Hausse du prix de l’essence, hausse du tabac, hausse des prix des produits alimentaires, hausse de l’immobilier, de l’énergétique. Pourtant officiellement le pouvoir d’achat des français ne baisse pas. L’augmentation annuelle du Smic suivrait l’inflation. Or le sentiment de perte de pouvoir d’achat est grandissant au sein de la population. Situation réelle ou simple point de vue subjectif.

Pour commencer prenons un exemple des plus concrets. Il y a quelques décennies, un seul salaire permettait de faire vivre correctement un foyer. Aujourd’hui, avec deux salaires, nombreux sont les foyers à la peine en fin de mois voir même, passée la première quinzaine pour finir bien souvent à découvert. Bien sûr, entre ces deux époques qui paraissent de plus en plus éloignées, de nouveaux besoins ont été créés. Certains rétorqueront même que l’accès aux produits technologiques (téléphone portable, TV HD (bientôt remplacé par la 3D), Ordinateur, Tablettes, produit d’électroménager…) a été  facilité car devenant de moins en moins onéreux une fois l’effet de nouveauté passé et du fait des faibles coût de fabrication dans leurs pays d’origine. Certes, mais il s’agit de dépenses, pour la plupart des ménages dit de classe populaires, occasionnelles et non mensuelles.

A contrario, les dépenses indispensables pour les revenus les plus modestes continuent d’augmenter, installant au fil des mois de plus en plus de français dans la difficulté voir la précarité. Le budget alimentaire explose, preuve en est le nombre de bénéficiaires des Resto Du Coeur en constante augmentation chaque année. Pour bon nombre, acheter de la viande devient quasiment un luxe. Sans compter qu’on s’abstient désormais de dépenses superflues, vous savez ces petites dépenses dites de plaisir du genre petite confiserie, produits culturels ou autres.

Les factures d’électricité, de chauffage et d’eau ne cessent de grimper. Ainsi aujourd’hui dans notre pays, le nombre de foyers auxquels l’on à coupés l’électricité augmente lui aussi.

Le prix de l’essence, quant à lui, s’approche de l’insupportable. Pour bon nombre de français vivant en milieu ruraux, le budget peut facilement atteindre les 300 à 400€. L’argument du "faut se rapprocher de son lieu de travail" est souvent utilisé. Or si certains s’éloignent de leur lieu de travail c’est en premier lieu pour éviter des loyers souvent trop cher et non par simple plaisir de faire de la route chaque jour.

Enfin l’explosion du prix du tabac affecte lui aussi les classes populaires, leurs donnant le sentiment de se faire racketter. L’argument de la santé publique justifiant cette hausse semble injuste. Les ménages les plus aisés peuvent continuer à fumer sans trop se préoccuper de ce budget, là ou les classes populaires subissent durement cette hausse pour ce qu’ils considèrent parfois comme l’un de leurs rares plaisirs.

Cette situation provoque un sentiment de frustration dans de nombreux foyers, donnant l’impression de travailler désormais non plus pour vivre mais pour survivre.

Officiellement le pouvoir d’achat augmente donc, officieusement et comme de nombreux français le constatent chaque jour, il ne fait que baisser depuis de nombreuses années. Quant à la place qu’occupent ces questions dans la campagne présidentielle cette année, je vous laisse en juger.