Il ne suffit pas d’être « fils de » ou d’être sorti d’une grande école pour faire de la politique. En effet, le 18 septembre dernier, le Parti Pirate Allemand obtient 8,9% des suffrages dans le cadre des élections pour le Parlement régional du Land de Berlin. Cela équivaut à 15 sièges dans l’assemblée. Le piratage correspond au téléchargement de données illégales de musique, films, ou autres sur la toile.

Il ne comporte que 12000 adhérents et les têtes de liste ont été tirées au sort par soucis d’équité. Depuis ces législatives, des centaines de lettres d’adhésion affluent et la famille s’agrandit de jour en jour. Ce parti essentiellement composé de geeks et autres hackers en tout genre puise son essence des partis nordiques du même nom, créés eux en 2006 grâce à Internet.

Leur maxime première : favoriser «l’accès et le diffusion de la culture et de la connaissance ». On retrouve donc dans leurs revendications la liberté d’expression totale, Internet totalement neutre et la protection des données personnelles.

 

 D’un point de vue plus général, les pirates réclament une nouvelle façon de faire de la politique sans tricherie, ni coup bas. Plus de transparence en économie et politique, plus de démocratie avec notamment plus de démocratie directe, et plus de solidarité également.

Le parti a séduit tout son monde et surtout la population plus jeune de Berlin. Les transports en commun gratuits ainsi que la contraception, la nationalisation de l’eau et de l’énergie, un appât pour les gauchistes allemands. On trouve également comme proposition phare la légalisation du cannabis.

Perçus en premier lieu comme des extrémistes, ces simples citoyens comme tout le monde passionnés d’informatique n’ont aucun QG réellement défini et doivent maintenant s’organiser professionnellement pour avoir plus de poids sur la scène politique. Pour le moment, ils investissent une simple salle de réunion où les ordinateurs et autres câbles remplacent les crayons et papiers. La révolution geek est en marche.