Selon l’agence de presse Reuters, l’Organisation des Nations unies craint que le Pérou ne prenne la tête du classement des pays andins producteurs de cocaïne, ravissant ainsi une place peu enviée à la Colombie.

L’ONU affirme que si le gouvernement péruvien ne renforce pas sa politique d’éradication des cultures et de lutte contre les différentes mafias, dont la principale est constituée par les derniers combattants de l’organisation terroriste Sentier lumineux (guérilla d’inspiration maoïste qui a sévi dans le pays dans les années 1980 et qui profitait, déjà à l’époque, du trafic de la drogue), la situation va vite devenir insurmontable.

Ainsi, alors que l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) constate qu’en 2008 l’étendue des cultures de coca en Amérique latine s’est réduite de 167.000 hectares, soit une diminution de 8 % par rapport à l’année précédente, au Pérou les champs de coca n’ont cessé de se multiplier.

D’après différentes études, la Colombie possède encore 48,3 % des cultures, chiffre qui décroît rapidement grâce à la politique de lutte contre les cultures illicites mise en place par le gouvernement colombien (soutenu par l’aide américaine) et par les différents programmes gouvernementaux de cultures de substitution qui ont déjà permis en 2008 à 20.000 foyers d’abandonner la culture de la coca (-26 % par rapport à 2007). Hélas, dans ce même laps de temps, le Pérou suivait une évolution inverse et abrite déjà 33,5 % de l’ensemble des cultures de coca de l’Amérique du Sud… chiffre qui malheureusement est toujours en croissance.

C’est pour cela que l’ONU estime que si le gouvernement péruvien ne prend pas des mesures drastiques pour combattre cette évolution, il pourrait dépasser la Colombie dans les cinq prochaines années et devenir le premier producteur andin de cocaïne.

Toujours selon les chiffres fournis par l’ONUDC, en 2008 la Colombie a produit 430 tonnes de cocaïne, suivie par le Pérou avec 302 tonnes et la Bolivie avec une production de 113 tonnes (soit pour ce dernier pays une augmentation de 9 % par rapport à 2007).

Alors que les barons de la drogue colombiens ont migré vers le Mexique, se rapprochant ainsi de la frontière avec leur premier client, les voies de transport de la drogue colombienne traversent maintenant le Venezuela.

Et si l’on peut souligner les efforts fournis par Caracas pour contrôler ses frontières avec la Colombie, l’ONUDC estime que le gouvernement vénézuélien pourrait et devrait mieux faire… surtout en ce qui concerne les FARC, la guérilla colombienne d’inspiration marxiste qui – comme tous les mouvements terroristes d’Amérique du Sud – est avant tout un groupe de criminels et de trafiquants de drogue qui, selon plusieurs sources, circuleraient librement sur le territoire vénézuélien.

Espérons que tous ces pays écouteront les recommandations des instances internationales de lutte contre la drogue et qu’ils arriveront à stopper ce fléau qui a déjà déstabilisé des régions entières, qui reste le principal moteur des groupes terroristes qui affament et massacrent des populations entières et qui est, finalement, un des grands responsables du chaos social qui règne encore dans ces régions.