Avant toute chose, j’aimerais préciser que je n’aime pas du tout les zoos traditionnels, où les animaux sont enfermés dans des cages et devant lesquels les humains défilent… je ne suis pas loin de faire mienne la citation d’un psychologue que j’apprécie énormément, Boris Cyrulnik, qui dit: "Le jour où l’on comprendra qu’une pensée sans langage existe chez les animaux, nous mourrons de honte de les avoir enfermés dans des zoos et de les avoir humiliés par nos rires."

Le Rocher des Aigles, à Rocamadour, se trouvait à une vingtaine de kilomètres de mon lieu de villégiature en juillet, et, après avoir visité le site internet, nous avons décidé de nous y rendre.

Déjà, il s’agit d’un parc labellisé "écoparc". C’est loin d’être un zoo au sens basique du terme, même s’il y a des cages… j’y reviendrai.

Le Rocher des Aigles est avant tout un endroit où les rapaces (et aussi les perroquets), sont protégés. Beaucoup des espèces qui y résident sont en effet en danger d’extinction, et dans le parc, depuis 30 ans, 40 espèces de rapaces se sont reproduites et ont été elevées. On sait d’ailleurs que des animaux malheureux ne se reproduisent pas en captivité…
Selon la situation de l’espèce, les petits vont être élevés dans le but de se reproduire afin de sauvegarder l’espèce, ou alors pour participer aux spectacles.
En tout, 1500 jeunes oiseaux sont nés depuis 10 ans au Rocher des Aigles.

On ne visite pas la "nursery", le centre de reproduction, mais en passant devant, nous avons aperçu dans une couveuse, à travers les vitres, un aigle ravisseur (ainsi appelé parce qu’il vole les proies des autres, le coquin), de quelques jours, et un bébé chouette hulotte, avec une tête pas possible (deux yeux noirs et ronds au milieu d’une boule de plumes).

Il faut que je vous avoue que j’ai une énorme fascination pour les rapaces. En bretagne où je vis, on aperçoit de temps en temps des buses… mais dans le Lot où je viens de passer 10 jours, des rapaces en vol, on en voyait sans arrêt. J’ai failli mettre la voiture dans le décor à force de les admirer.

Nous sommes arrivés au parc vers 15 heures, après la visite de Rocamadour. L’entrée est de 9€ pour les adultes, ce n’est certes pas donné, mais quand on sait qu’en plus de notre plaisir, on participe à la sauvegarde d’espèces menacées, et même de la forêt tropicale (j’y reviendrai), on met facilement la main au portefeuille.



Quand nous sommes arrivés, un spectacle se terminait. Nous avons attendu, puis nous sommes installés le long des balustrades qui longent la vallée. Il y a aussi des places assises en face, mais l’avantage d’être debout le long des balustrades, c’est que l’on voit bien mieux les rapaces voler, partir et revenir.
Une personne du parc commente le spectacle et nous apprend une foule de choses. Je dois avouer que nous n’avons pas résisté au plaisir d’assister à deux spectacles de suite, et c’est la même personne qui animait… eh bien son commentaire ne varie pas d’un iota, ça doit être un peu ennuyeux pour lui à la longue…

Lors du spectacle, on admire de nombreuses espèces de rapaces, qui semblent en totale connivence avec les fauconniers: des condors, des aigles, des vautours, des buses, des milans, des faucons… ils volent, pêchent, fondent en piqué, il y en a un petit qui casse devant vous un oeuf d’autruche en saisissant une pierre dans son bec, pour prendre son repas… pour qui aime les rapaces comme moi, c’est plus d’une heure de magie, quasiment la bouche ouverte devant tant de majesté et de beauté. Les oiseaux sont libres, ils partent parfois très loin dans la vallée, mais avec leur vue qui porte à des kilomètres, peuvent apercevoir un signe de l’animalier à tout instant.

Il faut savoir que le parc a établi un partenariat avec une ville mexicaine (Catemaco), afin de préserver la forêt tropicale. Le parc ne reçoit absolument aucune subvention, et c’est donc le prix du billet qui permet à la fois la sauvegarde des oiseaux, et ce travail dans la selva sauvage où l’association travaille à la réintroduction des singes hurleurs.

Lors du spectacle, quelques moments amusants, quand un rapace nous marche sur les mollets (ça griffe!), ou alors qu’un autre, un petit, marche sur nos têtes.

Une deuxième partie du spectacle présente des perroquets, qui enchantent le regard par leurs couleurs chatoyantes… le guide nous raconte que ces oiseaux sont ébouillantés vivants pour leur ôter leurs plumes afin de confectionner des tableaux, et appelle chacun, lors de ses voyages, à être un touriste et un citoyen responsable qui sait "penser" avant de "dépenser".
On peut ainsi admirer en vol divers cacatoès, gris du Gabon, amazones, aras…
Les enfants ont la possibilité de leur donner une graine de tournesol à grignoter.

Deux spectacles desuite donc, et autant de plaisir au deuxième, il y avait moins de monde et donc on aura le droit de se faire marcher sur la tête, au premier ce n’était que pour les enfants!

Ensuite, on fait le tour du parc, où les oiseaux qui participent aux différents spectacles, à tour de rôle, sont dans des cages, mais des cages qui ont été construites pour le bien-être de l’oiseau, de l’intérieur vers l’extérieur, ce qui fait que c’est le visiteur qui doit faire l’effort de voir l’animal, qui peut lui se cacher s’il le souhaite. Ok, les cages on n’aime pas, mais ces oiseaux sortent tous les jours et volent en liberté… J’ai mis des photos, ils rivalisent tous de beauté.

Ce parc est recommandable à de nombreux points de vue, et je conseille aux personnes en vacances dans la région de s’y rendre, pour leur bonheur, et celui de leurs enfants!

Merci de m’avoir lue.