Sujet qui m’intéresse au plus haut point vu que je rêve énormément mais je ne me rappelle jamais à part certain moments mais rien de bien cohérent.

Et mes rêves sont souvent des cauchemars cela viendrait-il de ce que je suis soigné pour une dépression qui dure depuis plus de 5 ans ? C’est possible je pense que c’est à partir de ce moment la que mes cauchemars ont commencé.

Pendant notre sommeil, nous pénétrons dans d’autres mondes. Nous accomplissons des choses qui seraient impossibles dans la vie éveillée, où nous nous trouvons incapables d’agir face au moindre événement. Parfois, nous avons le sentiment de frôler une réalité qui nous ouvrirait les portes de la connaissance. Pourquoi rêvons-nous ? Les rêves peuvent-ils nous révéler le futur ? Le point sur une question essentielle.

Les peuples primitifs considèrent invariablement la vie du rêve  la vie onirique comme une vie au moins aussi importante  que la vie réelle. Souvent, ils croient que les  rêves sont des aventures de l’âme, qui se dégagerait du corps pendant le sommeil.

Des crimes réels, qui méritent un châtiment réel, peuvent ainsi être commis en rêve.

En Afrique de l’Ouest si un homme rêve qu’un autre homme a commis un adultère avec sa femme, il peut exige une indemnité à titre de dédommagement

Ailleurs, les chefs et les chamans provoquent des rêves qui les aideront à guider la  communauté dont ils ont la charge dans les  travaux et dans ses rituels. De même les sorciers font rêver les malade pour disposer  d’éléments à interpréter et pouvoir en  retour, orienter la guérison du patient.

La nature du rêve a frappé l’humanité dés  l’aube de la civilisation, provoquant autour des songes, un nombre incalculable de  croyances et de cultes.

Curieusement, à l’heure actuelle il n’existe aucune théorie reconnue sur le sommeil et le  rêve : chaque culture, chaque époque et chaque courant de pensée ont quasiment produit la leur, irréductible aux autres…

Les anciennes hypothèses sur le rêve reposent en général sur la supposition qu’il peut prédire des événements, ce qui ne peut qu’introduire d’interminables discussions  voire même des polémiques  sur les moyens d’interpréter ces rêves. Un des plus anciens manuscrits égyptiens, vieux de plus de quatre mille ans, est consacré à la signification des rêves. Il est symptomatique que ce papyrus, un des premiers documents écrits de l’humanité, aborde ce problème.

Un rêve fait par le pharaon Thoutmosis IV, qui régnait vers l’an 1450 avant notre ère, a été considéré comme assez important pour être gravé sur une pierre dressée devant le sphinx de Gizeh. On y raconte comment, alors qu’il était encore enfant, Thoutmosis a fait un songe au cours d’une sieste. Le dieu Hormakhou lui parlait et lui affirmait : «Le sable de la région où je passe mon existence m’a recouvert. Promets-mol de faire ce que souhaite mon cœur. Ensuite, je t’apprendrai mon art.»

Lorsque le jeune prince est devenu pharaon, il a fait dégager la statue du sphinx enfouie sous les sables. Son règne a ensuite été long ,et fertile : le dieu avait vraiment tenu  ses promesses …

Les rêves étaient également très importants aux yeux des Babyloniens. On a retrouvé un guide d’interprétation des rêves dans la bibliothèque de l’empereur Assurbanipal, dans les ruines de Ninive. Il date du VIIe  siècle avant notre ère. Quelque cent ans  plus tard, le roi de Babylone, Nabuchodonosor, faisait un rêve dramatique, qui est raconté dans la Bible, dans le Livre de Daniel. Le roi s’éveille un matin, certain d’avoir fait un songe important, mais incapable d’en garder le moindre souvenir. Convaincu que ce  rêve était d’origine divine, il appelle ses sages  pour que ceux-ci le retrouvent et l’interprètent. Les sages, un peu indignés par l’initiative royale, lui font remarquer qu’ils ne peuvent pas retrouver un rêve que le souverain lui-même a oublié. Nabuchodonosor les menace de mort s’ils n’y parviennent pas.

C’est Daniel, un jeune sujet déjà connu pour son aptitude à interpréter les visions et les rêves, qui va les sauver. Il prie son dieu de lui révéler le songe du roi. La nuit suivante, il a une vision : une image avec une tête en or, la poitrine et les armes en argent, Le ventre et les hanches en bronze, les mollets en fer et les pieds à moitié en fer et à moitié en argile… Dans le rêve de Daniel, cette image est détruite par une pierre qui devient une montagne et recouvre toute la terre.

Le roi reconnaîtra son rêve, et Daniel l’interprétera. La tête en or représentait la loi du roi. Les autres parties de l’image symbolisaient le déclin du royaume au fil des âges, après une succession de souverains de moins en moins capables. Le royaume qui devait succéder à celui de Nabuchodonosor serait un royaume voulu par Dieu et il survivrait à jamais. Le roi de Babylone rendra hommage  à Daniel en lui donnant une haute fonction à la cour.

En 332 avant notre ère, Alexandre le Grand assiège la ville de Tyr, en Phénicie. Il rêve d’un satyre dansant sur un bouclier. Son devin voit là une sorte de jeu de mots – intraduisible en français – pour indiquer que  Tyr est au jeune roi. Alexandre poursuivra sa campagne et finira par prendre la ville.

Cet exemple ancien d’un rêve renfermant un jeu de mots est très intéressant : il fait appel, avant la lettre, à la théorie freudienne selon laquelle l’esprit serait un petit plaisantin, qui exprimerait ses désirs sous forme de jeux de mots. Les rêves contiendraient alors des informations codées pour échapper à la  censure de l’esprit conscient.

Dès les premiers siècles de la civilisation grecque, les rêves sont considérés comme un moyen d’annoncer le futur et de diagnostiquer une maladie. Une pratique fréquente  dans la Grèce antique consistait à passer la nuit dans un temple qui abritait un oracle pour avoir des rêves immédiatement analysables par les prêtres ou les prêtresses qui s’y trouvaient.

De même, les malades venaient dans les temples et ils étaient nombreux à laisser sur place des ex-voto pour remercier les dieux de les avoir guéris en rêve avant de les guérir dans· leur corps.

Pourtant, dès l’Antiquité gréco-latine, quelques penseurs se sont élevés contre la mode de l’interprétation des songes, véritable défi à la logique des philosophes. Aristote, le précepteur d’Alexandre, était ainsi très sceptique quant à l’origine divine des rêves. Il  admettait bien leur valeur médicale, mais il niait leur caractère prophétique. Pour lui, les  gens se contentaient souvent d’agir en conformité avec leurs rêves, ce qui donnait à  ceux-ci un caractère visionnaire …

Cicéron, le plus grand orateur de la Rome ancienne, faisait de même ressortir que ceux qui prétendaient pouvoir interpréter les rêves  ne faisaient que se livrer à des conjectures et  ne partaient pas de connaissances fondées.

Bien plus tard, le prophète Mahomet sera  obligé d’interdire la divination par les rêves, tant elle avait pris une importance excessive  dans la vie des Musulmans de son époque.

A l’heure actuelle, il n’est jamais très bien  vu de considérer les songes comme autant de communications avec les dieux ou avec les  esprits. Il existe un fossé infranchissable entre les psychologues  orthodoxes, qui considèrent les rêves comme une réflexion de  l’activité subconsciente où s’expriment nos espoirs et nos craintes, et ceux qui croient que les rêves ne font qu’incarner tout le  fatras que le cerveau a enregistré au cours d’une journée et dont il ne sait que  faire.

En fait, personne ne peut dire exactement ce que sont les rêves. Il semble bien que certains songes soient tout simplement des réactions franches aux événements qui entourent le dormeur. C’est une des conclusions d’Alfred Maury, un physicien français du XIX siècle, qui avait réussi à collectionner les récits de plus de trois mille rêves recueillis au cours d’années de recherches.

Il illustrait sa théorie par un de ses propres rêves. On l’amenait devant un tribunal révolutionnaire, qui l’interrogeait et le condamnait. Il était alors mené à l’échafaud, sur lequel deux bourreaux l’attachaient. Au moment ou le couperet tombait, Alfred Maury s’était éveillé en constatant que … le  baldaquin de son lit venait de lui tomber dessus ! il concluait que son esprit endormi avait répondu à cette sensation anormale en produisant un rêve. En quelques secondes, son imagination  consciente ou non avait inventé et joué un drame cohérent réparti sur plusieurs semaines de temps réel.

La théorie de ce physicien rêveur est difficilement réfutable. Du moins en ce qui concerne certains rêves. Elle est malheureusement un peu courte pour d’autres types de rêves, qui échappent manifestement à ces recréations de « scénarios» : on sait, par exemple, que les cauchemars sont dus à des interactions psychologiques très complexes, dont les racines plongent dans le passé  du sujet plutôt que dans son environnement immédiat.

Reste à examiner les rêves prémonitoires. Ils existent. Ce sont probablement les plus déroutants.