Le niqab.

Jusqu’à aujourd’hui, le port de ce voile intégral a toujours été toléré au Québec.

Par contre, un fâcheux événement a éveillé une polémique importante concernant cette coutume.

Cette histoire a débuté en février 2009, lorsqu’une égyptienne immigrante s’est inscrite au cours de francisation du cégep Saint-Laurent. Cette femme de religion musulmane avait alors déjà reçu son statut de résidente permanente au Canada. Elle a gentiment accepté d’enlever son niqab lors de son inscription à l’école, ainsi que pour la prise de photo et sa rencontre avec l’évaluatrice de francisation. Ce n’est qu’au début des cours que les problèmes ont fait leur apparition. En effet, la femme a catégoriquement refusé de se dévoiler à cause de la présence de quelques hommes dans la classe. L’enseignante indulgente offre, avec l’autorisation de la direction du cegep, de s’isoler avec elle dans un coin de la classe pour pratiquer ses exercices de dialogue. Encore là, elle concilie d’enlever son voile. Les cours avancent et la femme refuse de plus en plus souvent de  s’exprimer devant la classe, même si le but premier du programme de francisation est de dialoguer avec autrui. À un moment, l’enseignante pousse même l’accommodement jusqu’à permettre à l’élève de faire un exposé oral au fond de la classe, de dos, car il y a des hommes dans la salle. On pousse la limite jusqu’au bout lorsque la dame, après une pause, demande aux hommes de se déplacer parce qu’ils lui font face dans la classe. Les hommes et l’enseignante y consentent, mais la situation devient alors relativement exagérée. La musulmane devient de plus en plus récalcitrante au cours des leçons suivantes. Ne voulant plus enlever son niqab pendant les cours privés avec l’éducatrice, celle-ci se voit renvoyée du cégep. Selon l’enseignante, de même que la direction du cegep, les raisons concernant le renvoi de la femme sont uniquement pédagogiques. En effet, il est essentiel de voir le visage des élèves dans les échanges afin de pouvoir corriger leur élocution et de voir leurs expressions faciales. Le refus de coopérer de l’étudiante a donc amené la professeure à exiger son renvoi. Il est vrai que les accommodements de l’enseignante ont été très indulgents de la part de l’enseignante. La femme musulmane a carrément profité de la tolérance de celle-ci.

Le Québec s’est penché sur la question et en est venu à la conclusion que le port du voile pourrait se voir interdit lors de situations particulières. Par exemple, le gouvernement voudrait établir de façon formelle une loi stipulant que toute personne voulant «transiger avec l’État»  ou «recevoir des services d’institutions publiques» doit avoir le visage découvert, de façon à éviter les situations comme celles de l’an passée. Selon la position gouvernementale, «le port du niqab est incompatible avec les valeurs québécoises et n’a pas sa place dans les cours de francisation réservés aux immigrants.» La ministre de l’immigration, quant à elle, déclare: «C’est la position gouvernementale. Nous, on juge que ça contrevient à l’égalité hommes-femmes».

La loi concernant le dévoilement du visage lors de rencontres avec l’État semble tout à fait décente. En effet, dans des cas particuliers, il serait essentiel de voir le visage de la personne en question, comme pour les services de diction lors de cours de francisation. Par contre, établir cette loi simplement à cause d’un cas particulier ne semble pas une solution adéquate selon moi. En effet, le renvoi de la dame n’avait pas comme unique raison le port de son niqab. Elle s’est insurgée contre plusieurs aspects, par exemple le fait de vouloir communiquer à la classe. Il est clair qu’elle ne voulait tout simplement pas coopérer. Certains voudraient même imiter leurs voisins français en commençant un débat sur l’interdiction de porter le niqab dans tout endroit public, y compris dans la rue. Donc, prendre la décision de prohiber le port du niqab serait pour eux une bonne façon de rétablir l’égalité entre les hommes et les femmes. Bien entendu, on croit que bannir cet aspect de la culture musulmane aiderait les femmes à avoir une plus grande liberté et une meilleure qualité de vie.

Mais pourquoi devrions-nous décider de ce qui est bon pour elles?

Cette décision ne revient qu’à elles seules selon moi.

Premièrement, le port de ce voile n’est pas obligatoire pour les musulmanes. Elles pourraient l’enlever quand bon leur semble, mais pourtant elles ne le font pas et il y a une raison pour cela. Peut-être que ce voile leur apporte une certaine sécurité, je l’ignore. Ce qui est certain, c’est que ces femmes ont une certaine mentalité qu’on doit respecter. Leur religion est une chose qui leur tiennent à cœur et nous ne devons pas poser notre opinion la dessus. La majorité d’entre elles portent le niqab pour des raisons personnelles et spirituelles. (Allez donc voir l’entrevue en lien à la fin.Très intéressant) Elles ne se sentent en aucun cas obligées de se voiler. Pour elles, c’est une question de liberté d’expression. Leur enlever ce droit serait littéralement leur brimer cette dite liberté. Comme le stipule Kenza Drider dans l’entrevue accordée à afrik.com. Inconsciemment, nous croyons que ces femmes sont prisonnières de leur accoutrement. Tout comme Carl Gustav Jung le stipule dans sa théorie de l’inconscient collectif, la société souffre d’idées préconçues par rapport à ces femmes. D’une façon involontaire, nous formons de faux archétypes qui amènent la société à regarder d’une façon différente les musulmanes portant le voile intégral. Pourtant, celles-ci n’éprouvent aucun inconvénient à se vêtir de la sorte.Toujours dans l’entrevue de Mme Drider, celle-ci dit qu’elle a toujours attiré des regards curieux sur elle. Ceux-ci se sont amplifiés à cause de la polémique concernant le niqab et elle se sent désormais très intimidée : «Avant cette polémique, j’étais sereine.» dit elle. «Je sentais des regards sur moi mais dans la majorité des cas, c’était de la curiosité. A l’heure actuelle, je n’ai plus trop envie de sortir […] Je crains les approches, les regards qui se font maintenant plus assaillants et plus méprisants. J’ai peur de me faire agresser.» Il est là le problème, nous manquons d’ouverture d’esprit et de tolérance envers les autres coutumes. Ce qui amène une autre théorie très intéressante : celle du complexe d’infériorité théorisé par Alfred Adler. Ces femmes sont malheureusement épiées lourdement par la société. Leur seule source de réconfort, c’est qu’elles se sentent à l’abri de ces regards sous ce long voile. Par contre, si on leur enlève, pas besoin de vous dire qu’elles resteront chez elles à longueur de journée, de peur de se faire regarder. Il s’en suivra, selon Adler, une automisérabilisation, un sentiment d’autodestruction. L’opinion de Mme Drider : «Si je devais l’enlever, je me sentirais nue ! Je le vivrais comme une atteinte à ma liberté religieuse, à ma liberté de femme.» Parlons-en de ce sentiment de nudité. L’exemple suivant est peut être démesuré et quelque peu insolite, mais la situation est approximativement la même. Imaginez que vous immigriez dans un pays de nudistes (Oui oui, mais attendez de voir mes explications) et qu’on ordonne une loi abolissant toute sorte de vêtement dans les endroits publics. Vous ne sortiriez probablement pas de chez vous en vous disant : mais quelle sorte de mentalité ces gens peuvent bien avoir! Eh bien c’est un peu le même principe pour ces femmes musulmanes voyez vous? Le niqab, c’est comme leur unique vêtement. Certes, nous voulons inconsciemment les aider. Nous trouvons qu’il est probablement très désagréable de porter cette tenue à longueur de journée. De plus, des recherches britanniques ont trouvé que les femmes ainsi vêtues et leurs enfants allaités possèdent trop peu de vitamine D(synthétisée au niveau de la peau sous l’action du soleil) et sont sérieusement menacés de souffrir de rachitisme. Cela dit, cette raison ne suffit pas pour faire changer de mentalité une religion complète. Il serait effectivement mieux pour elles de se défaire de cette coutume, mais ce n’est pas à nous de leur imposer. De plus, Il y a des aspects biens pires que le port du niqab dans la religion musulmane que nous pourrions revendiquer. Leur religion n’est pas ce qu’il y a de plus «saint» en matière d’humanisme. Je ne crois toutefois pas que nous devrions leur faire la morale. À ce que je sache, le niqab n’a fait aucun mal à personne ici au Québec… Revenons à cette loi qui s’imposera ici au Québec. Si cette loi est acceptée,  les personnes ne voulant pas enlever le niqab bouderont les cours de francisation. Nous qui sommes défenseurs de notre langue, qui voulons que les immigrants apprennent le français, c’est mal parti. Déjà, seulement 60% des immigrants acceptent de suivre des cours de français gratuits donnés par le Ministère ou par le biais des universités et des cegeps. Le 40 % restant refuse simplement de se soumettre à ces cours. Imaginez si nous commencions à introduire des lois sur les religions… Je crois certes qu’il y a beaucoup trop d’accommodements raisonnables ici au Québec, comme le port du Kirpan (le couteau religieux) dans les écoles primaires. Par contre, il est incongru de poser une loi sur la tenue vestimentaire de quelques femmes musulmanes.   

Et puis, on accepte très bien le fait que plusieurs préadolescentes s’habillent comme des trainées, alors pourquoi empêcher ces dames d’être trop habillées?

http://fr.danielpipes.org/4801/il-faut-interdire-la-burqa-et-le-niqab http://www.afrik.com/article17264.html