Le protocole de Kyoto et ses suites

L’avenir, on en parle toujours dans différentes situations : le travail que nous allons faire plus tard, avec qui nous allons être, ce que nous voulons faire, où nous voulons vivre. Tout cela dépend de nos choix. Maintenant, nous devons prendre en considération l’état de notre planète pour voir à quoi ressemblera notre avenir. En effet, l’environnement joue un grand rôle sur les travails disponibles, les endroits habitables, la qualité de vie et les ressources disponibles au bon fonctionnement d’une société. Dernièrement, nous avons commencé à prendre conscience de ce phénomène et de plus en plus de gens se soucient de cette situation. À quoi ressemblera notre monde plus tard, qu’est-ce que nous faisons qui est dommageable, comment faire pour être plus écologique et réduire nos impacts sur la planète, voilà tous des questionnements qui sont d’actualités. Le sujet qui fait beaucoup jaser dans ce domaine est les gaz à effets de serre (GES). Ils sont considérés comme l’effet principal du réchauffement de la planète, ce qui pourrait causer de graves conséquences sur notre mode de vie. Les grands pays du monde ont décidé qu’il était temps d’agir pour contrer ce problème. C’est alors que le Protocole de Kyōto fit son apparition. Ce traité met en place des mesures visant à réduire les émissions de 6 gaz, principalement le CO2, dans l’atmosphère. Il vise à établir des objectifs aux pays de diminuer d’un certain pourcentage leur production de CO2. Cependant, cela crée des conflits entre les pays industrialisés et ceux en voie de développement. Kyōto n’est pas la solution définitive, nous verrons ce qui se passera après ce dernier.

 

Le protocole de Kyōto :

Premièrement, il faut savoir que ce traité n’est pas le premier dans sa lignée. En effet, en 1992, à Rio de Janeiro, 154 états (et la Communauté européenne) ont signé le CCNUCC (Convention-cadre sur les changements climatiques) qui voulait contraindre « toutes les parties à réaliser des inventaires d’émissions et à définir des programmes nationaux de lutte contre l’effet de serre, fixe l’objectif ultime de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique »[1]. En gros, on s’apercevait que l’homme étant en cause au réchauffement climatique et on voulait commencer à prendre des mesures pour ralentir sa progression et s’armer pour stopper la production de GES, ainsi que s’aider mutuellement entre les pays en partageant les informations et techniques mises au point. On peut donc dire que cette convention est la mère du présent Protocole de Kyōto. En 1997, on se réunit de nouveau pour remettre les pendules à l’heure. Les états établirent de nouvelles mesures avec les données qu’ils avaient recueillies. Ce n’est cependant qu’en 2005 que tout ceci se mit réellement en marche avec la Conférence de Montréal.

 

Dans tous les pays ayant ratifié le protocole, notons l’absence des États-Unis, principaux émetteurs de CO2 (23 %). Ils demandent une plus grande implication des pays en voie de développement pour s’engager (nous y reviendrons). De l’autre côté, nous avons les pays de l’Union européenne, qui sont très actifs pour mettre en place des mesures qui visent à réduire la production de GES. Notons que la France fait preuve de beaucoup d’initiative.

 

Les buts :

Ce traité a pour but de réduire les émissions de gaz à effets de serre de l’homme. Nous avons le CO2 (combustion d’énergies fossiles et déforestation), on retrouve aussi le méthane CH4 (élevage d’animaux, culture du riz, dépotoirs, exploitation de combustibles fossiles), les halocarbures HFC et PFC (climatisation, production de froid et aérosols), N2O (utilisation d’engrais azotée et certains procédés chimiques) et SF6 (transformateurs électriques).[2] On cherche, en premier lieu, à stabiliser l’émission de ces gaz et par la suite de réduire la production de ces derniers d’un certain pourcentage. Par exemple, le Canada a conclu qu’il se donnait comme objectif une réduction de 6 %. Les pays sont sollicités à porter des actions pour préserver la santé de la nature. C’est ce que vise le traité, pouvoir donner un environnement sain aux générations futures.

Les mécanismes mis en place :

Pour encourager la réalisation du projet, le protocole met à disposition des gouvernements des aides octroyées aux actions qui vont dans le sens du développement durable. Il y a les permis d’émission, la mise en œuvre conjointe et le mécanisme de développement propre.

 

Les permis d’émission veulent faire en sorte d’améliorer les installations déjà en place qui sont polluantes et peu efficaces. Ces permis peuvent être vendus entre les pays et entreprises. Ce système profitera plus à ceux qui rénovent leurs infrastructures et réduisent de beaucoup leurs émissions qu’à ceux qui sont déjà performants.

 

La mise en œuvre conjointe, quant à elle, donne droit à des crédits d’émission de gaz à des investisseurs de projets industriels ou forestiers, dans les pays industrialisés, qui mettent en place des mesures pour lutter contre l’effet de serre (par exemple les puits de pétrole).

 

Le mécanisme de développement propre touche aux investissements que font les pays industrialisés vers ceux en voie de développement dans des projets pour moderniser les technologies de certaines industries dans ces pays. Cela donne droit à l’obtention de crédits d’émission à ces deux parties.

 

Concernant ce dernier mécanisme, des soulèvements sont faits. On dit entre autres que peu de projets « MDP » ont été mis en route jusqu’à maintenant et que la majorité de ceux-ci profitaient à la Chine et l’Inde. Or, l’Afrique aurait grand besoin aussi de ces projets, mais la situation des coûts du carbone comparé aux risques d’investissements n’est pas avantageuse. Comme dit Pierre Cornut, ancien consultant spécialisé sur le MDP, le MDP « C’est un écran de fumée destiné à masquer l’inaction. » Il dit même que 20 % de ces projets faits en Inde ne seraient que des « crédits bidon ». On peut donc se questionner si ce mécanisme restera opérationnel après 2012. Bref, ce système a beaucoup de lacunes et est très complexe.

 

Moyens utilisés pour réduire les GES :

On voit beaucoup d’exemples d’actions pour réduire la production de GES en France. Premièrement, c’est un des premiers pays qui a mis en place une taxe carbone. Cette taxe vise à ce que les individus développent des habitudes à minimiser la production de CO2 dans ce qu’ils achètent (surtout le pétrole). Présentement, elle est fixée à 17 euros la tonne, mais ce chiffre va probablement être vu à la hausse. Par la suite, la France met beaucoup d’emphase sur le développement des énergies propres, comme le photovoltaïque pour l’utilisation domestique. Aussi, on accorde énormément d’importance sur la réduction de la consommation énergétique des nouvelles constructions. Ainsi, les nouvelles normes en matière de construction domiciliaire sont plus strictes qu’auparavant. (Elle est maintenant établi à ne pas dépasser 80 à 130 kWh d’énergie primaire par m², soit 15 % de moins que la dernière)

 

Le Canada dans tout ça? :

Le Canada ressemble à un petit canard à la patte cassée dans le domaine des GES. Nous sommes de grands consommateurs énergétiques, et ce, non seulement à cause de notre situation environnementale (chauffage, longs déplacements). La majorité de notre production provient du gaspillage que nous faisons. Même avec seulement 30 millions d’habitants, nous consommons plus d’énergie que l’Afrique tout entière, qui a une population de plus de 700 millions de personnes. En chiffre, le Canada se situe après les États-Unis, plus grands pollueurs. Nous avons une moyenne de 22.1 t de CO2 par habitant. Le Québec est un meilleur élève que le reste du Canada, avec une moyenne de 11.1 t/habitant, suivi de l’Ontario avec 15.0 t/habitant.

Nous sommes la risée des autres pays dans les réunions mondiales concernant l’environnement. Pour preuve, nous avons reçu jusqu’à présent 5 « fossile du jour », qui sont remis aux pays qui se démarquent par leur inaction et leur entrave aux négociations. Autre fait. Dernièrement, lors de sessions des Nations Unies, Stephen Harper s’est fait remarquer pour son absence durant 2 jours de suite. Pendant ce temps, Obama livrait un discours concernant les enjeux environnementaux. On peut voir que notre gouvernement nous fait paraître pour une société qui se fout de l’environnement. De plus, au lieu d’essayer de respecter les engagements faits à Kyōto, le Canada a augmenté sa production de CO2 à plus de 30 % de ce qu’il en était en 1990. Or, on souhaitait la faire baisser de 6 %. Notons aussi les paroles de Stephen Harper au début de l’adoption du protocole : « Kyōto est essentiellement un complot socialiste qui vise à soutirer des fonds aux pays les plus riches »[3]

Les secteurs qui sont les plus dommageables au Canada sont :

1-      Le transport avec 33.92 Mt CO2 (40.0 %)

2-      L’industrie avec 28.43 Mt (33.6 %)

3-      Résidences, commerces et institutions avec 10.62 Mt (12.5 %)

4-      Agriculture avec 6.36 Mt (7.5 %)

5-      Déchets avec 4.97 Mt (4.97 %)

6-      Électricité avec 0.43 Mt (0.5 %)

 

La balle est dans le camp de qui? :

Il y a un grand débat en ce moment pour savoir qui entre les pays en voie de développement (Chine, Inde…) ou industrialisés (surtout le Canada et les É.-U.) doit poser des gestes en premier. On dit d’un côté que ceux qui polluent depuis longtemps et qui sont la cause du réchauffement doivent faire des actions pour réduire leur production, et de l’autre on-dit qu’on ne fera rien tant que les pays en développement continueront à polluer librement en se développant. Pendant ce temps, aucun des deux partis ne pose des gestes pour ce à quoi ils luttent. Heureusement, les pays d’Europe ne se posent pas de questions et agissent pour avoir un meilleur environnement. Nous devrions prendre exemple sur eux.

 

Copenhague, la suite :

À la conférence de Copenhague (au Danemark), qui se tiendra du 7 au 18 décembre prochain, on rediscutera des enjeux écologiques et l’on mettra à jour les exigences des pays envers l’environnement. On établira de nouveaux critères qui seront évidemment plus stricts que les précédents, vu l’état alarmant de la dégradation de l’environnement. Maintenant, on craint le pire pour le futur et des décisions seront prises en conséquence.

 

Ceux qui ne sont pas d’accord :

Un groupe de scientifiques est persuadé que l’homme n’est pas en cause du réchauffement climatique. Ils disent que c’est une situation naturelle pour notre planète et que cela est déjà arrivé par le passé. Ils disent que nous ne pouvons rien à ce phénomène, car c’est l’œuvre des volcans, de la modification de l’axe de rotation de la Terre, de l’activité solaire et de l’accumulation de vapeur d’eau dans l’atmosphère. Ils s’appuient pour dire que le protocole de Kyōto est utilisé seulement pour soutirer de l’argent aux populations pour financer des projets « verts ».

Pour terminer, on peut dire que les Nations Unies ont doté notre société d’un outil qui nous pousse à mettre en application des actions qui visent à prolonger l’habilité de notre planète. Sans cela, nous courrons droit vers une impasse où il nous sera impossible de faire marche arrière, même si cela semble de plus en plus évident que c’est déjà le cas… Certains pays ont plus de désirs pour accomplir ces objectifs et d’autres non. Le Canada fait partie de ce groupe, même si nous, au Québec, nous tentons de faire des efforts. Malgré l’évidence des preuves, il y a encore une partie de la population qui dit que nous ne sommes pas responsables du réchauffement et que nos actions sont comme « un coup d’épée dans l’eau »[4]. Peu importe, nos états croient en l’obligation de porter attention à ce sujet, c’est pourquoi nous verrons bientôt de nouvelles négociations dans ce sujet avec la conférence de Copenhague. Pour l’instant, nous ne sommes pas sûrs si nous allons réussir à changer le cours des choses tel qu’il se dirige présentement. Ce que nous pouvons être convaincu est que ce n’est pas en restant inactif que nous aurons un impact sur notre futur, c’est tous ensemble que nous parviendrons à quelque chose de grand!


Références

 

Explication du protocole :

http://www.davidsuzuki.qc.ca/agissezcon/kyōto

http://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/developp/serre/textes/se_kyōto.htm

 

CCNUCC :

http://www.ecologie.gouv.fr/article.php3?id_article=4242

http://unfccc.int/portal_francophone/essential_background/convention/items/3270.php

 

MDP :

http://www.avenirdurable.org/Difficile-mise-en-oeuvre-des.html

 

Taxe carbone :

http://www.developpement-durable.gouv.fr/article.php3?id_article=5839

 

Norme énergétique construction :

http://www.ddmagazine.com/1480-Acheter-une-maison-la-nouvelle-donne-thermique.html

 

Canada :

http://www.radio-canada.ca/nouvelles/environnement/2009/10/01/001-Climat-Beauchamp-cible.shtml

 

Accusation entre les pays en développement et industrialisés :

http://www.afriquejet.com/actualites/environnement/protocole-de-kyōto:-le-g77-et-la-chine-accusent-les-pays-riches-2009100836099.html

 

Conte le protocole :

http://www.quebecoislibre.org/05/051215-6.htm

http://www.alterinfo.net/Consensus-scientifique-contre-l-origine-humaine-du-rechauffement-climatique_a33308.html