A une heure où l'utopie paraît largement détournée par la communication publicitaire, un petit come back semblerait une bonne chose.
Le projet en a fait sourire plus d'un et ceux là même qui souriaient se sont parfois détournés. Le site Bibliovora, spécialisé essentiellement dans la critique littéraire, prenait à sa création le pari de commenter toute la littérature de toutes les époques, tous les pays et tous les auteurs. Projet ambitieux et peut-être insurmontable s'il en est mais qui continue à vivre.
Bibliovora est un peu comme un rêve de gosse mais ce type de rêve-là, on l'oublie parfois, noyé qu'il est dans les publicités. Car l'exhaustivité et l'utopie d'un monde empli d'ubiquité sont des thèmes phares d'aujourd'hui. Le google Livres devait être la référence incontournable en matière de livres dans le monde tout comme Gallica devait l'être en France. Mais derrière une présentation marketing poussée, la réalité est qu'aucun des deux ne peut proposer la littérature mondiale du domaine public.
De même des sites de e-commerce de particulier à particulier qui font miroiter un monde où les objets et les services circulent, oubliant de préciser que l'Internet n'a pas su absorber tous les besoins des gens. De nombreux objets ne sont pas vendus, ni échangés et ne trouvent parfois jamais donneurs. Tandis qu'au loin, certains doivent trouver hors de l'internet l'objet qu'ils cherchent depuis si longtemps.
Bibliovora est donc un doux rêve un peu enfantin. Mais il fait paraître épisodiquement des critiques et continue d'être alimenté. Les rêves qui perdurent sont une magie en voie de disparition.