Le PIB américain a reculé de 1% au deuxième trimestre, soit moins qu’attendu à première vue. Le consensus s’établissait en effet à -1,5%. Mais en regardant dans le détail on s’aperçoit que la statistique du PIB américain est loin d’être bonne voire quelque peu préoccupante. Tout d’abord le chiffre du premier trimestre a été révisé de -5,5% à -6,4%.

Cette deuxième révision est surprenante car une première révision avait eu lieu il y a 1 mois. La statistique révisée du PIB pour le 1er trimestre était de -5.5% contre -6.1%. Cette correction avait enflammé les bourses qui trouvaient que ce point de PIB était le bienvenu. Mais voila, le gouvernement a révisé la statistique révisée pour annoncer que finalement ce n’était pas -5.5% ni -6.1% mais -6.5%. Cela jette un très lourd discrédit sur les institutions américaines qui font tout pour rassurer les investisseurs. On pourra vraiment regretter que le gouvernement américain ne s’occupe pas aussi bien du problème du chômage qu’il s’occupe des banques. En effet, d’après un rapport de la FED, depuis le 1er janvier c’est plus de 2000 milliards de liquidités qui ont été apportés aux marchés financiers à un taux compris entre 0.15% et 0.3% sur un an. Cela est une abération absolue surtout quand on sait que cette argent est reprêté à des taux pouvant atteindre 10 à 15% aux entreprises et aux ménages.

Mais les problèmes ne s’arrêtent pas à cette révision.L’indice des prix dans le PIB chute à 0.2% contre 2.9% au 1er trimestre (révisé étrangement à 1.9%)
Cela nous indique donc, que l’inflation est très loin de gagner du terrain malgré les injections de liquidités. Cela est tout à fait normale car ces liquidités ne sont presque pas réinjectées dans l’économie, les banques refusant de plus en plus de faire des crédits à qui que ce soit préférant s’adonner librement à une activité bien plus juteuse : la spéculation. C’est en parti pour cette raison que les banques étaient pressées de rembourser le trésor américain.
Ainsi, si ce ne sont pas les prix qui contribuent au PIB américain, c’est les quantité produites qui ont augmentées. En effet, nous sommes dans une phases de restockage. Les donnés indiquent que les entreprises ont massivement produit des biens et services uniquement sous l’impulsion du plan de relance américain.

Les donnés soulèvent à présent deux énormes questions :

Comment va-t-on vendre les stocks puisque les dépenses de consommation ont reculé de -1,2%, alors qu’elles avaient progressé au premier trimestre de +0,6%, ce qui est peu rassurant pour la reprise car les dépenses génèrent près de 70% de la croissance du pays. Cela pourrait contribuer à une nouvelle spirale déflationniste.

-Combien de temps le gouvernement américain va-t-il pouvoir remplacer les consommateurs américains et à quel prix? Cette année le déficit américain est attendu en augmentation dans une fourchette comprise entre 2500 et 3200 milliards de dollar.

En conclusion, on peut dire que les entreprises ont surproduit par rapport à une consommation américaine qui ne cesse de diminuer, plombée par un chômage proche de 10% et par un endettement très important des ménages. Il n’est pas à exclure que cette embellie technique puisse être que temporaire.