Le petit père du peuple vénézuelien (partie 1)


C’est massivement, à plus de 55% que les vénézuéliens ont de nouveau fait confiance à l’homme fort du pays, Hugo Chavez. Le tonitruant homme politique, ancien militaire, a remporté les élections présidentielles sans éprouver de difficulté, comme un simple examen de passage. Ainsi, il rempile pour 6 ans à la tête de l’Etat sauf si un élément perturbateur, en son for intérieur, décide de jouer les troubles fêtes. La maladie pouvant écourter son existence. L’occasion était belle pour dresser un bref portrait de cet homme haut en couleurs et à la verve débridée. 


Hugo est né en juillet 1954 à Sabaneta dans le sud du pays. Son enfance, il la passe dans un milieu rural, élevé par sa grand mère. Il ne côtoie pas ses parents dont le métier d’enseignant les amène à voyager. Bien que éloigné de leur fils, ils souhaitent agir sur son futur en l’orientant, tout d’abord vers la religion afin qu’il devienne prêtre, puis vers l’armée en intégrant l’Académie Militaire. Il doit tout d’abord passer par l’école et obtenir son diplôme. En parallèle de ses cours, il fait des petits boulots, vend des bonbons et rêve de devenir un lanceur star des Giants de San Francisco, le baseball, un sport qu’il affectionne toujours actuellement.


Très rapidement, il est fasciné par les écrits de Simon Bolivar, le Libertador, ainsi que par ceux de leaders communistes qu’il trouve dans la bibliothèque familiale. En posant ses yeux sur les phrases couchées par ces révolutionnaires appelant à la mobilisation des peuples, il sent en lui bouillir un sentiment d’insoumission. Il faut dire qu’il a cela dans le sang, en 1922, son arrière grand père avait participer à une insurrection. Chez les Chavez, la révolte, c’est de famille.


Influencé par ses lectures, à l’Académie, il fréquente les milieux de gauche et leurs activistes. En leur compagnie, il développe un idéal politique basé sur la façon de diriger de Castro, Allende, Guevara et Bolivar. Ils nomment cela : le Bolivarianisme.


En 1983, au sein de l’Armée, il crée le Mouvement révolutionnaire bolivarien, le MBR-200, le jour du bicentenaire de la naissance de Simon Bolivar. Une mouvance réunissant des militaires proche des idéaux de la gauche. En outre, ce qui va marquer sa carrière, ce n’est pas sa promotion au grade de lieutenant-colonel mais sa tentative de coup d’Etat en 1992 contre la présidence de Carlos Andres Perez. Une opération nommée Ezequiel Zamora. Le putsch se soldera par un échec, en cause : la précipitation dont ont eu à gérer les conjurés. Chavez dut précipiter les choses car sa mutation, contraignante, l’aurait éloigné du centre névralgique du complot et l’aurait fait péricliter. Pour la peine, il sera emprisonné 2 ans et sera gracié par le nouveau président élu en 1994, Rafael Caldera, afin de tenir une promesse de campagne.


Cet évènement a pour effet de lui faire comprendre que le pouvoir ne se gagne pas par la force mais par la voie diplomatique. Que c’est par le volonté du peuple, au terme d’un combat dans les urnes qu’il peut espère tenir les rênes du pays et mener à bien sa révolution bolivariste. En 1994, sitôt libre, il fonde le Mouvement Cinquième République. Sa popularité ne cesse d’augmenter et la présidentielle de 1998 s’annonce comme une mise à l’essai pour son nouveau statut de chouchou. Dans son slogan de campagne, il se qualifie de « fléau pour l’oligarchie et de héros des pauvres ». Une phrase choc qui séduit, si bien qu’il accède à la présidence.


Au pouvoir, il établit une nouvelle constitution qui augmente les prérogatives des plus défavorisés. Les « laisser pour comptes » ne le seront plus avec Chavez. Le texte renomme le pays en introduisant les termes "république bolivarienne" dans l’énoncé officiel. Le Sénat disparaît et le pouvoir devient monocaméral. Le mandat présidentiel est allongé d’une année, le faisant passer de 5 à 6 ans.


En 2000, bis repetita, il rendosse le costume de président en remportant de nouveau les élections. C’est au cours de son second mandat qu’il met réellement en route ses réformes. Il crée des "missions bolivariennes", modifie la politique agricole et lance de vastes plans de nationalisation.


Il nationalise des terres, les latinfundios, qu’il redistribue à des coopératives fonctionnant sous le principe de propriété communale. Il marque l’agriculture de sa volonté de ne pas faire d’OGM, que du biologique, et il interdit la pêche à outrance pour ne pas tarir les réserves de poissons.


Concernant l’étatisation des entreprises, il axe son action sur celles du pétrole. Une denrée rare dont le prix a fortement chuté suite à l’attentat du Wolrd Trade Center et que le Venezuala possède en grand nombre dans ses souterrains et ses eaux. Outre le pétrole, ce sont les banques, le ciment ou encore l’électricité qui se trouvent majoritairement possédés par l’Etat. Il permet aux petits entrepreneurs, ceux qui ont des idées mais de fond, d’exaucer leur rêve, en développant le microcrédit.


Bien entendu, les vagues de nationalisations ne plaisent pas au patronat et la situation devient tendue. Un vent de mécontentement commence à souffler et le Venezuela se trouve au bord de la guerre civile, pro et anti Chavez se détestant au plus au point. Le pire est à craindre.

Une réflexion sur « Le petit père du peuple vénézuelien (partie 1) »

  1. [b]Là aussi le bourrage d’urnes, d’intimidation par chantages interposés, de vote des morts et toute la panoplie spécifique aux « bonnes » élections « démocratique » est déployée (qu’un régime soit d’extrême gauche ou d’extrême droite ne change rien à une dictature quelle qu’elle soit) La « pétrocratie » est bien installée dans ce pays et gare à ceux qui ne sont pas d’accord.[/b]

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