Avant le premier tour des régionales, le président avait juré ses grands dieux qu’il n’y aurait pas de remaniement ministériel. Seulement voilà, la déroute des élections est telle qu’il va devoir envoyer un signe fort vers cet électorat de droite qui lui a fait défaut.

Il y a fort à parier que ce sont les ministres dits « d’ouverture » qui vont être sacrifiés sur l’autel de l’efficacité. Le premier visé est évidemment Bernard Kouchner qui ne s’est guère investi dans cette élection et Fadela Amara qui tient parfois des propos pas très solidaires de ses petits camarades.

Quelques députés UMP nostalgiques du chiraquisme appellent à «se concentrer sur l’essentiel : la réforme des retraites, l’emploi et la sécurité». Et ils demandent que le président ajourne la taxe carbone, reporte la réforme de la procédure pénale, allège celle des collectivités et gèle les suppressions de postes dans la police et l’éducation. (Source du Figaro)

Autrement dit, on essaie de sauver les meubles.

Parmi ces députés qui aimeraient faire fléchir le chef de l’état, il y a François Baroin, fidèle parmi les fidèles à Jacques Chirac qui s’écrie : « Ils n’ont pas compris que notre objectif n’était pas de rentrer au gouvernement, ce que nous voulons, c’est faire vivre les sensibilités à l’intérieur de la majorité»

Tout est donc question de stratégie, mais par son entêtement Nicolas Sarkozy n’est-il pas en train de se couper d’une partie non négligeable de ses troupes. On voit une fois de plus le fossé qui se creuse entre les conseillers du chef de l’état coupés du monde et les élus qui sont sur le terrain et qui voient monter la colère des Français.

C’est le moment de faire des paris : remaniement ou pas ? Pour moi c’est oui si la claque est encore amplifiée dimanche.

Lundi, François Fillon  présentera sa démission au chef de l’État, qui la refusera. Le premier ministre devra alors former son cinquième gouvernement.