Quel sera le prix de ma journée de demain? Il est probable que je m’achète un café à 1$ le matin pour me préparer à affronter ma journée tout de même chargée, ainsi qu’un repas qui me coûtera environ 6$, dépendamment de si je désire ou pas prendre un dessert et/ou une soupe. Je devrai assister à mes cours, évidemment. Mes frais de scolarité s’élevaient à 213$ pour mes sessions d’automne et d’hiver, soit 30 semaines de 5 jours. Un calcul simple me dit que cela me fera 1,42$ pour que je puisse aller à l’école demain. Oh, bien entendu, l’école me coûte plus cher, car je dois acheter l’ensemble de cahiers, crayons, stylos, gommes à effacer, règles, calculatrices, romans, recueils de poésie, manuels, sarraus, lunettes de protection, protège feuilles, billets pour sorties scolaires obligatoires, etc. Je dois me déplacer jusqu’à mon établissement scolaire, mais malheureusement, il n’existe aucun service de transport en commun dans la ville. Je fais donc du covoiturage avec mes proches, ce qui me permet de sauver l’environnement (quel soulagement), me donnant ainsi bonne conscience et permettant à mon portefeuille de ne pas se vider de quelques billets supplémentaires. Je dois également m’habiller pour y aller. Je dois… Je dois étudier pour mes examens, faire mes devoirs, préparer des exposés oraux, écrire des textes, avoir une vie (par cela, j’entends : créer des liens avec les gens qui nous entourent), questionner mes enseignants, suivre en moyenne 5 ou 6h de cours par jour, mémoriser une quantité incroyable d’informations de tous les genres, prendre des notes, dormir, me laver, me nourrir, relaxer, déterminer quel sera mon avenir à l’université, faire des recherches, monter des projets, être informé de ce qui se passe dans le monde, avoir une conscience écologique, lire un roman d’une qualité plutôt douteuse et d’une longueur exaspérante, cultiver mon esprit, assister à des spectacles…

Une jolie liste peu représentative de la charge de travail sur l’étudiant au collégial moyen. Or, le monde dans lequel on vit lui demande également deux autres choses : la première est de réussir. Bien entendu, avec tout cela, ce n’est pas nécessairement aisé pour tout le monde. Or, à cette énorme liste, nous devons ajouter que l’étudiant doit avoir un revenu suffisant pour qu’il vive. Il existe le programme d’Aide Financière aux Études au Québec, oui. Or, personnellement, je n’y suis pas admissible puisque le ministère de l’Éducation, du Loisir et des Sports considère que mes parents me donnent 10 000$ par année et que 7$ par jour sont suffisants pour que je puisse étudier en toute tranquillité et avec trois repas par jour. Ai-je besoin de dire que ce 10 000$ est un montant légèrement exagéré? Vous voyez, le montant moyen qui m’est accordé actuellement doit être de… Je calcule rapidement et j’estimerais cela à 2000$, maximum 3000$. Comment je fais, moi, maintenant? La solution : me trouver un travail et rajouter cela à ce que je dois faire. Ce n’est qu’ainsi que je pourrai réellement pouvoir me payer ce qu’on me demande de payer sans me retrouver le vendredi midi avec une poignée de pièces de monnaie dans les poches et une faim de loup dans les entrailles. Quel est le problème avec cela?

Des études ont prouvé que travailler alors que nous sommes toujours aux études est un facteur qui cause une baisse du rendement scolaire. Qu’est-ce que cela signifie, en fait? Que pour aller à l’école et bien vous en sortir, il est possible que vous deviez travailler, ce qui réduit vos résultats scolaires, ce qui peut vous voir être refusé dans le programme universitaire dans lequel vous voulez aller, vous empêchant de faire le travail que vous voulez faire. Ainsi, travailler peut vous empêcher de faire plus tard le travail que vous voulez. Mais bon, vous voyez, il est possible que je sois en train de dramatiser la situation. Possible. Je suis peut-être en train de sortir le pire des scénarios possibles, mais… Les pires scénarios arrivent.