Il est arrivé! Petite boule de plumes marron et rouge, fulgurance du décollage. Œil rond ,noir, vif et curieux, petit ventre rond et dodu, jambes graciles et fines.

 Il sautille dans l’herbe jaunie par l’été, picore une ou deux olives tombées par le vent, redécolle telle une fusée, se perche, penche la tête à droite, à gauche, écoute, repart, revient, redécouvre son territoire dont la chaleur l’avait chassé. C’est son chant qui m’a alertée ! Il se perche pas trop loin, mais pas trop prêt tout de même, et telle une diva lance ses trilles et roucoulades.

 Il est le signe incontestable que la froidure va s’installer. Chaque année c’est la même chose, son arrivée prédit avec certitude la baisse des températures.

Vite! Sus aux pulls, chaussettes, bonnets écharpes, gants, mitaines, sans oublier la bouillotte et le petit édredon posé là juste sur les pieds. Vive les bons petits plats qui tiennent au corps, pot au feu, cassoulet, choucroute et autres plaisirs du palais. Les vins lourds et capiteux à la belle robe rubis.

Cet oiseau si peu farouche, fait pourtant partie des plus agressifs. Ainsi les mâles peuvent se battre à mort pour défendre leur territoire.

Il vit seul durant l’automne et l’hiver, séparé de sa femelle, d’où son chant si triste et nostalgique !

Il repartira de la même façon un beau jour de mars, signe certain que la chaleur va arriver, nous abandonnant à elle.
Mais comment fait-il avec son minuscule cerveau pour connaître la météo sans se tromper, alors que nous avec toutes nos cellules grises nous sommes incapables de prévoir le temps de demain!