En temps normal, le dimanche, surtout pour ceux et celles qui n’ont pas la chance d’avoir deux jours consécutifs de repos par semaine, est LE jour durant lequel on peut s’adonner à la grâc….ieuse matinée.Mises à part les ingrates tâches ménagères auxquelles nous sommes tous confrontés, cette journée nous permet de nous délasser, de sortir, de lire ou de zapper les chaines de télévision, avachis sur notre canapé .

 

Regarder les émissions culturelles est une excellente manière d’apprendre dans l’oisiveté, lové, tel un gros chat, entre les rayons du soleil.

 

Hier, en changeant frénétiquement de chaîne, je suis tombée sur un reportage qui parlait du safran, cette épice concoctée à partir du crocus. La quantitié de fleurs nécessaire pour recueillir quelques grammes seulement de cette poudre rouge au goût amer et "au parfum de foin" donne au safran une très grande valeur. Il est aujourdhui en vente en grande surface sous la forme de dosettes très onéreuses.

 

Le safran vient de la langue arabe , "asfar", signifiant le mot jaune , car, une fois cuisinée, cette épice donne une couleur dorée aux mets. Pour la première fois utilisée au Moyen Orient , le safran n’est pas simplement un ingrédient de cuisine , il a également des vertus médicinales, artistiques, symboliques et rituelles.

 

Sans aller plagier les sites ou livres qui en retranscrivent l’histoire et toutes les utilisations pouvant en être faites, cet article a pour but essentiel de rendre hommage à cette épice unique.

 

On utilise principalement le safran sur le plan culinaire. Ainsi les plats indiens, asiatiques ou du Moyen Orient, on retrouve cette épice, même en infime quantité dans une majorité de préparations. A noter également que la cuisine européenne s’est entichée également de ce bijou naturel , comme par exemple les classiques espagnols, et la paella, dont le riz jaunit de plaisir à son contact.

Au Maroc, on le retrouve dans les tajines, les boulettes de viande ou encore mélangé à des plats de poisson, accompagné de navets, coriandre, carottes, ail et autres secrets de fabrication.

 

Le safran est également connu pour avoir beaucoup de vertus médicinales…il lutte contre le cancer, la variole, la peste bubonique, les problèmes digestifs, et il est également un puissant antioxydant.

 

Enfin, il est utilisé comme colorant. Ainsi dans l’Egypte ancienne, où on lui prêtait également une grande importance dans les rituels religieux notamment de par ses propriétés hallucinogènes (consommé à forte dose), le safran colorait les fresques et les oeuvres d’art.

En Inde, on colorait les costumes des nobles et des hauts dignitaires avec cette épice. Les indigents, "intouchables" , étaient ainsi dissociés socialement de ceux  qui avaient le pouvoir. La structure en castes de ce pays trouvait en cette épice une manière de s’exprimer visuellement.

 

Enfin, que ce soit en Egypte (Cléopâtre prenait des bain à l’essence de safran) ou ailleurs dans le monde, cette épice trouve une utilité dans les cosmétiques et les parfums…

 

Aujourd’hui, la consommation du safran se démocratise. Avec la mondialisation, et les échanges culturels, les métissages , et le renouveau de la cuisine, grâce à sa commercialisation en dosettes, qui permet une optimisation de son usage, le safran n’est plus réservé à l’élite…

 

Ainsi, lorsque vous aurez quelques paillettes de cet or rouge dans votre assiette, savourez votre chance de goûter un plat au parfum sacré…Il n’en sera que meilleur!