Il ne faut jamais sous estimer le pouvoir des mots. Les mots confèrent un puissant pouvoir à celui qui parle mais ils ont aussi une influence directe sur celui qui les reçoit.

Les mots ont été créés pour se faire comprendre, pour traduire des émotions, des intentions mais aussi pour transmettre des informations. Les mots sont le reflet de nos pensées . Les mots sont un mode d’expression qui complètent les codes de la communication non verbale. Les mots que l’on vous inculque différeront selon votre pays de naissance. Les langues, que l’on dit vivantes, permettent de se créer une appartenance, une reconnaissante de l’autre qui partage les mêmes mots et une distinction disant « nous avons les mêmes origines ». Ces mots sont nos racines et sont enrichis par les nouvelles générations. Ainsi certains mots sont détournés pour créer un code, tel que le verlant ou le « langage sms ». Outre le fait de créer une appartenance, les mots confèrent le pouvoir d’expression que malheureusement certains n’ont pas. Les personnes sourdes et muettes ont leur propre langage des signes où un ou plusieurs signes correspondent à nos « mots », nous les « bien-entendants ». Mais aussi aux personnes non-voyantes qui ne pourront pas profiter de la signification de certains mots qui pourront leur paraitre abstraits, tels que le noms de couleurs qu’ils n’ont jamais vues.Et l’absence de mots ? Cette absence peut être une souffrance.  Ainsi, une personne qui a été victime d’un accident cérébral  et qui aurait perdu l’usage de la parole, devra réapprendre à vivre autrement, sans mot pour pouvoir s’exprimer. Cette absence est également synonyme de maltraitance dans certains cas. Ne dit-on pas « l’ignorance est le meilleur des mépris » ? Cette forme de maltraitance est pratiquée par tout le monde, sans forcément le vouloir. Ainsi, nous passerons devant une personne sans domicile fixe sans lui piper mot, comme si celle-ci n’était pas un être humain mais plutôt une chose qui n’a aucun besoin de communication. Il en est de même pour certaines personnes âgées qui dépérissent dans les maisons de retraites sans qu’aucun mot de soutien ne viennent leur remonter le moral, seule face à elles-mêmes. Ou encore à toutes ces gens seuls, souffrants de solitude, et qui, à défaut de recevoir des mots d’autrui finissent par parler toutes seules !  

Et la « mauvaise » communication? Elle marginalise et isole. Les personnes qui bégayent sont parfois misent à l’écart car leur emploi des mots est « maladroit » et parfois peu compréhensibles pour un non-initié. De la même manière qu’une personne dyslexique ne sera pas comprise à cause de l’usage inapproprié des mots.

Les mots peuvent être dangereux. Ils influencent les pensées de ceux qui les entendent et ils font réfléchir. Ils peuvent endoctriner et envouter. Ils peuvent être mensongers et avoir pour but de rameuter des populations entières vers un objectif commun. Je pense aux gourous, aux dictateurs que je ne souhaitent aucunement citer. A contrario, les mots sont aussi apaisants. Ils peuvent être synonyme de paix , de rassemblement et de droit. Martin Luther King, par son magnifique discours « I have a dream » du 28 août 1963 sur les marches du Lincoln Memorial, a uni et touché de très nombreuses personnes à travers tous les pays. Ce discours n’a pas pris une ride et a permis de sceller un combat de lutte contre la violence. L’usage des mots peut être pertinent si savamment utilisé. L’intonation que l’on donne à un mot souligne la valeur symbolique que nous lui conféront. Et l’absence de mot, par des temps de pause, permet d’appuyer une pensée.

Et quand les mots se mêlent à l’art ? L’avènement de la parole dans le cinéma a révolutionné l’industrie du 7ème art. Les mots prenaient alors un autre sens car ils étaient dictés par des hommes et des femmes.  Cela a par exemple servi à Charlie Chaplin, qui a pu ainsi « s’exprimer » et faire passer des messages un peu plus graves tel que dans « Le Dictateur » en 1940.

Pour finir, les mots sont notre culture. Ils sont capables d’émouvoir, d’attrister, de faire pleurer, de faire souffrir, d’exorciser la haine, de blesser, de toucher, de rendre joyeux et heureux…

Il faut savoir interpréter les mots et savoir parfois déceler la signification d’absence de mots. Tout est question d’interprétation et d’utilisation .

Il faut savoir utiliser les mots mais aussi savoir les écouter.

 

"Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence." Euripide