En Egypte,le président islamiste a prêté serment dans un nouveau cabinet, ce jeudi, alors que les tensions sont à la hausse et que la sécurité est précaire dans le pays. De plus en plus de violences sectaires et de mécontentement populaire ont éclaté sur des questions telles que des coupures de l’eau et des pannes de courant.
La cérémonie vient un peu plus d’une semaine après que le président Mohammed Morsi a nommé Hicham Qandil en tant que Premier ministre. Il constituera un nouveau gouvernement.
Morsi a pris fonction le 30 Juin, succédant à Hosni Moubarak, qui a été renversé par un soulèvement populaire après près de 18 mois de révolution.
Qandil, qui est âgé de 50 ans, a déjà servi comme ministre des ressources en eau, soutenu par l’armée du gouvernement et son cabinet. Selon les rapports officiels des médias, il nommera plusieurs membres depuis cette administration, y compris pour le poste de la finance et celui des Affaires étrangères.
Les généraux militaires qui ont pris la relève de Moubarak en Février 2011 ont remis le pouvoir à Morsi, mais pas avant qu’ils ont enlevé au nouveau président des pouvoirs importants et se sont déclarés en tant qu’autorité législative du pays après la dissolution du parlement dominé par les Frères. L’armée a également un contrôle sur le processus de rédaction de la nouvelle constitution de l’Egypte.
Une liste incomplète du nouveau cabinet a été publiée mercredi, montrant que seulement deux membres connus des Frères musulmans seront inclus notamment dans des postes clés : l’enseignement supérieur et le logement.
Selon un porte-parole du parti islamiste d’Al-Nour, qui a soutenu Morsi dans sa course à la présidentielle, le groupe a décidé de boycotter le gouvernement après qu’il a été offert seulement le portefeuille de l’environnement. Il avait voulu la communication, le développement local et les ministères du secteur des entreprises.
En outre, les médias égyptiens ont dit que le choix de Morsi pour Qandil a été essentiellement parce que ce dernier est un fervent musulman sympathisant avec la Fraternité, ce qui a provoqué la colère des libéraux et des gauchistes qui ont été derrière le soulèvement de l’an dernier contre Moubarak.
En outre, la liste incomplète publiée par les médias officiels ne comprend que deux femmes, l’une d’elles étant chrétienne, ce qui a signalé l’échec de Morsi à donner aux femmes et aux chrétiens minoritaires plus de représentation symbolique que celle qu’ils avaient sous Moubarak depuis 29 ans de régime autoritaire.
Le mécontentement populaire s’est propagé jusqu’aux portes du palais présidentiel de Morsi dans la banlieue verdoyante d’Héliopolis au Caire, où des centaines de personnes se sont recueillis tous les jours pour exprimer un large éventail de griefs, exiger des emplois, de meilleurs soins médicaux et le logement.
Morsi a ouvert deux bureaux pour recevoir les plaintes des citoyens. Ils ont ainsi attiré des milliers de personnes qui espéraient que le nouveau président répare les injustices perçues ou de répondre à leurs demandes, mais l’espoir fut bientôt remplacé par le désespoir quand rien n’a été fait et les indignés se sont retourné à la protestation.