une analyse sur un article sur Mondialisation.ca.

 

Les résolutions 1696 du 23 juin 2006, 1737 2006, 1747 2007, 1803 2008, 1835 2008, 1887 2009, et la dernière 1929 du 09 juin 2010, plus contraignante que les précédentes, du Conseil de sécurité stipulent, dans leurs relations au Traité de non Prolifération des armes Nucléaires, TNP, conclu en 1968 par un grand nombre de pays dont l’Iran que, dans le respect des articles Ier et II du Traité, les États parties ont le droit de développer la recherche, la production et l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques, sans discrimination. Cette dernière résolution demande à l’Iran de prendre sans plus tarder les mesures requises par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, Agence Internationale de l’Énergie Atomique, dans sa résolution GOV/2006/14, qui sont essentielles pour instaurer «la confiance» dans des fins exclusivement pacifiques de son programme nucléaire et de régler les questions en suspens en exigeant, dans ce contexte, que l’Iran suspende, sous vérification de l’AIEA, toutes ses activités liées à l’enrichissement et au retraitement, y compris la recherche-développement, lire la suite sur la résolution, ici.

En 2006, le Programme nucléaire Iranien est repris en janvier. Il existe à cette période une controverse concernant l’utilisation de la technologie civile à des fins militaires, en particulier le désir manifesté par l’Iran de produire lui-même de l’uranium enrichi. Alors que l’Iran affirme ne vouloir utiliser la maîtrise du nucléaire uniquement à des fins civiles et que l’AIEA n’a trouvé aucune preuve que l’Iran dispose d’installations d’enrichissement de niveau militaire (au moins 90%).

Or, la résolution 1929 fait ressortir que l’Iran a construit une installation d’enrichissement à Qom en violation de son obligation de suspendre toutes activités liées à l’enrichissement et que le fait qu’il a attendu septembre 2009 pour signaler à l’AIEA la nouvelle installation est incompatible avec ses obligations découlant des arrangements subsidiaires à son accord de garanties. L’Iran aurait produit de l’uranium enrichi à 20 % sans en aviser l’AIEA suffisamment à l’avance, ce que déplore L’AIEA, qui revendique un droit permanent qui ne dépend pas du stade ni de l’état d’avancement de la construction d’une installation ou de la présence de matières nucléaires dans une installation. De plus, l’Iran aurait développé un programme de missiles capable d’emporter des têtes nucléaires. En d’autres termes cette dernière résolution est un carcan pour l’Iran puisqu’elle va jusqu’à lui interdire de mener une activité liée aux missiles balistiques pouvant emporter des armes nucléaires, aux hélicoptères d’attaques et des chars, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques, et que les États doivent prendre toutes les mesures voulues pour empêcher le transfert de technologie ou la fourniture d’une aide technique à l’Iran dans le cadre de telles activités.

Pourtant une ouverture d’une grande portée pour relancer les négociations avec l’Iran a vu le jour le 25 juillet 2010 à Istanbul pour un accord d’échange d’uranium signé en mai par la Turquie, le Brésil et l’Iran. Selon le gouvernement Turc, cette réunion a pour but de montrer que les initiatives diplomatiques se poursuivent. Il s’agit de la première rencontre tripartite depuis que le Conseil de sécurité a voté de nouvelles sanctions contre la République islamique le 9 juin. L’idée est d’obtenir de l’Iran qu’il transfère à l’étranger une partie de son stock d’uranium faiblement enrichi. Ce matériau serait transformé pour revenir ensuite alimenter le réacteur de recherche de Téhéran à usage médical. Le tout sous contrôle international. Un tel scénario permettrait d’apaiser les tensions, puisqu’en se dessaisissant de son stock d’uranium l’Iran ne pourrait plus le convertir en matériau à usage militaire, ce que redoutent les Occidentaux…

Or l’Iran pays souverain se veut être maître chez lui et agit en négligeant les conditions imposées par l’AIEA, ce qui ressemble comme deux gouttes d’eau à ce qui a été infligé à l’Irak pour justifier son invasion sous le motif que Saddam Hussein développait l’arme nucléaire, ce qui n’a pu être mis en évidence au cours de la guerre États-Unis-Irak.

Les inspecteurs de l’AIEA, n’ont trouvé, en Iran, aucune preuve d’enrichissement de niveau militaire mais les forces occidentales sur leurs réservent ne veulent pas en tenir aucun compte.  

Les sites nucléaires Iraniens.

Source : http://www.rfi.fr/actufr/images/077/iran_nucleaire_430.jpg

La question est l’Iran a-t-il l’obligation de respecter la résolution 1929 sachant que des pays comme l’Inde, Israël et le Pakistan ont l’arme nucléaire, mais ils n’ont pas signé le traité de non prolifération, et que la Corée du Nord s’est retirée du TNP, et envisage de créer une force de dissuasion nucléaire.

Rappel de l’engagement de l’Iran dans le programme nucléaire, et réflexion.

En 1959 est créé le Centre de recherche nucléaire de Téhéran, CRNT, opéré par l’Organisation de l’Énergie Atomique d’Iran, OEAI. Le CRNT était équipé avec un réacteur nucléaire de recherche fourni par Washington d’une puissance de 5 MW, opérationnel depuis 1967 et fonctionnant à l’uranium hautement enrichi. L’Iran signe le traité de non-prolifération nucléaire, en 1968 et le ratifie en 1970. Avec la fondation d’une agence atomique nucléaire et le TNP mis en place, le Shah Mohammad Pahlavi avait projeté de construire jusqu’à 23 centrales nucléaires pour l’année 2000 à travers le pays avec l’aide des USA.

Après la révolution Iranienne, l’Iran a informé l’AIEA de ses projets de reprendre son programme nucléaire, en utilisant du combustible nucléaire enrichi en Iran. En 1983, l’AIEA a même planifié de fournir de l’assistance à l’Iran dans le cadre d’un programme d’assistance technique. Un rapport de l’AIEA disait clairement que son but était de «contribuer à la formation d’une expertise locale et de la main d’œuvre nécessaire afin de soutenir un ambitieux programme dans le champ de la technologie des réacteurs nucléaires et du cycle du combustible». Cependant, l’AIEA a été forcée de terminer ce programme sous la pression Américaine.

La révolution Iranienne a marqué un point décisif en termes de coopération avec l’étranger sur la technologie nucléaire.

Après 1979, une autre conséquence de la révolution fut le refus de la France de fournir de l’uranium enrichi à l’Iran. L’Iran n’a pas non plus pu cautionner son investissement dans Eurodif, un consortium international fondé en 1973 par la France, la Belgique, l’Espagne et la Suède. Les États-Unis étaient aussi rémunérés pour livrer du combustible nucléaire à l’Iran en accord avec un contrat signé avant la révolution. Or, ils n’ont livré ni le combustible, ni rendu les milliards de dollars de paiement qu’ils avaient déjà reçus. L’Allemagne fut aussi rétribuée par des milliards de dollars pour les deux installations nucléaires de Bushehr, mais après trois décennies, l’Allemagne a refusé à la fois d’exporter les équipements nécessaires et de rendre l’argent.

En conséquence, le gouvernement de l’Iran a suspendu ses paiements et a essayé de renégocier le prêt en faisant pression sur la France, notamment en supportant des groupes de résistance arabe, dont le Hezbollah qui avait pris des citoyens Français en otages dans les années 1980. En 1982, le président François Mitterrand refusa de donner de l’uranium enrichi à l’Iran, qui réclamait aussi la dette d’un milliard de dollars.

La révolution de 1979 a marqué un tournant dans la politique Américaine et Occidentale, justifiée par un gouvernement Iranien devenu plus fondamentaliste et antioccidental.

L’Iran estime aussi qu’il a le droit légal d’enrichir l’uranium pour des utilisations pacifiques sous les termes du traité de non-prolifération, un droit dont les États-Unis et l’Union européenne ont commencé à dire en 2005 qu’il avait été corrompu par un programme nucléaire «clandestin» qui aurait été révélé en 2002. En fait, le programme d’enrichissement de l’uranium était ouvertement débattu sur la radio nationale, et les inspecteurs de l’AIEA ont visité les mines d’uranium en Iran, la clandestinité n’apparaît donc pas. Les politiciens Iraniens comparent leur traitement en tant que signataire du TNP avec trois autres nations qui eux n’ont pas signé le TNP, Israël, Inde et Pakistan. Chacune de ces nations a développé une capacité nucléaire militaire nationale, Israël en 1967, l’Inde en 1974 et le Pakistan en 1990.

Il faut comprendre que le TNP, créé une injustice entre ce que l’on nomme les EDAN et les ENDAN, c’est à dire les cinq, France, États-Unis, Royaume-Uni, Russie sauf la Chine sont les EDAN qui ont désarmé quantitativement, mais n’ont cessé d’améliorer leurs armements et pris des dispositions pour conserver leur capacité nucléaire indéfiniment. Les EDAN pour compenser cette injustice se sont engagés à respecter des garanties positives en portant secours aux pays qui seraient menacés par des armes atomiques, et des garanties négatives, résolution 984 du 11 avril 1995 adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies, engageant les pays possédant l’arme nucléaire à ne pas attaquer avec leurs armes atomiques des pays signataires du TNP qui n’en seraient pas dotés. Ces conditions ont poussés les trois pays Israël, Inde et Pakistan a développer leur propre armement nucléaire. Or, il est évident qu’il vaut mieux compter sur soi que sur les autres pour assurer sa défense, en outre l’Iran qui est une république islamique fondamentaliste n’est guère apprécié du monde occidental.

La question qui reste en suspend, l’Iran doit-il respecter la résolution 1696 ? En termes de droit international l’ONU est un sujet de droit, et la Charte des Nations-Unies est le traité qui définit les buts et les principes de l’Organisation des Nations unies ainsi que la composition, la mission et les pouvoirs de ses organes exécutif, dont le Conseil de sécurité. Celui-ci dispose pour cela de pouvoirs spécifiques tels que le maintien de la paix, l’établissement de sanctions internationales et l’intervention militaire. Ses résolutions ont force exécutoire et «les Membres de l’Organisation conviennent d’accepter et d’appliquer les décisions du Conseil de sécurité».

Or, nombre de résolutions de Conseil de sécurité n’ont pas eues d’application sans que pour autant les pays comme Israël, par exemple, aient eu à en souffrir, il y donc là, en ce qui concerne l’Iran et Israël deux poids et deux mesures. L’Iran devrait accepter la résolution 1696 et les suivantes alors qu’Israël n’a pas appliqué, par exemple, la résolution 476 du 30 juin 1980 déclarant nulle et non avenue sa décision de modifier le statut de Jérusalem. En effet l’assemblée législative d’Israël venait de voter la loi de Jérusalem instituant Jérusalem comme capitale «une et indivisible» de l’État d’Israël. De même, que la résolution 478 adoptée le 20 août 1980 demandait à Israël de mettre fin à l’occupation de Jérusalem. Elle demandait aussi de mettre fin aux modifications du caractère juridique et géographique de la ville. Aucunes n’ont été appliquées. On constate bien le coté discriminatoire du Conseil de sécurité, à cela rien d’étonnant, étant composé des États-Unis, de la France, de la Russie, de la Chine et du Royaume-Uni, donc majoritairement pro Israélien.

Les problèmes mondiaux ne peuvent avoir de solution juste tant que ce Conseil est dominé par cette impartialité. Cela rappelle les propos du Général de Gaulle quand il traitait la Société des Nations, ancêtre de l’ONU, de machin.

Je suis d’accord avec Thierry Meyssan quand il écrit dans l’article de Mondialisation.ca cité en référence que la résolution 1696, n’a pas de fondement juridique dans la mesure ou le Conseil de sécurité n’a pas compétence pour exiger qu’un État membre aliène ses droits pour rétablir «la confiance» à l’égard des autres membres, mais cette résolution ne signifie pas cela. L’Iran a signé la TNP, il doit donc respecter sa signature, ne pas développer l’arme nucléaire. Mais en termes de droit l’Iran est un pays souverain et comme tel, il a le droit en tant qu’organisation politique et juridique d’une société de se gouverner comme bon lui semble, c’est toute l’ambiguïté du problème. On voit bien la contradiction entre un État souverain en termes de droit international et la résolution du Conseil de sécurité, ainsi que la discrimination entre Israël et l’Iran due à une orientation du Conseil de sécurité qui est loin d’être indépendante et impartiale. Ce fait à pour conséquence une perte de crédibilité du Conseil de sécurité et un désaveu d’une part importante de la communauté internationale d’autant qu’il ne fait pas respecter ses résolutions lorsqu’elles s’adressent à Israël.

Dans ce cas c’est toujours le plus fort qui l’emporte, la raison du plus fort est toujours la meilleure, alors que l’ONU a été créée justement pour éviter de tels faits.
Les éléments pour la rédaction de cette rubrique ont été tirés de Wikipédia.

Les bombes anti-bunker pour attaquer l’Iran.

On sait très bien l’hostilité d’Israël à l’égard de l’Iran fournisseur d’armes au Hezbollah et au Hamas, on sait également que l’Iran n’a jamais caché son désir d’éliminer Israël, et que le fait qu’il puisse posséder des armes nucléaires est un danger à l’existence d’Israël. Dans ce contexte Israël, pour se prémunir de toutes futures attaques ne peut laisser l’Iran maîtriser la bombe atomique, d’où son désir de détruire ses installations qui sont souterraines en grande profondeur. Pour cela il lui faut outre, l’accord des États-Unis son protecteur, les moyens de survoler l’Arabie Saoudite et avoir des bombes pénétrantes JDAM de la société Boeing. Ce sont des bombes à forte potentialité qui, avec l’ajout d’une nouvelle section de queue à guide GPS, peuvent être lancées à plus de 60 Kms de l’objectif sur lequel elles se dirigent automatiquement. Récemment elles ont aussi été dotées d’un système à direction laser, qui les rend encore plus précises. Elles ont été utilisées, écrit le journal Israélien Haaretz, dans la deuxième guerre du Liban, en 2006, et dans l’opération Plomb durci à Gaza en 2008.

Cependant l’Arabie Saoudite ne permettrait pas aux bombardiers Israéliens de traverser leur espace aérien pour frapper les sites nucléaires Iraniens, c’est ce qu’a déclaré le prince Mohammed Bin Nawaf, envoyé de Riyadh à Londres, démentant la nouvelle donnée par le Times. L’alarme est donc stoppée ?

Rien n’est moins sûr. Personne à Washington n’a démenti l’information, venant du Pentagone, que l’attaque Israélienne contre les sites nucléaires Iraniens a été «planifiée en accord avec le Département d’Etat», et qu’un autre corridor aérien est prévu, surtout pour l’attaque contre Bushehr, à travers la Jordanie, l’Irak et le Kuweit. Mais au-delà des mots ce sont les faits qui démontrent que les préparatifs d’une attaque contre l’Iran s’intensifient. Le ministre de la défense Ehud Barack en visite à Washington a obtenu de grosses fournitures militaires, outre les bombes, il a demandé d’augmenter de 50% les «dépôts d’urgence» que l’armée a constitués en Israël en décembre dernier, sur décision de l’administration Obama. Comme le rapporte Haaretz, ces dépôts contiennent des missiles, bombes, munitions pour l’aviation, véhicules blindés et autres armements, qui sont catalogués au moment de leur arriver pour assurer un «accès facile et rapide du côté Israélien».

A coup sûr, même si ça n’est pas dit, une partie des armements destinés aux «dépôts d’urgence» arrive de Camp Darby, la base logistique de la US Army, (en Italie, entre Pise -aéroport civil et militaire, personnel exclusivement militaire dans la tour de contrôle, et Livourne, port marchand). Depuis longtemps déjà, d‘après le Global Security, la 31ème Escadre d’approvisionnement de la base est responsable aussi des dépôts situés en Israël, sorte de succursale de Camp Darby qui a approvisionné les forces Israéliennes pour ses attaques contre le Liban et Gaza.

Parmi ce que les États-Unis fournissent à Israël, se trouvent les «ogives lourdes pénétrantes», comme les Blu-117 d’une tonne, adaptées à l‘attaque contre les bunkers Iraniens. Ces armes qui depuis des mois se sont accumulées dans la base de Diego Garcia, dans l’Océan Indien, où ont été transférés les bombardiers B-2 capables de franchir les défenses anti-aériennes. Ces bombardiers seraient prêts à détruire 10.000 objectifs en Iran en quelques heures, source Mondialisation.ca.

Tout est donc prêt pour une attaque contre l’Iran aux conséquences imprévisibles qui enflammerait le Proche-Orient, et qui n’apporterait pas de solution viable quand on voit qu’en Irak rien n’est résolu, ainsi qu’en Afghanistan. L’hégémonie États-Unis-Israël conduit le monde à la catastrophe, les armes n’ont servit à rien qu’a faire des morts.

En dernière heure, l’Iran met en garde contre de nouvelles sanctions, le président Iranien Mahmoud Ahmadinejad a mis en garde dimanche les pays de l’Union européenne contre l’adoption prévue lundi 26/07 de nouvelles sanctions contre l’Iran, en affirmant que Téhéran réagira «avec fermeté» contre toute action hostile. «Les Européens veulent imposer de nouvelles sanctions allant au-delà de celles adoptées par les Nations unies. Je voudrais leur dire que nous n’accueillons pas favorablement toute tension ou nouvelle résolution, nous voulons des relations logiques et amicales», a déclaré Ahmadinejad, selon la télévision Iranienne de langue anglaise Press-TV. «Je dois dire que quiconque adoptant des mesures contre la nation Iranienne doit savoir que l’Iran réagira avec fermeté face à de tels actes», a-t-il ajouté, à lire sur Le Monde.fr