines voilés les populations maghrébines et celle de religions islamiques, les boucliers républicains se sont levés de tous bords, le FN déclarant notamment que le Président cherchait à conquérir un électorat d’extrême droite, tandis que la Gauche criait au scandale et se hâter dans les comparaisons nazistes et pétainiste.

 

ddh.jpgLundi 09 Aout, la commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) qui est je le rappelle une institution d’état ayant un rôle de conseiller auprès du Président, se déclarait, «préoccupée par la succession de déclarations officielles de caractère discriminatoire à l’encontre des gens du voyage, des Roms, des «Français d’origine étrangère».

 

Les agissements de ces derniers mois, et surtout ceux de ces dernières semaines, commencent donc à diviser, au sein même des institutions d’états qui reconnaissent que par ces nouvelles déclarations et de ses nouveaux projets, le pouvoir politique crée une scission des citoyens et de leur droit, allant jusqu’à déclarer que ces projets crée une distinction entre les Français et de sang et les Français de sol remettant ainsi en cause le principe même et pourtant constitutionnel de l’égalité entre tous citoyens.

 

marianne.jpgLe Mercredi 11 Aout, c’est le quotidien Marianne qui lançait à nouveau la polémique, titrant « le Voyou de la République » avec la photo de Nicolas Sarkosy, provoquant de vives réactions du côté de la majorité. Nadine Moreno elle même montait au front, et posait la question « Où est le respect envers le chef de l’Etat qui a été élu au suffrage universel et mène une politique pour laquelle il a été choisi et sa politique validée ? « , tandis que pour le député UMP Lionnel Luca, "Rien ne justifie l’outrage au président de la République élu démocratiquement. Rien ne justifie l’insulte à l’homme politique qui bafoue également ceux qui l’ont élu" , cela signifit il que les Français ne doivent rien dire malgré des propositions anti républicaine de son illustre représentant? Le citoyen Français n’est il bon que à voter tous les 5 ans et doit il ensuite attendre à nouveau 5 ans avant de faire valoir son droit d’expression?

 

onu.jpgLe Mercredi 11 Aout toujours et le Jeudi 12 Aout, c’est l’ONU donc, comme indiqué en préambule de cet article qui venait faire son propre constat de la politique Française, et qui après moultes constations n’a pas manqué de critiqué ouvertement la politique en vigueur, dénoncent un manque manifeste de volonté politique dans sa lutte contre la discrimination (rien d’étonnant) et s’est dîtes "inquiète quand à la recrudescence des actes racistes dans le pays des droit de l’Homme".

Le But de cette visite, je le rappelle, était de faire un constat du pays dans le cadre de l’examen périodiques des pays ayant ratifié en 1965, la Convention International contre toutes les formes de discriminations raciales. Autant dire que ceux ci ne pouvaient pas mieux tomber, en cette période plus que agitée sur un tel sujet. Concernant les déclarations faites par le Président lors de son intervention à Grenoble, la commission s’est montrée plus véhémentes déclarant que ses propos avaient une incitation à la haine raciale et s’est montré inquiète face à la recrudescence notable des actes et paroles liés aux racismes et à la Xénophobie.

Alors bien entendu de tels rapports n’ont fait que raviver la flamme encore chaude des défenseurs et attaquants de la politique gouvernemental et les réactions de tout bords ne ce sont à nouveaux pas faites attendre.

Parmi l’opposition, les élus de Gauche ont déploré vivement « l’image exécrable » renvoyée par la France concernant sa politique d’immigration, tandis que du côté des droits de l’homme Français le constat de « durcissement de la xénophobie » à été passée au « grill » par l’ONU.

ump.jpgLe discours cependant est légèrement voir complètement différent du côté de l’UMP et de son porte parole Dominique Paillé, qui remet en cause la légitimité du comité choisi estimant que celui ci est composée "avec des gens qui viennent de pays qui ne respectent absolument pas les droits de l’homme", en ajoutant catégoriquement que « L’ONU se trompe » et que « Il y a, d’une part, ce qui est pointé du doigt par des experts qui sont à cent lieues des réalités et, d’autre part, la politique que nous menons qui est efficace et qui garantit les libertés »

L’UMP fait donc front, le député du Nord, Christian Vanneste attestant , « Tous les pays qui en font partie (ndlr: de la commission) ne sont pas des exemples de démocratie vivante ni des exemples du respect des minorités : l’Algérie, la Russie, la Roumanie, qui traitent très mal les Roms chez eux – il faut voir dans quel état ils sont lorsqu’ils viennent chez nous."

 

Nul doute que à 6 mois de la prise de pouvoir du G20, par la présidence de Nicolas Sarkosy, les prochaines semaines risquent d’être médiatiquement agitées sur le plan national et international. Par ailleurs, les prérogatives qui seront remises par la commission de l’ONU à la fin du mois risquent de nous proposer à nouveau de belles sorties médiatiques de la part de nos dirigeants, qui plus les mois passent, plus sont esseulés sous la tapisseries de l’Elysée.

Espérons maintenant que le conseil d’état sera calmé les ardeurs de certains de nos décideurs sous peine de voir la France clouée au piquet comme un mauvais élève dans la classe des droits de l’Homme. Pour l’anecdote, rappelons que l’Etat Français n’a pas manqué ces dernières années de juger les pratiquent outrageuses de la non application de droits de l’homme en Chine ou dans les pays du Golfe, n ‘hésitant pas à se promouvoir en exemple de la dite liberté…triste ironie quand on y pense.