Le Mont Aigoual qui tire son nom de Aqua : eau, est une montagne merveilleuse et une station météorologique très intéressante à découvrir.
Le Mont Aigoual à cheval sur deux départements : le Gard et la Lozère culmine à 1567 m de hauteur. C’est un lieu très fréquenté par les touristes mais aussi par les gens du coin puisque les pistes sont très favorables au ski de fond.
Le Mont Aigoual situé à la fois dans le département du Gard et de la Lozère connut des crues dévastatrices qui suscitèrent un reboisement. Après ces dernières et la défaite de 1870, c’est à partir de 1879 que l’on commence à évoquer l’intérêt de l’Aigoual comme point stratégique d’un point de vue météorologique et forestier. La communauté scientifique dont Georges FABRE.comprend l’importance de ce projet
Pour reboiser rapidement certaines pentes sèches des Cévennes, il lance le projet de création d’une station expérimentale de météorologie forestière sur le massif de l’Aigoual. Il présente ce projet le 6 juin 1882. Ce projet trop ambitieux, subit de nombreuses modifications.
En 1887, sa cause est entendue, les travaux de construction de l’Observatoire débutent le 17 juin…
L’inauguration aura lieu le 18 août 1894. Dès cette date, le forestier Blanc tient les registres d’observation.
Les fortes intempéries d’hiver provoquent l’interruption des communications par les télégraphes. Aujourd’hui encore les météorologistes ont connu une période de 19 jours coupés du reste du monde.
En mai 1943, l’observatoire passe sous la direction de la Météorologie Nationale en mai 1943. L’effectif maximum est atteint en 1947 avec un chef de station, quatre météos, un cuisinier, une femme de ménage et une secrétaire à mi-temps, tout le monde vivant au sommet avec femmes et enfants. L’Observatoire est surpeuplé, aussi un petit immeuble est construit au Vigan (capital du gant) pour loger les familles.
Au fil des années, les conditions s’améliorent, bien que l’Observatoire soit encore isolé l’hiver (les chasse-neige ne montent régulièrement qu’à partir de 1955).
Station météo
Aujourd’hui l’Aigoual constitue le dernier observatoire météorologique de montagne en France. C’est une station Météo France d’observation et de prévision. Le travail quotidien consiste à observer le temps d’une façon continue et à élaborer des prévisions fines sur le massif de l’Aigoual.
L’Observation
Du haut de la tour du Mont Aigoual le météorologue scrute le ciel toute l’année de 05h45 à 18h45. Il est aidé en cela par de nombreux instruments électroniques placés à l’extérieur du bâtiment qui mesurent en continu des données de température, d’humidité de l’air, de pression atmosphérique, précipitations, direction et vitesse du vent.
Ces informations sont centralisées dans la station automatique Miria qui alimente un calculateur d’observations CAOBS. Ce calculateur transmets toutes les heures des messages d’observation sur le réseau météo international…
Le météo de service vérifie la fiabilité des mesures automatiques, les complète toutes les trois heures par une observation visuelle décrivant tous les nuages, le type de temps ainsi que la visibilité.
En dehors de ces observations à heure fixe, des messages sont transmis dès qu’une dégradation sensible du temps est observée : apparition de chutes de neige, augmentation de la vitesse du vent, etc… C’est ce que l’on appelle la veille météorologique.
La station automatique nous permet en plus de recevoir toutes les images satellites et radars ainsi que les cartes techniques indispensables à l’élaboration des prévisions via un réseau de télécommunications (R.E.T.I.M.).
La prévision
Toutes les heures les données relevées par l’ensemble des stations météorologiques mondiales ainsi que celles en provenance des satellites, des ballons-sondes, des bouées marines, etc… sont concentrées à Toulouse. A partir de ces données, une analyse de la situation observée est effectuée aboutissant à la création de cartes localisant les zones anticycloniques, dépressionnaires et les différents fronts traversant l’Europe…
Climat de l’Aigoual
Le massif de l’Aigoual constitue la première barrière montagneuse que rencontrent les vents chauds et humides provenant de la Méditerranée. Avec son altitude moyenne élevée il est un puissant organe de condensation. Son sommet à 1567 mètres est un des lieux les plus abondamment arrosé de France.
On est frappé par la différence d’aspect entre les versants Nord et Sud de l’Aigoual, où passe d’ailleurs la ligne de partage des eaux. Le versant Sud très érodé présente une forte pente.
Au contraire les versants Nord et Ouest présentent des pentes plus douces recouvertes d’une végétation plus hydrophile. Le vent est aussi très sensible sur les crêtes de l’Aigoual où rien ne l’arrête (…)
Coup de tabac le plus récent :
Hiver 1995-1996 : C’est l’hiver le plus enneigé depuis le début des relevés en 1894, avec 10,39 m de neige fraîche cumulée, dont 1,24 m tombés en décembre, 2,67 m en janvier, 4,49 m en février (qui est le record mensuel de chute de neige) et 1,62 m en mars. Ce même mois, l’épaisseur de la couche de neige était de 2,60 m avec des congères de plus de 8 m d’épaisseur.
Si un jour, vous passez dans cette région, n’hésitez pas à visiter cette magnifique station météorologique, emprunter les sentiers de randonnées qui vous offriront des vues splendides. Sans oubliez votre pique-nique ….
une façon originale de se ballder en cette fin d’été
Excellent article sur un site mythiquement respectable dans le giron du Gard et de la Lozère