Marche-t-on sur la tête dans ce monde?

Le licenciement Lundi 25 juillet d’une employée de ED pour avoir pris des aliments destinés à être jetés m’a fait réfléchir sur les incohérences de la société qu’a créé l’Humain, espèce dite civilisée.

Les enseignes de grandes distributions se couvrent en affirmant qu’ils risquent un procès si ces aliments "à date" créent des maladies chez ceux qui les consomment. Pendant que ces enseignes jettent donc ces aliments potentiellement mauvais, des peuples meurent de faim, des retraités en viennent à faire les poubelles, des salariés viennent à la soupe populaire, les prix des aliments et des matières premières flambent…

N’y a t-il pas un malaise entre d’un coté un système où l’on jette des aliments par peur qu’ils rendent malade et de l’autre coté la mort des gens qui n’ont pas accès à ses aliments, à date ou non, des enfants condamnés à mourir de faim comme actuellement en Afrique où l’on considère à 40% la chance de survie des enfants somaliens?

Dans nos assiettes se trouvent quelquefois des aliments qui ont parcourus plusieurs fois le tour de la terre, dans plusieurs pays on jette les excédents de production définis par les quotas, on asperge de produits chimiques les restes pour s’assurer de leur fin de vie et toujours de l’autre coté de la balance, on meurt de faim. Il faut parait-il 1.5 milliards d’euros pour éliminer la famine actuelle qui sévit dans la corne de l’Afrique alors que l’Europe a débloqué 150 milliards sur 4 ans pour la Grece en supplément des 100 milliards débloqués l’année dernière. Somme débloquée car des "agences de notations" véritables juges du village global distribuant ça et là les bons points et les avertissements, avaient donné de mauvaises notes…Là encore n’y a-t-il pas matière à réfléchir? Mais cela est un autre débat.

A l’heure de la mondialisation donc, du village global, certains meurent de faim et d’autre d’obésité morbide tant ils s’empiffrent. Cela ne fait réagir personne? L’égoïsme est la constante de l’être humain? Dans les pays développés, on utilise de l’eau potable pour nettoyer nos excréments, sans vraiment s’en étonner d’ailleurs, ce qui est encore plus consternant.

Tous ces constats m’ont amenés à me demander si l’on ne marchait pas sur la tête, à me demander quel progrès a amené la mondialisation? La condition humaine a ce défaut de vouloir toujours posséder plus que le voisin, l’herbe toujours plus verte dans le pré d’à coté, n’être jamais satisfait de ce qu’on a. La mondialisation a donc permis de voir plus loin ce qu’on pourrait avoir, d’accroitre la jalousie ?

Pour en revenir aux enseignes de grandes distributions, et je clôturerais là ma réflexion, interdire la consommation de produit destiné à être jeter pour se couvrir juridiquement n’a qu’un seul but, générer encore et toujours plus de profit sur l’autel de la Sainte Croissance, mais une croissance infinie, exponentielle dans un monde fini aux ressources limitées n’est-ce pas un concept absurde, voué à l’échec? Ce concept n’existerait-il pas juste pour maintenir la population dans une course vers l’avant? Dans un perpétuel mouvement où l’Homme finalement suivrait sans réfléchir… Après les empereurs, les rois, les gouvernements, ce sont désormais les sociétés et leurs concurrences qui dirigent le monde?